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D’après Novéthic du 26 Octobre 2023

33 bombes climatiques. Merci, TotalEnergies !

Par Bruno BOURGEON

mercredi 29 novembre 2023, par JMT

33 bombes climatiques. Merci, TotalEnergies !

Le projet d’extraction de pétrole et gaz en Argentine, baptisé Vaca Muerta, est la principale bombe climatique dans laquelle TotalEnergies est impliqué.

Si le projet Eacop/Tilenga mené par Total en Ouganda et en Tanzanie fait régulièrement la Une, la major est en réalité impliquée dans de nombreux projets climaticides.

L’ONG Greenpeace a recensé 33 bombes climatiques, des projets super-émetteurs à plus d’un milliard de tonnes de CO2, qui vont sérieusement mettre en péril l’objectif 1,5°C.

« C’est une forêt de bombes climatiques que TotalEnergies cache derrière l’arbre Eacop/Tilenga », résume Greenpeace dans un nouveau rapport publié le 25 octobre sur l’implication de la major dans les projets d’énergie fossile.

Alors que les projecteurs sont braqués depuis plusieurs mois sur le projet d’extraction de pétrole et d’oléoduc géant en Ouganda et Tanzanie, le document révèle d’autres projets bien plus climaticides encore.

Au total, selon le décompte de l’ONG, qui s’appuie notamment sur la base de données Rystad Energie, TotalEnergies serait impliquée pour l’année 2022 dans 33 bombes climatiques, à savoir des projets dont les émissions pourraient dépasser chacun le milliard de tonnes de CO2.

Greenpeace évalue leur potentiel impact – si l’ensemble de leurs réserves étaient effectivement brûlées – à 93 milliards de tonnes de CO2 équivalent. C’est plus de deux fois les émissions mondiales de GES.

La principale bombe climatique dans laquelle TotalEnergies est impliquée est le projet d’extraction en Argentine, baptisé Vaca Muerta et qui pourrait émettre 14,5 milliards de tonnes de CO2.

Ce gisement, qui s’étend sur 30 000 km2 en Patagonie, est considéré par le département américain à l’Énergie comme la deuxième réserve mondiale de gaz de schiste, et la quatrième pour le pétrole de schiste. Viennent ensuite 2 projets gaziers au Qatar, émettant potentiellement chacun 7 milliards de t de CO2.

Le rapport révèle également qu’outre ces projets super-émetteurs, TotalEnergies s’est engagé depuis 2015, et la signature de l’Accord de Paris, dans 84 nouveaux projets d’énergies fossiles, dont encore 11 après 2021.

Et ce, malgré de nombreux rapports alarmants du Giec, réunissant les experts internationaux sur le climat mais aussi de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) qui a publiquement recommandé cette année-là de renoncer au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers pour rester aligné sur l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

« Le PDG de TotalEnergies va encore se présenter en bienfaiteur de l’humanité qui ne ferait que ‘répondre à la demande en énergies fossiles’. Mais en continuant à développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers, l’industrie fossile nous enferme dans une dépendance pour plusieurs décennies », souligne Edina Ifticène, chargée de campagne Énergies fossiles pour Greenpeace France.

Top 5 des bombes climatiques auxquelles TotalEnergies participe.

Le groupe explique que « l’AIE prévoit une croissance de la production de pétrole et de gaz d’ici 2028 ». « Dans ce cadre, nous continuons à investir dans de nouveaux projets pétroliers pour répondre à la demande mondiale encore croissante, notamment dans les pays en voie de développement ».

« Et, en anticipation au déclin naturel de nos champs actuels (4% par an), pour continuer à garantir à nos clients l’accès à une énergie disponible à un coût abordable ».

Outre les conséquences de ces projets sur le climat, Greenpeace dénonce aussi leur impact sur la biodiversité. Les deux tiers de ces 33 bombes climatiques sont en effet situés à au moins 50 kilomètres d’une zone de biodiversité protégée et un tiers à moins de dix kilomètres.

« Aujourd’hui, il n’existe pas d’encadrement juridique international harmonisé imposant des distances de sécurité ni des critères pour les évaluations d’impact environnemental. Ainsi, chaque pays décide pour son territoire national des règles de préservation de la biodiversité », constate l’ONG.

Des règles qui sont généralement moins protectrices dans des pays où les indices de paix, de démocratie et de perception de la corruption sont mauvais. Or, toujours selon les données collectées par Greenpeace, les trois-quarts des bombes climatiques portées par TotalEnergies le sont dans des pays dont les régimes sont jugés autoritaires.

« La production d’énergies fossiles alimente les conflits, entraîne des situations de violation des droits humains et encourage la corruption ; les majors comme TotalEnergies sont au cœur de cette sombre réalité », conclut le rapport.

Ce dont se défend la major, qui assure que « le respect des droits humains est une valeur sur laquelle TotalEnergies ne transige pas dans ses opérations à travers le monde ».

De même, « quels que soient les pays, a fortiori ceux exposés au risque de corruption selon l’indice établi par Transparency International, nous appliquons un principe de tolérance zéro envers la corruption à l’égard de nos collaborateurs et de nos fournisseurs », réagit le groupe.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 26 Octobre 2023

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