C’était le premier procès sur la biodiversité. Il se conclut sur la condamnation de l’État, pour ne pas avoir respecté ses obligations de réduction de pesticides, causant un préjudice écologique. Le Tribunal administratif de Paris donne un an au gouvernement pour réparer ce préjudice et prévenir l’aggravation des dommages. « Cette journée marque un tournant dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité en France », se réjouissent les associations à l’origine du recours Justice pour le vivant qui vise l’État pour manquement à ses obligations de protéger la biodiversité. Le Tribunal administratif de Paris l’a condamné jeudi 29 juin, reconnaissant le préjudice écologique lié à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Un jugement historique, selon les cinq ONG (Pollinis, Notre Affaire à Tous, Biodiversité sous nos pieds, l’Association pour la protection des animaux sauvages et l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières), à l’origine du recours. La justice reconnaît pour la première fois la responsabilité de l’État dans l’effondrement du Vivant, et ses insuffisances dans l’évaluation des risques des pesticides. Il s’agit d’une première étape indispensable pour enrayer l’extinction en cours.
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Environnement
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Effondrement du vivant, l’Etat français condamné
11 septembre, par JMT -
Le Plan Eau de Macron : une escroquerie en bande organisée
17 juillet, par JMTLe dispositif présenté dans une mise en scène grandiloquente par le président de la République sur les rives du lac de Serre-Ponçon, censé nous préparer à entrer dans une ère de « sobriété » des usages de l’eau, n’atteindra aucun de ses objectifs. Concocté dans les arrière-cuisines de Veolia et de la FNSEA, le catalogue de 53 « solutions » vendu par des communicants à bout de souffle se limite à recycler des mesures déjà existantes, changeant leur nom pour camoufler leur échec cinglant, ou à promouvoir des « innovations technologiques » fumeuses. Le tout en promettant des milliards d’argent public qui n’existent pas puisque l’addition de ces fariboles sera intégralement acquittée par la facture d’eau des usagers domestiques du service public de l’eau et de l’assainissement…La mise en scène - une cohorte de mâles blancs sexagénaires, présidents encravatés de ceci et de cela, entourant Jupiter sur fond de décor alpestre - laissait augurer du pire. On n’a pas été déçus, dans le registre ils ont même réussi à nous surprendre. D’emblée, une question de méthode interpelle : aucun état des lieux initial, diagnostic sérieux de la situation. On comprend pourquoi. Depuis la dernière loi française sur l’eau de 2006, tout s’est dégradé à une vitesse phénoménale.
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L’impossible pédagogie de la catastrophe
3 juillet, par JMTC’était le mercredi 10 mai 2023. De l’immense forêt boréale de l’Alberta, on ne voit désormais que des arbres calcinés, des colonnes de fumées brunes dans le ciel, des familles qui fuient leurs maisons en panique : la province de l’Alberta, à l’ouest du Canada, connaît de graves incendies depuis le début du mois. Les fumées sont si denses et intenses qu’elles ont traversé tout le pays. 30 000 personnes ont dû être déplacées. Au bout de trois jours, 375 000 hectares étaient partis en fumée. Une fois et demie La Réunion : une paille ! La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith (Parti conservateur), a dû déclarer l’état d’urgence provincial. Plusieurs communautés autochtones de la Première Nation Cris ont dû être secourues. Le drame rappelle la canicule qui a écrasé la Colombie britannique, plus à l’ouest de l’immense pays, l’année dernière. Le thermomètre y était monté jusqu’à 49,6 degrés, rappelez-vous, la bulle de chaleur, un record absolu pour une localité à plus de 50° de latitude nord. Quel lien entre les deux événements ? Le dérèglement climatique bien sûr, qui aggrave partout l’intensité des vagues de chaleur, et la fréquence des incendies.
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Grigny ne veut plus que The Coca-Cola Company pompe la nappe phréatique
23 juin, par JMTL’or bleu français est menacé et certaines municipalités en tiennent compte. La ville de Grigny a demandé à l’usine Coca-Cola (TCCC), installée sur la commune, d’arrêter de puiser dans la nappe phréatique l’eau nécessaire à la production de ses boissons. Ce bras de fer autour de la ressource en eau entre satisfaction des besoins incontournables des populations et exigences industrielles préfigure des remises en cause massives de modèles économiques de plus en plus fragiles. « L’heure du courage écologique et des solutions pour la planète est venue », commente Aymeric Duvoisin, le directeur de cabinet du maire de Grigny dans l’Essonne pour annoncer que la ville « demande à l’usine Coca-Cola de cesser de puiser, dans la nappe phréatique, l’eau nécessaire à la production de ses boissons ». Cette demande émane du maire de la commune Philippe Rio qui est aussi le président de la Régie de l’Eau et le vice-président de l’agglomération Grand Paris Sud engagé dans la transition écologique et solidaire. Il propose à l’industriel une solution alternative : approvisionner l’usine avec l’eau de surface qui serait en quantité suffisante afin de cesser de s’attaquer aux réserves naturelles de la planète.
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Les deux plus gros risques qui pèsent sur le Monde
4 mars, par JMTLe coût de la vie, principal problème identifié à court terme par le Forum économique mondial, va-t-il détourner les gouvernements, investisseurs et entreprises des risques à long terme, à savoir la crise environnementale ? C’est la crainte des auteurs du Global Risks Report qui, pour sa 17ème édition, appellent les décideurs à répondre à ces polycrises de manière coordonnée. C’est le plus grand risque à court terme identifié par le Forum économique mondial (WEF) dans son incontournable rapport des risques mondiaux (Global Risks Report 2023) publié ce 11 janvier. Dans cette nouvelle édition, fruit d’une enquête auprès de 12 000 experts, entreprises et dirigeants, les auteurs du rapport pointent une exacerbation des crises énergétique, inflationniste, alimentaire et sécuritaire liée à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine. Or ces risques font craindre, dans les prochaines années une récession et un surendettement, accentuant ainsi le coût de la vie et la pression sur les plus vulnérables qui souffrent déjà.
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L’écologie nous a réjoui neuf fois en 2022
16 février, par JMT2022 : année qui ne nous aura rien épargné en termes de guerres, incendies, sécheresse.
Au milieu du marasme politique et du chaos climatique, l’écologie a pourtant marqué des points.
Des luttes victorieuses, des mesures ambitieuses, un renouveau militant…
1 — Les Jardins d’Aubervilliers sauvés
2 — Les luttes s’organisent
3 — Amazon recule
4 — La papeterie de la Chapelle Darblay reprise
5 — Le retour du train de nuit
6 — Dans le monde, des changements politiques de bon augure
7 — Soupes, canoë, outils : les nouveaux instruments de la lutte écolo
8 — La Montagne d’or abandonnée
9 — La France sort du traité sur l’énergie -
Les requins-tigres légalement tués pour rassurer les surfeurs
7 février, par JMTDepuis plus de 10 ans, la question du requin n’est toujours pas réglée à l’île de la Réunion. Alors que la présence du requin est normale et souhaitable pour l’écosystème marin, l’État français finance sa destruction pour rassurer les touristes, les surfeurs et les pêcheurs. Bien que subissant une forte pression anthropique, les eaux qui bordent l’île de la Réunion accueillent encore de nombreux cétacés et requins. Ainsi, en 2022, pas moins de 471 baleines à bosses ont été recensées par l’association Globice. Aux abords de l’île, se trouvent également 3 des 5 requins considérés comme dangereux pour l’humain : le requin bouledogue, le requin tigre et le requin mako. En 2022, 98 attaques de requin ont été recensées dans le monde dont 9 mortelles. Dans les eaux de l’île de la Réunion, depuis le début de l’année 2023, au moins 3 requins ont été capturés puis mis à mort, et ce en pleine Réserve Marine, c’est-à-dire dans une zone où la faune devrait être protégée
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Gaz, pétrole, minerais : l’Antarctique est une terre de convoitises
4 février, par JMTL’Antarctique, près de 14 millions de km², une fois et demie la superficie de l’Europe, a ceci de particulier qu’il n’appartient à aucun pays. Plusieurs grandes puissances en assurent la cogestion, avec des objectifs scientifiques et pacifiques, en vertu d’un droit international volontairement protecteur. Sauf que les richesses naturelles suscitent les convoitises… Derrière les ambitions scientifiques, les arrière-pensées géopolitiques ne sont jamais très loin. En hiver, l’emprise de l’Antarctique, avec sa banquise, avoisine les 30 millions de km². Les conditions climatiques y sont extrêmes, - 20°C en janvier et février, au plus chaud, - 60°C le reste de l’année. La quasi-totalité du sol est recouvert d’une couche de glace qui peut atteindre jusqu’à 4 km d’épaisseur, ce qui représente 80% de la réserve d’eau douce mondiale. Vu la rudesse du climat, aucune population n’y vit : seules des équipes de scientifiques se relaient dans les stations. La vie animale est elle bien présente, avec des espèces emblématiques comme les manchots empereurs et les phoques, parfaitement adaptés à cet environnement.
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Une chute de 69% des espèces de vertébrés
15 décembre 2022, par JMTLa biodiversité est en chute libre depuis plus de 50 ans. Ceci est majoritairement dû au changement d’utilisation des terres et mers de l’humain, conjointement au changement climatique, et la situation empirera si aucun changement ne s’opère. Il y a donc une double urgence. En effet, selon WWF, on ne peut distinguer la crise climatique de celle de la biodiversité qui sont « deux faces d’une même pièce ». Dans le rapport « Planète Vivante », l’organisation alerte sur l’état de la biodiversité en synthétisant des données provenant de nombreux articles scientifiques. Revenons tout d’abord sur les chiffres « phares » du rapport. Concernant la biodiversité mondiale, c’est une chute de 69% en moyenne des populations d’animaux sauvages suivies entre 1970 et 2018. Il est intéressant de regarder les chiffres sur différentes parties du globe, qui ont été séparées en 5 régions distinctes. On retrouve l’Amérique du Nord, l’Amérique Latine et Caraïbes, L’Europe et Asie Centrale, l’Asie et Pacifique et enfin l’Afrique.
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Les pourquoi du boycott du Mondial au Qatar
22 novembre 2022, par JMTDemander pourquoi boycotter la Coupe du monde au Qatar est une très mauvaise question. La question devrait être « Pour quelles raisons, malgré les preuves de corruption, les morts, l’horreur sociale et écologique, pensez-vous que cette Coupe du monde de football doive avoir lieu ? ». Tout le reste, et nous allons passer en revue les vraies raisons, ne sont que billevesées ou ne sont que de vrais mensonges éhontés de nos gouvernants. Trop peu de personnes semblent choquées que des millionnaires fassent des milliers de kilomètres pour aller courir sur des cadavres. Et quand vous avez le malheur de leur faire remarquer, le système politico-médiatique se met en branle pour justifier l’injustifiable, on vous rétorque que c’est trop tard, c’est bon pour l’emploi, c’est neutre en carbone. Les parallèles entre cette Coupe du monde et le changement climatique sont réels. Ceux qui alertent sur la situation se font copieusement insulter, sont moqués et tournés en dérision.