Remettre en cause la place de la voiture individuelle en France, c’est comme critiquer une religion, s’assurer un torrent d’insultes. Et pourtant, il va bien falloir s’y pencher. Les transports représentent 32% des émissions territoriales de notre pays, et les émissions ont augmenté de 2.9% en 2022. Catastrophique. Parmi les principales raisons, l’électrification trop lente du parc automobile, et le poids des véhicules. Les constructeurs continuent de vendre des SUV trop grands et trop lourds, à l’encontre des objectifs climatiques et des recommandations d’experts sur le sujet. Depuis quelques années, certaines idées reçues, voire des mensonges, reviennent quasiment quotidiennement dans la presse et dans la bouche de certains politiques. Ce point de vue revient sur les 10 mensonges les plus courants de l’industrie automobile relayés par la Presse grand public. (...) D’après Aurélien Bigo, la voiture s’est imposée dans nos mobilités, notre vie, nos territoires. Elle a indéniablement permis d’accéder à de nouvelles opportunités, de vivre à la campagne tout en travaillant en ville, de partir en vacances, d’élargir nos horizons. Malheureusement, la promesse initiale de liberté s’est souvent transformée en dépendance, voire en addiction, quand le réflexe de la voiture empêche d’envisager les modes alternatifs, même quand ce serait possible.
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Transports
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Les 10 mensonges les plus courants sur la voiture en France
15 septembre, par JMT -
Les 100000 bornes pour recharger les véhicules électriques sont-elles un leurre ?
28 juillet, par JMTC’est une promesse tenue avec un an et demi de retard. Initialement prévu pour fin 2021, puis repoussé à fin 2022, l’objectif a finalement été atteint début mai 2023. La France compte enfin 100000 points de recharge de voiture électrique ouverts au public.
L’installation de ces derniers est perçue comme la condition nécessaire au déploiement de la mobilité électrique.Mais que vaut ce seuil symbolique de 100000 avec un parc de près de 800000 voitures électriques et 460000 véhicules hybrides rechargeables actuellement en circulation ? -
La mise en place de zones à faibles émissions n’est pas si écologique
12 mai, par JMTDes millions de voitures polluantes seront bientôt interdites avec les règles des zones à faibles émissions (ZFE). Mais cette mesure va surtout promouvoir les voitures électriques, chères et peu écologiques. « Encore une mesure pro-automobile ! » L’économiste et urbaniste Frédéric Héran ne décolère pas. Avec l’instauration des zones à faibles émissions (ZFE), le gouvernement prône une « mobilité fondée sur le tout-voiture et le tout-camion ». Ces ZFE visent pourtant à réduire drastiquement l’usage de la voiture thermique dans les grands centres urbains. 43 agglomérations sont concernées et devront progressivement interdire, suivant le calendrier de leur choix, l’accès du centre-ville aux véhicules les plus polluants. La mesure détaillée dans les lois d’Orientation et de Mobilité et Climat & Résilience a un motif sanitaire : la réduction de la circulation doit améliorer la qualité de l’air de nos villes. Car la France n’est pas bonne élève. Selon l’UE, les concentrations en dioxyde d’azote et en particules fines PM10 — deux composés principalement émis lors de la combustion du diesel — ne doivent pas dépasser respectivement 40 µg/m³ de moyenne sur l’année et 30 µg/m³. Or, en 2021, 27 villes françaises ont dépassé les seuils réglementaires, dont Paris, Rouen, Lyon, Marseille et Toulouse pour le NO2 et la Guadeloupe, la Martinique et Mayotte pour les PM10.
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Et voici les TTR pour les RTT
10 mai, par JMTLes salariés d’Ubiq, plateforme de bureaux partagés, lancent l’idée du week-end en train plutôt qu’en avion. Tous ont droit à 2 jours de TTR (Temps de trajet responsable) par an, pour privilégier les mobilités bas-carbone. Une initiative peut changer les comportements, pour inspirer d’autres sociétés. Qui n’a pas pris l’avion, plutôt que le train, pour gagner du temps sur son week-end ? Pour valoriser et favoriser les engagements écologiques des salariés, une entreprise vient de lancer un dispositif inédit en France, les TTR, Temps de trajet responsable. Le concept est clair : permettre aux collaborateurs de prendre deux journées par an, pouvant être réparties en demi-journées, pour privilégier les voyages plus responsables. C’est ce qu’a fait Dimitri Chevalier, employé d’Ubiq. « Je devais me rendre à Vienne. D’habitude, je prends l’avion, de porte-à-porte j’en ai pour 4h30. Là, j’ai décidé de prendre le train de nuit, j’en ai eu pour 16h, mais avec les demi-journées, ça permet de compenser le temps de trajet qui est long ». Pour un week-end par exemple à Barcelone, l’idée est que le salarié puisse poser son vendredi après-midi en RTT pour prendre un train, compter sept heures, et puisse faire de même le lundi pour arriver dans l’après-midi. « L’initiative des TTR provient des salariés.
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Pourquoi les petites lignes de train sont en grand danger
22 septembre 2022, par JMTEntendra-t-on encore siffler le train dans de petites localités, dans quelques années ? Le gouvernement l’avait assuré… et avait dans un premier temps envoyé quelques signaux concrets. Après un quinquennat Hollande marqué par l’arrêt des trains de nuit et un désintérêt pour les petites lignes, le premier mandat Macron a constitué un tournant assez net. Dès février 2018, Edouard Philippe avait enterré le rapport Spinetta qui proposait de fermer les lignes les moins rentables. « On ne décide pas de la fermeture de 9000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables », avait affirmé celui qui était alors Premier ministre. Le pacte ferroviaire de 2018 et la loi d’orientation des mobilités de 2019 ont ensuite prévu une progression des investissements dans le réseau déjà existant, y compris dans les petites lignes. Enfin, pendant ce premier quinquennat, le gouvernement a repris à sa charge 35 milliards d’euros de dette de SNCF de façon à apurer ses comptes et lui permettre d’investir de nouveau.
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Part IV - Conclusion, dernière arnaque avant effondrement
3 septembre 2022, par JMTReprenons l’Histoire. Gaston Planté, ingénieur français, met au point l’accumulateur plomb acide en 1859. Cette première batterie permettra la naissance de la « Jamais Contente » (photo), véhicule obus de 3,80 m de long, fabriqué par le Belge Camille Jenatzy, qui fut le premier véhicule (électrique !) à franchir la barrière des 100 km/h en 1899, avec un moteur de 50 kW (68 ch). Elle était montée sur des pneus Michelin.
Par la suite, le moteur à explosion l’emporta suite à ses incessantes améliorations, notamment en poids. La Ford T, dès 1908, acheva le véhicule électrique, au moins pour un siècle. Avant que n’apparaisse la prise de conscience du réchauffement climatique. General Motors mit au rebut son EV-1 en 1999 (Electric Vehicle number 1). Puis vinrent les véhicules hybrides, les micro-voitures comme la Twizy, et le renouveau des véhicules à propulsion électrique.
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Part III : des véhicules plus légers, intégrés dans une stratégie de décarbonation globale
1er septembre 2022, par JMTL’industrie automobile tient une place majeure dans notre économie et nos émissions de CO2. 85% des ménages en France possèdent au moins une voiture (30% en 1960). Et 40% d’entre eux en possèdent deux. La voiture permet un déplacement rapide et lointain. Toutefois, elle participe à beaucoup de désagréments quotidiens : embouteillages, pollutions locales, pollutions sonores, artificialisation des sols, … Elle est responsable de 20% des émissions de GES en France. La seule à voir sa part d’émissions augmenter ces trente dernières années. Si l’on envisage une France décarbonée, quelle serait la place de l’automobile ? Nos véhicules sont devenus plus gros, plus lourds et plus puissants. Résultats de plusieurs facteurs : la sécurité d’abord, la réglementation sur les normes de dépollution ensuite, les multiples équipements de confort et de connectivité enfin. Les SUV représentent 4 ventes neuves sur 10.
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Part II : Est-ce une bonne chose ? A La Réunion et en Europe
25 août 2022, par JMTEn séance plénière à Strasbourg, le 8 juin dernier, les eurodéputés ont voté favorablement un texte sur la régulation des émissions de CO2 des véhicules thermiques : -15% en 2025, -55% en 2030. A partir de 2035, on ne pourra plus acheter de véhicules thermiques, y compris les hybrides. A La Réunion, équiper l’ensemble du parc automobile en véhicules électriques passera par un doublement de la consommation électrique. EDF, le fournisseur, se veut rassurant. Les enjeux seront :
de prévenir les pics de consommation vers 18-21 heures, donc d’anticiper les charges aux heures creuses,
d’équiper les stations-services (actuellement 150 points de recharge, dont 70% non maintenues car gratuites et non opérationnelles). RunCharge, opérateur privé, propose d’en installer 400.
La Réunion, je le rappelle, consomme 3 TWh d’électricité annuelle. Le parc automobile électrique doublera cette consommation. Le calcul est donc simple : électricité 100% renouvelable en 2023 : mon œil ! Fourniture sans problème d’électricité aux véhicules : mon œil derechef ! -
Part I : La voiture électrique, sursaut d’une chimère en déroute ?
23 août 2022, par JMT’’Who Killed the Electric Car ?’’. C’est le titre d’un documentaire de l’Américain Chris Paine, qui retrace la fascinante épopée de l’automobile électrique EV-1 (Electric Vehicle 1), mise sur la route par General Motors (GM) en 1997 avant d’être envoyée à la casse. Dix ans plus tard, l’EV-1 a complètement disparu de la circulation et GM est en faillite. La voiture à essence n’est plus au goût du jour, mais l’industrie automobile, inféodée à l’industrie pétrolière, a raté le rendez-vous. Résultat : la voiture américaine électrique est passée aux oubliettes de l’histoire et la Prius Toyota hybride a conquis les autoroutes californiennes. Aux États-Unis, GM a reçu quelque 50 milliards de dollars de la part de l’État américain qui a racheté 65% des parts de l’entreprise. Pour autant, les contreparties environnementales se sont fait attendre. Certes GM a vendu sa marque de gros 4x4 Hummer au groupe chinois Sichuan Tengzhong Heavy Industrial Machinery, le premier rachat par des intérêts chinois d’une filiale d’un constructeur automobile américain.
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Décarbonation des transports en France, un échec annoncé
28 mai 2022, par JMTL’État doit faire plus et mieux s’il veut atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone. Pour l’instant, le compte n’y est pas, constatent à la fois les instances de régulation, la justice et le monde économique. La marche à suivre est pourtant connue : la décarbonation des transports, en particulier, passe par l’électrification du parc de véhicules et exige donc des investissements massifs dans les infrastructures routières. Introduite par la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV), la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas carbone.
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