Notre système alimentaire n’est pas sans impact sur l’environnement et la santé. Émissions de GES, perte de biodiversité, augmentation des risques de maladies… Pour matérialiser ces conséquences, des chercheurs ont calculé le coût financier caché derrière notre alimentation. Colossal. 14 000 milliards de dollars. Voilà le coût caché de notre alimentation. Dans une étude publiée en mai 2023 dans Nature Food, des chercheurs du King’s College de Londres et de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont pour la première fois estimé les coûts indirects des dommages causés à la santé humaine et aux écosystèmes par la production alimentaire dans 101 pays. Acidification des sols, consommation d’eau douce, utilisation des terres, risques alimentaires… Soit quinze paramètres. « Par exemple, quand on produit de la charcuterie, on impacte l’environnement (GES) et la santé (cancers) », explique Romain Espinosa, économiste au CNRS, dans Twitter. Aussi appelés externalités, « ces coûts sont cachés car ils ne sont pas reflétés dans le prix payé par le consommateur et le producteur n’indemnise pas la société pour ce dommage », complète l’expert.
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Agriculture-Alimentation-OGM
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Les coûts écologiques cachés de notre alimentation
1er septembre, par JMT -
Sainte-Soline, des armes et des larmes
25 août, par JMTInquiets ; nous sommes inquiets et en colère. Inquiets d’une situation écologique et sociale qui ne cesse d’empirer...En colère à la vue de cette caste mortifère qui parie sur la guerre civile pour préserver ce petit pouvoir absurde d’un monde en déliquescence. En colère face à l’attentisme d’une société engourdie par des décennies de consumérisme et de pensée unique, dont la combativité s’effrite lorsque les enjeux sont trop lointains, trop globaux, trop éloignés du sacro-saint pouvoir d’achat et qui renonce trop vite à s’exposer pour le devoir impérieux de vivre. En colère par l’attitude criminelle des profiteurs qui préfèrent l’enfer climatique plutôt que renoncer à détruire terre et mer. En colère aussi par notre impréparation collective, par notre inefficacité structurelle, par notre manque d’imagination qui nous conduisent à vouloir ressembler à ceux que nous prétendons combattre. Et surtout meurtris par les blessures infligées manifestation après manifestation à une jeunesse déterminée.
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Les nouveaux pesticides à « ARN interférent » extincteurs de gènes
23 août, par JMTL’agrochimie compte vaporiser des petits bouts de code génétique sur les champs afin d’éradiquer certains ravageurs. Ces nouveaux pesticides vont accélérer l’effondrement de la biodiversité, alertent scientifiques et ONG. Ce sont les « ARN interférents ». Connaissez-vous cette technique du « silençage génétique » pour se débarrasser des ravageurs ? Il s’agit de pesticides à base d’ARN, un cousin de l’ADN qui permet d’interagir avec lui. Vaporisés sur les cultures, ils permettent d’« éteindre » de manière ciblée l’expression d’un gène indispensable à la vie des insectes dont on veut se débarrasser. En bref, les éradiquer. L’industrie est enthousiaste et assure même que cela pourrait signer la fin des insecticides et des fongicides : ces nouveaux pesticides ne cibleraient qu’une seule espèce, contournant le problème des résistances, et seraient biodégradables ! Une recette alléchante pour échapper aux dégâts des pesticides chimiques. L’entreprise étasunienne GreenLight Biosciences a réalisé des tests en plein champ sur la pomme de terre en Europe (France, Allemagne, Belgique).
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Le dicamba, l’herbicide de l’apocalypse
19 juillet, par JMTLe dicamba est un désherbant organochloré actif sur un certain nombre d’adventices dicotylédones. (...) C’est un dérivé de l’acide benzoïque.À doses infimes, il peut stimuler ou interrompre la croissance des dicotylédones. Monsanto, principal producteur de dicamba dans le monde en parallèle du glyphosate (auquel certaines plantes ont développé localement une résistance), produit des espèces végétales génétiquement modifiées, résistantes au dicamba. Le dicamba a été interdit par l’État de l’Arkansas en 2017. Monsanto, qui a fait appel contre cette décision, a été déboutée en 2018. Les réserves émises à l’encontre de son utilisation relèvent de son action nocive pour la flore (et possiblement la faune) locale — le produit, volatil, pouvant être transporté sur de longues distances après épandage — et du principe de précaution, son action sur les divers organismes (dont l’homme) étant toujours à l’étude.
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La CACG profite de l’argent public grâce aux méga-bassines
10 juillet, par JMTCACG. Cet acronyme ne dit rien à vos oreilles. Et pourtant la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne, société privée dirigée par des élus départementaux et régionaux, joue un rôle clé dans la création des barrages, retenues et bassines en France. Née en 1959, cette société d’aménagement régional basée à Tarbes (Hautes-Pyrénées) se veut « au service des territoires » et du « développement de la ruralité » dans le Sud-Ouest. Mais jusqu’ici, elle a surtout répondu aux intérêts des agriculteurs irrigants (un quart des exploitations françaises), en suivant un schéma bien rodé : réaliser des études sur les besoins en eau, suggérer une solution technique souvent coûteuse, se voir confier la réalisation du chantier, et profiter de larges financements publics. Son trésor et sa vitrine : c’est le système Neste. En gros, le bassin versant du plateau de Lannemezan. Un ensemble de barrages, canaux et stations de pompage hérité de Napoléon qui s’étend des Pyrénées au Lot-et-Garonne, et que la CACG gère pour l’État. Ce « système Neste » fournit à la fois l’eau potable pour l’agglomération d’Auch, alimente de nombreux cours d’eaux du Gers, mais soutient aussi l’irrigation.
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Que sont devenus les agro-bifurqueurs d’AgroParisTech, un an après leur sédition ?
7 juillet, par JMTLes jeunes ingénieurs qui ont tourné le dos aux choix de carrière proposés par les grandes écoles sont loin d’être condamnés à une mort sociale. Mieux, ils sont devenus les héros du mouvement écologiste. A l’image des étudiants rebelles de la célèbre école AgroParisTech. Le 30 avril 2022, lors de la remise de leur diplôme, ils prennent la parole pour dénoncer le modèle agro-industriel largement promu par leur école. La vidéo de leurs discours fait le buzz, partagée plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux et encensée par des personnalités aussi médiatiques que Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise ou François Gémenne, rapporteur du GIEC. Alors courtisés de toutes parts, les jeunes diplômés sont même approchés par une maison d’édition. Un an après ce discours, malgré le succès médiatique, la désertion reste loin d’être un fleuve tranquille, entre questionnement sur l’avenir et relations parfois peu apaisées avec leur famille. Ainsi cette jeune déserteuse profondément en désaccord avec ses parents chercheurs, pour qui le discours a été synonyme de rupture : « Cela a fini de clarifier nos positions divergentes et c’était très dur à vivre. En même temps, cela m’a aussi permis de me libérer de leurs attentes ».
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La sécheresse des sols espagnols atteint celle du Sahara
21 juin, par JMTL’Espagne a subi un épisode de chaleur exceptionnel en avril. Les agriculteurs renoncent à planter leur semis, de peur de manquer d’eau, et appellent Bruxelles à l’aide. Les impacts du changement climatique s’emballent et mettent les États au pied du mur pour s’adapter en urgence. Une chaleur anormale pour un mois d’avril s’est abattue sur l’Espagne, avec des pointes à 40°C le 28 avril, alors que le pays est déjà frappé par une sécheresse catastrophique. « La masse d’air très chaud et sec d’origine africaine » va se traduire par des « températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année », a annoncé l’agence météorologique espagnole (Aemet). Des températures estivales qui frapperont particulièrement l’Andalousie, dans le sud du pays, et qui seront supérieures de 6 à 10 degrés en moyenne aux normales de saison, précise l’Aemet. Mais dans certains endroits, elles dépasseront même de 15 à 20 degrés les normales saisonnières.Cette vague de chaleur survient alors que l’Espagne connaît un printemps anormalement chaud et sec, notamment en Catalogne (nord-est), qui est confrontée à sa pire sécheresse depuis des décennies, et où les autorités ont d’ores et déjà pris des arrêtés pour réduire l’usage de l’eau.
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Souveraineté, autonomie, auto-suffisance alimentaire à la Réunion : utopie ou possibilité ?
26 mai, par JMTLe collectif « Oasis-Réunion » affirme que La Réunion est en mesure de satisfaire les besoins alimentaires de sa population en promouvant une agriculture locale, bio, et sans intrants. Cette position est-elle réaliste ? Voyons cela de plus près. Lorsque l’on invoque le mot autonomie d’une filière, on doit pouvoir démontrer en premier lieu l’indépendance énergétique de la filière. On sait d’emblée qu’à La Réunion, les deux tiers de l’énergie importée est destinée aux déplacements, donc aussi aux véhicules agricoles : tracteurs, machines de la canne, motoculteurs, etc. Donc dès ce premier paragraphe, l’indépendance énergétique de La Réunion n’étant pas assurée, l’auto-suffisance alimentaire devient un vain mot. Mais poursuivons. L’Ademe s’est intéressée à la surface nécessaire pour produire l’alimentation de la population française. L’agence estime ainsi que la production annuelle de nourriture pour un Français moyen, mangeant de la viande une fois par jour est de 4.800 m² par an. Il s’agit de l’empreinte sol, un indicateur qui prend en compte la surface agricole nécessaire pour produire la nourriture d’une personne, les émissions de gaz à effet de serre, les importations de nourritures ou de produits nécessaires à l’agriculture et l’élevage ainsi que sa consommation d’énergie.
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Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se bat pour empêcher l’interdiction d’un pesticide
24 mai, par JMTLe moins qu’on puisse dire c’est que notre ministre de l’agriculture a du culot ! Alors qu’Emmanuel Macron annonçait son plan pour mieux protéger l’eau, Marc Fesneau lui, prenait la défense d’un pesticide responsable d’une contamination massive des nappes phréatiques. Il faut le faire hein ? Je vous explique : le produit en question, c’est le S-Métolachlore, la substance active d’un herbicide utilisé pour désherber, notamment les champs de maïs, de soja ou de tournesols. Problème : après usage, ce produit se dégrade pour former des dérivés chimiques, appelés métabolites, qu’on retrouve dans les sols et dans l’eau souterraine. L’Anses, l’agence de l’état qui s’occupe de notre sécurité sanitaire, a contrôlé plusieurs points d’eau potable. Et elle a découvert ces sous-produits de pesticides à des concentrations dépassant les normes de qualité. On ne parle pas de quelques cas isolés !
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Le plan de bataille d’Emmanuel Macron en pleine guerre de l’eau
19 mai, par JMTAlors que les affrontements à Sainte-Soline contre les mégabassines marquent un tournant dans la guerre de l’eau, Emmanuel Macron a dévoilé ce 30 mars son très attendu plan eau, ressource menacée par le changement climatique. 53 mesures ont été annoncées, parmi lesquelles un Ecowatt de l’eau, l’obligation de plan de sobriété par secteur ou encore l’objectif de 10% d’eau réutilisées en 2030. Le lieu est symbolique. C’est aux bords du lac de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes qu’Emmanuel Macron a choisi de présenter son très attendu plan eau. Pieds au sec devant une étendue caillouteuse, le tableau est pour le moins clair : la deuxième plus grande réserve d’eau douce d’Europe continentale de l’Ouest (après le Lac d’Alqueva sur le Guadiana au Portugal) n’échappe pas à la sécheresse. C’est devant ce paysage aride que le Président de la République a dévoilé ses 53 mesures. À court terme, le gouvernement va ainsi lancer un « Ecowatt de l’eau ». Ce dispositif est calqué sur l’Ecowatt de l’électricité.