Alors que le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé mardi 23 janvier 2024 faire de « 2024 l’année de l’adaptation », une nouvelle étude vient confirmer que sans préparation aux effets de la crise, la facture sera salée. Dans le pire des scénarios, le PIB de certaines régions littorales de l’Union européenne et du Royaume-Uni serait lourdement pénalisé, avec des pertes économiques estimées à 872 milliards d’euros d’ici à 2100. Et la France ne serait pas épargnée. À deux reprises, une partie du pas-de-Calais a eu les pieds dans l’eau. Au total, près de 400 entreprises ont été directement touchées par les inondations de novembre et janvier derniers, selon la Chambre du Commerce et de l’Industrie. Et si cette situation n’était qu’un avant-goût de ce que s’apprêtent à vivre les habitants de nos régions littorales, du Pas-de-Calais à la côte Atlantique ? Si l’on se place dans le pire des scénarios climatiques (+5°C) avec une montée des eaux à + 1,7 mètre d’ici à 2100, l’économie des régions côtières sera mise à rude épreuve, comme vient de le démontrer une équipe de chercheurs de l’Université technique de Delft aux Pays-Bas.
Climat
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L’élévation du niveau des mers, ça va coûter cher !
19 février, par JMT -
Concentrations en méthane dans l’atmosphère
2 février, par JMTLe méthane (CH4) est le 2e plus important gaz à effet de serre d’origine anthropique sur notre planète. Il contribue à environ 25% de l’effet de serre additionnel et donc au réchauffement climatique en cours. Bien que ses concentrations dans l’atmosphère soient plus faibles que le CO2 et que sa durée de vie dans l’atmosphère soit de 7 à 12 ans contre des centaines d’années pour le CO2, son Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) est 28 fois supérieur. Le méthane provient de la dégradation de la matière végétale par des bactéries méthanogènes, dans un milieu pauvre en oxygène. Ce gaz, est principalement émis par l’élevage, les déjections animales, les cultures (comme le riz), la fermentation des déchets organiques (mangroves), les feux de forêts, l’exploitation des combustibles fossiles... 60% des émissions de méthane sont liées aux activités humaines. Sur les 650 000 dernières années, les concentrations en méthane ont varié entre 350 ppb (parties par milliards = nombre de molécules par milliard de molécules d’air), lors des ères glaciaires, et 800 ppb dans les périodes interglaciaires ou chaudes, ainsi qu’actuellement. Ce sont les bulles d’air emprisonnées dans les carottes de glace (prélevées à 3 km de profondeur) qui permettent de connaître les différentes teneurs en gaz de l’atmosphère jusqu’à 800 000 ans dans le passé.
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La Plagne ferme des pistes
19 janvier, par JMTLa fin d’une ère. La station de La Plagne, en Savoie, l’une des plus, sinon la plus fréquentée de France (2.5 millions de skieurs chaque année) a démonté les remontées mécaniques situées sur le glacier historique de la Chiaupe, réduisant de quelques hectares son domaine skiable dès cet hiver. Une décision motivée par les conséquences du changement climatique déjà visibles sur les hauts sommets et les glaciers français. Sans évidemment évoquer la fin du ski d’été sur ce glacier à quelque 3000 m d’altitude. Le directeur des pistes, Luc Nicolino lâche ainsi : « là où certaines stations réfléchissent encore à agrandir leur domaine, nous sommes l’une des premières à faire le chemin inverse, en décidant de rendre à la nature près de 9 hectares ». Au total 35 pylônes, 2,5 km de câbles, trois remontées mécaniques et 600 m2 de bâtiments ont été enlevés. À la place, une nouvelle télécabine a vu le jour 200 m plus bas, sur un autre versant, considéré plus sûr. « De La Chiaupe, il ne reste plus qu’un tout petit glacier », déplore Luc Nicolino, qui a vu tout au long de sa carrière cette langue de glace se réduire comme peau de chagrin sous l’effet du changement climatique. Les bordures du glacier se sont dégradées, le permafrost a fondu et le terrain qui supportait les anciens équipements s’effondre, ce qui oblige à réaligner fréquemment les télésièges.
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COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir
15 janvier, par JMT28 années que la diplomatie internationale fait semblant de s’agiter. Nous en sommes toujours au même point ! Séparer pauvreté et développement ainsi que démographie et niveau de vie est un complet non-sens. Il faudrait agir drastiquement dans tous les domaines, c’est-à-dire sobriété tous azimuts, et nous faisons le contraire de ce qu’il faudrait faire. L’intelligence humaine n’existe pas quand il s’agit de grands groupes.
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Les non-sens écologiques en 2023
12 janvier, par JMTL’année 2023 a encore brillé par l’usage et la promotion de la très polluante aviation, notamment privée, y compris par des responsables politiques L’avion à fond, de la pêche dans les aires protégées et des JO pleins de plastique… Alors que s’accentue l’urgence climatique, distinguons ceux qui se sont fait remarquer pour leurs positions anti écologiques. Cette année, plusieurs personnalités — élus, patrons & Cie — se sont illustrées par leurs prises de position… surprenantes. À vouloir paraître vert sans trop en faire, plusieurs de nos dirigeants ont été pris en flagrant délit de comportement à rebours des enjeux environnementaux ! Petit tour d’horizon.
« Tout plane pour moi »
« Il n’y a pas de petits profits »
« Je ne vois pas où est le problème »
« Les ennemis de mes amis sont mes amis »
« À un détail près… »
« Pas vu pas pris »
« Chose promise, chose tue »
« La COP est pleine »
« J’aurais dû tourner sept fois ma langue dans ma bouche » -
Le jour où la France sortira des énergies fossiles
1er janvier, par JMTÀ Dubaï, la COP28 a débouché sur un accord historique, au moins dans sa formulation : le texte final reconnaît le besoin d’entraîner les systèmes énergétiques dans « une transition en dehors des énergies fossiles ». C’est la première fois que les hydrocarbures (charbon, pétrole et gaz, premiers émetteurs de gaz à effet de serre) sont directement cités dans un texte issu des négociations internationales sur le climat. Désormais, la balle est dans le camp des États, tous souverains sur leur modèle énergétique. Que vont-ils mettre en œuvre pour appliquer cet engagement ? La réponse à cette question dessinera le futur de nos milieux de vie et de nos conditions d’existence. La température mondiale va-t-elle s’élever de deux, trois ou quatre degrés ? Tout dépend de la vitesse à laquelle les pays vont cesser d’extraire et d’utiliser les énergies fossiles. En France, pays faiblement émetteur, mais plus en capacité d’agir que bien d’autres grâce à sa richesse nationale, quel sera l’effet de la promesse de Dubaï ? Quelles décisions, à la fois concrètes et symboliques, feraient enfin sortir la France du monde des fossiles ?
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La fonte des glaciers s’accélère en Antarctique
27 décembre 2023, par JMTUne énorme cavité s’est déclarée sous le glacier Thwaites, le plus dangereux du monde.Après des décennies d’observations et d’analyses, les glaciologues confirment que l’Antarctique, que l’on croyait épargné par le réchauffement climatique, fond bien plus vite que prévu. Les conséquences sont très préoccupantes sur la hausse en cours du niveau des océans. L’Antarctique est le continent situé au Pôle Sud et entouré par l’océan Austral. Sa surface est d’environ 12,5 millions de km², recouverte à 98 % de glace appelée inlandsis, dont la superficie atteint plus de 14 millions de km² l’été, soit 26 fois celle de la France métropolitaine. L’inlandsis de l’Antarctique est coupé en deux par une chaîne de montagnes (les Monts Transantarctiques) séparant l’Antarctique oriental de l’Antarctique occidental. Après 40 ans de suivi, un faisceau de preuves montre que le point de non-retour a été franchi à l’ouest de l’inlandsis de l’Antarctique (pôle sud), dans la mer d’Amundsen indique le glaciologue français Eric Rignot, (Université de Californie et laboratoire Jet Propulsion de la NASA, Pasadena, Californie – USA).
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Que retenir du One Planet Polar Summit ?
18 décembre 2023, par JMTIls sont les sentinelles du climat. En clôture du One Planet Polar Summit à Paris, premier sommet international consacré aux mondes polaires et glaciaires, vendredi 10 novembre, plusieurs engagements ont été pris pour la protection de la cryosphère et des paysages blancs.
Durant 3 jours, Paris a accueilli le One Planet Polar Summit, premier sommet mondial consacré à la santé et à l’avenir des banquises, glaciers et permafrost.
Chefs d’États, scientifiques et ONG s’étaient donné rendez-vous pour dresser un état des lieux et pousser à une réelle prise de conscience de la communauté internationale sur la situation critique dans laquelle se trouve aujourd’hui la cryosphère.
Lors de la présentation du rapport final au président de la République Emmanuel Macron, la coprésidente de ce sommet et biologiste marine, Antje Boetius, a rappelé que « la cryosphère et les paysages blancs sont les sentinelles qui montrent l’ampleur de la crise climatique due à la bêtise humaine ».
Voici les trois points à retenir de cet appel de Paris pour les pôles et les glaciers.
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La dévastation d’Acapulco par l’ouragan Otis
15 décembre 2023, par JMTLa station balnéaire d’Acapulco, le 25 octobre 2023, sur la côte Pacifique du Mexique, a été complètement dévastée par l’ouragan Otis qui a touché terre avec des vents atteignant 270 km/h. L’intensification de la tempête tropicale en ouragan de force maximale 5 a été extrêmement rapide et a surpris l’ensemble de la population…Le Mexique est souvent exposé aux ouragans, mais Otis est le premier ouragan a touché terre en catégorie 5 et son intensification a été particulièrement rapide. D’après la définition donnée par l’Organisation météorologique Mondiale (OMM) : « Un cyclone tropical est une dépression à rotation rapide qui prend naissance au-dessus des océans tropicaux, d’où elle tire l’énergie nécessaire à son développement. Les vents y soufflent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Sud et dans le sens inverse dans l’hémisphère Nord ». En fonction de la vitesse maximale des vents soutenus, un cyclone tropical est désigné en tant que dépression tropicale lorsque les vents ne dépassent pas les 63 km/h, ou tempête tropicale lorsqu’ils dépassent les 63 km/h. Ensuite, il devient un ouragan, un typhon, un cyclone tropical ou une tempête cyclonique très violente, selon le bassin concerné, lorsque les vents dépassent les 116 km/h. On parle d’ouragan lorsque ce phénomène climatique extrême a lieu en mer des Antilles, dans le golfe du Mexique, dans l’Atlantique Nord et dans le centre et l’est du Pacifique Nord.
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Risques les plus importants à venir pour l’Humanité
6 décembre 2023, par JMTQuels sont les risques les plus importants pour les 5 à 10 ans à venir ? La crise climatique, répondent d’emblée les sondés de la dixième édition du Future Risks Report d’Axa, qui depuis 2015 et les alertes du GIEC place le climat en première position. Cette année est également marquée par l’arrivée fracassante de l’intelligence artificielle et le Big Data comme risques majeurs. C’est un monde en polycrise que décrit le célèbre Axa Future Risks Report dans son édition 2023. Le premier assureur mondial a sondé plus de 3 500 experts en risques dans 50 pays et 20 000 personnes de 15 pays. L’enjeu est d’identifier parmi 25 risques les cinq qu’ils jugent les plus impactants pour la société dans les 5 à 10 ans à venir. Depuis 2015, le changement climatique truste ainsi la première place du classement - hormis en 2020 où le risque pandémie lui a volé la vedette. Mais cette année, il devient pour la première fois la principale menace pour le grand public dans toutes les zones géographies étudiées. « Phénomènes climatiques extrêmes, sécheresse, incendies, perte de biodiversité… Ces manifestations de plus en plus tangibles à l’échelle mondiale alimentent les inquiétudes et confirment l’urgence d’actions concrètes », écrit le directeur général d’Axa Thomas Buberl.