Dans une décision historique, la cour d’appel de Paris confirme la recevabilité des plaintes de plusieurs associations contre EDF et TotalEnergies en matière de non-respect de leur devoir de vigilance. La décision ouvre notamment la porte au premier procès climatique contre le pétrolier. Les décisions de la cour d’appel de Paris étaient très attendues. Le mardi 18 juin, la nouvelle chambre spéciale sur les contentieux émergents, créée pour juger les affaires en lien avec le devoir de vigilance, devait en effet juger la recevabilité de trois affaires emblématiques, concernant TotalEnergies, EDF et Suez. Les trois groupes français étaient assignés par des collectifs d’associations et de collectivités locales (Notre Affaire à Tous, Sherpa, France Nature Environnement, la ville de Paris, de New-York ou encore de Grenoble…) pour manquement à leurs obligations en matière de devoir de vigilance. Celui-ci impose aux multinationales de prendre des mesures pour les droits humains et environnementaux sur leur chaîne de valeur. Déboutés en première instance sur des questions de procédures, les collectifs requérants avaient fait appel. Et dans une décision historique, qui clarifie enfin la jurisprudence sur le devoir de vigilance des entreprises, la cour d’appel de Paris a cassé les décisions initiales du tribunal, et renvoyé Total et EDF devant les tribunaux.
Climat
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TotalEnergies face à son premier procès climatique
8 juillet, par JMT -
Inassurabilité des catastrophes climatiques en France
3 juillet, par JMTLe régime d’indemnisation des catastrophes naturelles est dans le rouge. Les conséquences du changement climatique mettent les finances de la Caisse centrale de réassurance sous tension et menacent de rendre certaines zones du territoire inassurables. “Les choses ne vont pas bien pour la CCR » (Caisse Centrale de Réassurance), alerte Jacques Le Pape, son président. Si ses finances ont pu être rétablies cette année grâce à la plus-value de près d’un milliard d’euros réalisée lors de la vente de ses activités de marché, la CCR a jusque-là connu sept années de déficits sur les huit dernières années en raison des événements climatiques. La décision d’augmenter la surprime Cat Nat sur les contrats d’assurance habitation et automobile à partir du 1er janvier 2025 devrait également lui permettre de retrouver l’équilibre. Mais pour combien de temps ? Les conséquences économiques du changement climatique « n’augmentent pas de façon linéaire mais de façon exponentielle », s’inquiète Edouard Vieillefond, le directeur général de la CCR. Les versements d’indemnité pour catastrophes naturelles ont atteint 2,06 milliards d’euros en 2023, en augmentation de 7,7%
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Trois chiffres pour un changement climatique sans précédent
26 juin, par JMTLe changement climatique a atteint un niveau inégalé. Un consortium d’une cinquantaine de chercheurs mondiaux a publié dans la revue Earth System Science Data une mise à jour des indicateurs clés du changement climatique. La hausse moyenne des températures a atteint 1,19°C ces dix dernières années et dépassera le seuil de 1,5°C dans 5 ans seulement.
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Climat, un avenir semi-dystopique pour la planète
10 juin, par JMTAlors que la planète subit un déchaînement d’événements extrêmes du Brésil aux Philippines, en passant par le Kenya, près de 400 scientifiques du Giec partagent leur vision de l’avenir climatique auprès du quotidien britannique The Guardian. La grande majorité d’entre eux estiment que le réchauffement dépassera la barre des 2,5°C et appellent à agir dès maintenant. Des famines, des conflits, des migrations massives, provoqués par des vagues de chaleur, des incendies de forêt, des inondations et des tempêtes d’une intensité et d’une fréquence bien supérieures à celles qui ont déjà frappé. Voilà ce qui nous attend selon les plus grands climatologues mondiaux interrogés par The Guardian. Le quotidien britannique a contacté les principaux auteurs et éditeurs du GIEC depuis 2018. La moitié ont répondu, soit 380 sur 843. Près de 80% d’entre eux pensent que le réchauffement climatique atteindra au moins 2,5°C par rapport à l’ère préindustrielle d’ici la fin du siècle, et plus de 40% tablent sur un scénario supérieur à 3°C. Seuls 6% ont encore l’espoir de rester sous le seuil symbolique des 1,5°C acté dans l’Accord de Paris et 25% sous 2°C. Pour rappel, les politiques actuelles nous placent sur un scénario de réchauffement de +2,7°C. « Je m’attends à un avenir semi-dystopique avec beaucoup de souffrance chez les peuples du Sud », a déclaré un scientifique sud-africain, qui a choisi de ne pas être nommé. « La réponse du monde à ce jour est répréhensible : nous vivons à une époque de fous »
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300 scientifiques du climat terrifiés par l’avenir de la planète
7 juin, par JMTLe journal britannique « The Guardian » a interrogé 380 des plus grands scientifiques du climat. Selon la majorité d’entre eux, la température moyenne sur la planète va augmenter d’au moins 2,5 °C, avec des conséquences désastreuses. « Désespérée et brisée », « Nous vivons à l’ère des fous ! », « Je suis soulagé de ne pas avoir d’enfants, sachant ce que l’avenir nous réserve… » La plupart des scientifiques du climat interrogés par The Guardian ont une vision très pessimiste du futur. Dans cette enquête alarmante publiée le 8 mai, le journal britannique révèle comment ces grands experts mondiaux du climat, qui ont toutes et tous été auteurs ou rédactrices en chef des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) depuis 2018, sont « terrifiés, mais déterminés à continuer à se battre ». Sur 843 scientifiques interrogés, 380 ont répondu aux questions du Guardian. 77% d’entre eux pensent que la planète se dirige vers une hausse d’au moins 2,5°C des températures (par rapport au niveau préindustriel), avec des conséquences désastreuses pour l’humanité. Près de la moitié, soit 42%, pensent même qu’elles dépasseront les 3°C. Les plus jeunes et les femmes sont les plus pessimistes. Seuls 6% restent optimistes en estimant que la limite de 1,5°C à ne pas dépasser (fixée lors de l’Accord de Paris) sera atteinte.
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La « génération climat » n’existe pas
20 mai, par JMTEn matière de sensibilité écologique, il est usuel d’évoquer une jeune « Génération Climat » convertie à l’écologie radicale, reprochant aux « boomers » de n’avoir rien fait ou si peu pour sauver la planète. Camille Etienne prétend que cette génération climat n’existe pas. Les « marches pour le climat », régulièrement organisées dans les grandes villes de France, ont, il est vrai, un profil souvent très juvénile. Mais au-delà de ces mobilisations, les attitudes des jeunes en matière d’environnement leur sont-elles spécifiques ? Pour en savoir plus sur ce sujet étonnamment peu exploré, le sociologue Camille Peugny a exploité les données d’un sondage européen sur les valeurs, dans lequel les 18-29 ans étaient « sur-échantillonnés » (autrement dit surreprésentés dans l’échantillon), ce qui permet de comparer leurs réponses à celles des autres catégories d’âge et de repérer les variations des opinions environnementales en leur sein. Le résultat le plus frappant est sans doute qu’on aurait le plus grand mal à identifier une spécificité « jeune » en la matière. « 22% des 18-24 ans et des 25-29 ans considèrent que l’on exagère les menaces environnementales, contre 17% des 30-44 ans et 24% des 45-59 ans », note par exemple Camille Peugny.
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Le « confinement climatique », ça vous dit ?
17 mai, par JMTLe manque d’adaptation à la crise climatique a des conséquences sur les libertés humaines. Face à des températures extrêmes en Asie du Sud et en Amérique latine, plusieurs pays ont indiqué fermer leurs écoles et demandé aux habitants de rester chez eux. Un confinement climatique appelé à se généraliser. Ce concept de confinement climatique n’existe pas encore mais il pourrait bien s’imposer dans la plupart des pays touchés par des chaleurs extrêmes et non adaptés à la crise climatique. Face à la vague de chaleur qu’ils subissent, certains pays d’Asie du Sud et du Sud-Est ont ainsi décidé la barricade. A Manille, capitale des Philippines, le mercure est monté à 38,8°C, et 45°C en température ressentie (indice de chaleur). Une situation telle que les cours ont été suspendus. « Au vu des dernières prévisions d’indices de chaleur […] et l’annonce d’une grève nationale dans les transports, toutes les écoles publiques du pays devront mettre en place des cours asynchrones/à distance les 29 et 30 avril 2024 », a écrit sur les réseaux sociaux le ministère de l’Éducation. Plus de 47 000 établissements sont concernés par cette mesure.
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L’Asie subit plus que jamais les catastrophes climatiques
6 mai, par JMTTandis que la Chine subit des inondations historiques, l’Asie du Sud-Est étouffe sous des températures extrêmes. Une situation inquiétante qui pourrait être amenée à se reproduire : selon les Nations Unies, le continent asiatique est celui qui a le plus souffert des catastrophes climatiques en 2023. De l’eau à perte de vue. La province chinoise du Guangdong fait face à des pluies diluviennes qui pourraient être à l’origine des inondations du siècle, selon les autorités locales. Placée en alerte rouge, soit le niveau le plus élevé, durant quelques heures, la zone est surveillée attentivement face à un risque de crues après plusieurs jours de précipitations intenses accompagnées d’orages et de vents. La situation, qui dure depuis le 18 avril, a d’ores et déjà entraîné la mort de quatre personnes. 100 000 habitants de cette région côtière comptant des dizaines de milliers d’usines tournées vers l’export, ont par ailleurs été évacués. Les fortes précipitations en Chine ne sont pas inhabituelles, en particulier l’été. Mais le pays fait face ces derniers mois à conditions météorologiques extrêmes, exacerbées par le changement climatique selon des scientifiques.
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L’idée du « passeport climatique » pour migrants fait son chemin
25 mars, par JMTFace aux migrations vouées à exploser avec le réchauffement, l’idée d’un « passeport climatique » refait surface. Une « citoyenneté mondiale » à laquelle se heurtent des intérêts politiques.
Face aux tensions générées par l’immigration à Mayotte, Gérald Darmanin a annoncé le 11 février vouloir supprimer le droit du sol dans ce département français de l’océan Indien.
Le projet, qui nécessiterait une révision de la Constitution, suscite de vives inquiétudes de dérives vers l’extrême droite. Il interroge notre capacité politique à nous adapter à ce type de crises à plus long terme.
Nous ne sommes en effet qu’aux prémices des flux migratoires voués à exploser à cause des catastrophes engendrées par le changement climatique.
Plusieurs dizaines de millions de personnes sont d’ores et déjà contraintes chaque année de se déplacer en raison des catastrophes naturelles.
La Banque mondiale évoque 216 millions de migrants climatiques intérieurs potentiels en 2050, et l’Institut pour l’économie et la paix livre l’estimation la plus haute (et controversée) de 1,2 milliard de migrants climatiques en 2050.
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JO d’hiver 2030 en France : une fausse piste
13 mars, par JMTSeules candidates, les Alpes françaises organiseront les Jeux olympiques d’hiver 2030. Dans une région où l’or blanc est en voie de disparition, ces JO font craindre une fuite en avant dans le modèle obsolète du « tout-ski ».C’est une victoire par forfait. La Suisse et la Suède écartées, Salt Lake City ayant maintenu sa préférence pour 2034, le Comité international olympique (CIO) est entré fin novembre en « dialogue ciblé » avec les Alpes françaises du Nord et du Sud pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) d’hiver 2030, dernière candidature en lice. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes (Aura), et Renaud Muselier, son homologue de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), se sont félicités de cette désignation, promettant « des Jeux responsables entre neige et chalets », « sobres et économes », le tout pour un budget d’un milliard et demi d’euros. Mais plus encore que les Jeux d’été, leurs homologues hivernaux subissent des critiques de plus en plus virulentes contre un modèle jugé dépassé, notamment en raison de la pénurie de neige. La victoire par forfait de la France s’inscrit ainsi dans une histoire récente marquée par la pénurie de candidats, refroidis par les coûts économiques et environnementaux de cet événement.