Allez ! Encore une petite couche pour les climato-sceptiques des conséquences du réchauffement climatique : cette fois, sur les océans. Depuis la mi-mars 2023, la température de surface des eaux océaniques grimpe à des niveaux inégalés en 40 ans de surveillance par satellite, et l’impact de cette surchauffe est mondial. La mer du Japon est plus chaude de 4°C par rapport à la moyenne. La mousson indienne, produit du fort contraste thermique entre les terres et les mers, a été bien plus tardive que prévu. L’Espagne, la France, l’Angleterre et l’ensemble de la péninsule scandinave ont enregistré des niveaux de précipitations très inférieurs à la normale, probablement en raison d’une vague de chaleur marine exceptionnelle dans l’est de l’Atlantique Nord. Les températures à la surface de la mer y ont été supérieures à la moyenne de 1 à 3°C depuis la côte africaine jusqu’à l’Islande. Et sur le continent européen, la vague de chaleur est actuellement insoutenable, tandis que l’on bat tous les records. Que se passe-t-il donc ? El Niño est en partie responsable. Ce phénomène, qui se développe actuellement dans l’océan Pacifique équatorial, se caractérise par des eaux chaudes dans le centre et l’est du Pacifique, ce qui atténue généralement l’alizé, un vent régulier des tropiques.
Climat
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Conséquences de la surchauffe des océans
13 septembre, par JMT -
L’été 2022 fut le plus chaud jamais enregistré en Europe
8 septembre, par JMTSelon les données et analyses du Service Copernicus pour le changement climatique, la température moyenne en Europe en 2022 a été la plus élevée jamais enregistrée, tant pour le mois d’août que pour l’été (juin-août), avec des anomalies positives de 0,8°C par rapport à 2018 pour le mois d’août et de 0,4°C par rapport à l’été 2021. Le Service Copernicus pour le changement climatique, mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme pour la Commission européenne, publie des bulletins climatiques mensuels rendant compte des changements observés dans la température de l’air à la surface de la terre, la couverture de glace de mer et les variables hydrologiques. Tous les résultats rapportés sont basés sur des analyses informatiques utilisant des milliards de mesures provenant de satellites, de bateaux, d’avions et de stations météorologiques situés dans le monde entier. En août, les températures européennes ont été plus élevées que la moyenne dans l’est du continent, mais elles étaient encore bien supérieures à la moyenne dans le sud-ouest, où elles avaient également été élevées en juin et juillet.
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La climatisation, un remède pire que le mal
6 septembre, par JMTÀ mesure que le réchauffement climatique s’intensifie, l’usage de la climatisation se banalise. Problème, son bilan écologique est mauvais, accentuant le problème contre lequel elle est utilisée. La climatisation partage un point commun avec les vendeurs de glace : plus ça chauffe, plus elle tourne. À mesure que le dérèglement climatique s’aggrave, le climatiseur s’impose comme une des solutions incontournables pour supporter les fortes chaleurs estivales. Problème, la banalisation de la clim accélère les conséquences du mal dont elle se nourrit : le réchauffement planétaire. Alors qu’environ 350000 climatiseurs se vendaient chaque année en France au milieu de la dernière décennie, ce nombre s’est hissé jusqu’à 800000 en 2020. Selon les estimations, 25% des logements seraient aujourd’hui équipés de climatiseurs, contre 11 à 14% en 2016. Si l’on devait dépeindre l’utilisateur type de la climatisation, ce serait un ménage aisé, habitant en maison individuelle sur le pourtour méditerranéen. La clim est en effet moins fréquente en appartement, chez les ménages modestes, et logiquement dans la partie nord de l’Hexagone.
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Des années extrêmes à +3°C : plus une exception, une règle
4 septembre, par JMTLe Haut conseil pour le climat (HCC), organe consultatif mis en place par Emmanuel Macron, vient de publier son désormais traditionnel rapport annuel. Celui-ci passe au crible l’action du gouvernement en matière climatique. Et encore une fois, la trajectoire n’est pas bonne, aucun secteur n’est sur la bonne voie. Alors que l’année record de 2022 est appelée à devenir la norme, la France ne se prépare pas suffisamment aux conséquences de la crise climatique, alerte le HCC. Au 1er juin, deux tiers des nappes phréatiques restaient en-dessous des normales, dont 19% à des niveaux très bas. « L’année 2022 a été l’année de tous les records, symbole de l’intensification des effets du changement climatique sur la France », rappelle la climatologue Corinne Le Quéré, à la tête du Haut conseil pour le climat (HCC), en introduction de la présentation du nouveau rapport annuel de l’organisme consultatif, mis en place par Emmanuel Macron en 2019. 2022 a en effet été exceptionnelle avec un réchauffement de +2,9°C par rapport à 1900-1930 selon les données de Météo-France.
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La Californie n’est plus assurable
21 août, par JMTC’est un des États qui subit le plus la crise climatique entre des méga-feux, des sécheresses historiques et des pluies diluviennes. À tel point que plusieurs assureurs ont décidé de ne plus proposer de couverture d’assurance aux particuliers. Et pourtant c’est l’état le plus riche des Etats-Unis. Un phénomène inquiétant qui pourrait se mondialiser. "Un monde à +2°C pourrait encore être assurable, un monde à 4°C ne le serait certainement plus", déclarait en 2015, à la veille de la COP21 Henri de Castries, alors président d’AXA, premier assureur mondial. Aujourd’hui la planète enregistre un réchauffement de +1,2°C et déjà, les assureurs commencent à se désengager. Symbole de ce mouvement, la Californie. L’État est à l’avant-garde du changement climatique. Méga-feux, méga-sécheresse, inondations, bombe cyclonique… tout l’ouest américain est touché. Et le sort s’acharne. State Farm, le plus grand assureur de biens de l’État, vient d’annoncer qu’il ne proposerait plus de couvertures aux nouveaux propriétaires dans l’ensemble de la Californie. Le groupe a pris cette décision en raison de l’augmentation historique des coûts de construction supérieure à l’inflation, d’une exposition aux catastrophes en croissance rapide et d’un marché de la réassurance difficile.
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Stockage du CO2 dans les volcans éteints
4 août, par JMTAlors que nos émissions en carbone ne cessent d’augmenter, les technologies de séquestration du carbone sont de plus en plus proposées comme palliatifs à notre manque de courage politique pour éviter un réchauffement climatique catastrophique. Les volcans éteints pourraient être des lieux de stockage pertinents vu l’urgence. Pour la 1ère fois, le sixième rapport du GIEC a souligné qu’il n’est maintenant plus possible de limiter le réchauffement climatique sans technologies de captation du CO2 et que les impacts du changement climatique sont plus importants à des températures plus basses qu’on ne le pensait auparavant. Cette première déclaration suscite bien des questionnements mais légitime toutes les technologies de séquestration du carbone qui ne cessent de développer. Une étude publiée dans Geology suggère que le piégeage et le stockage du carbone dans les volcans sous-marins au large du Portugal pourrait être une nouvelle voie prometteuse pour l’élimination et le stockage de volumes beaucoup plus importants de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
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L’Union Européenne veut encadrer la « neutralité carbone »
2 août, par JMTSelon la définition du Parlement Européen, la neutralité carbone, c’est « l’équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone de l’atmosphère par les puits de carbone ». Le Parlement européen a été à ce sujet quasiment unanime. La directive sur les Green claims (les allégations vertes) a été votée à une écrasante majorité le 11 mai 2023. Le texte vise à encadrer les allégations environnementales utilisées par les entreprises. Les allégations de neutralité carbone devraient ainsi être interdites dans l’Union Européenne si elles ne sont pas accompagnées de « preuves détaillées ». Surtout, elles ne pourront pas être « fondées uniquement sur la compensation des émissions carbone ». Une précision de taille qui vient enrichir la proposition initiale de la Commission. La compensation carbone, qui consiste généralement à financer des projets réduisant un volume d’émissions équivalent à celui qu’on a émis, est très critiquée. Car c’est bien une réduction directe des émissions de CO2 qui permettra de maintenir le réchauffement planétaire. Les entreprises se disant neutres en carbone ou net zéro le sont donc en compensant leurs émissions.
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Les riches vont-ils passer à la caisse pour le climat ?
31 juillet, par JMTPar rapport aux 544 millions de tonnes de CO2 et CO2 équivalent émises en 1990, l’objectif de 270 millions de tonnes en 2030 annoncé cette semaine par la Première ministre représente une baisse de 50 %. Soit nettement en-deçà des « -moins 55% » inscrits dans la loi européenne. Même si Paris n’a jamais fait mystère de ses intentions et se justifie au motif que son électricité est déjà largement décarbonée, c’est un message décevant envoyé aux autres Etats membres de la part du seul pays qui, par ailleurs n’a pas respecté ses obligations au titre de la précédente directive sur les énergies renouvelables. Avec le risque d’affaiblir l’ambition globale si chacun tente de se comporter en passager clandestin. Mais plus décevant est le fait que le gouvernement s’en soit tenu à énoncer des objectifs de baisse d’émissions. Il est resté évasif sur les moyens à mobiliser pour les réaliser.
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Les inondations de la plaine du Pô témoignent de l’inaction climatique
24 juillet, par JMTLe bilan humain des inondations qui ont frappé l’Emilie-Romagne, riche région agricole et touristique du nord de l’Italie, est de 14 morts, sur fond de polémique autour de l’inaction des pouvoirs publics. À Ravenne, les autorités ont décrété « l’évacuation urgente et immédiate » de plusieurs quartiers et rues vendredi matin et lancé un appel à la population à « se déplacer uniquement en cas de nécessité ». Ce sont 15 000 habitants qui ont dû abandonner leur domicile pour échapper aux inondations, dont la moitié ont été hébergés dans des centres d’accueil de la Croix-Rouge ou de la protection civile.(...) La situation semblait toutefois se stabiliser ailleurs au gré du lent reflux des eaux. Habitants et services de voirie étaient à pied d’œuvre pour nettoyer maisons, commerces et rues envahis de boue et de débris, et des axes routiers qui avaient été submergés ou emportés étaient de nouveau ouverts à la circulation. Les dégâts matériels se chiffrent en milliards d’euros.
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Les déplacés climatiques ne sont pas une légende
14 juillet, par JMTUn bien triste record. En 2022, 61 millions de nouveaux déplacés internes étaient comptabilisés dans le monde. Si les conflits font partie des principales causes, les catastrophes naturelles, dont la fréquence et l’intensité sont renforcées par le changement climatique, sont responsables de plus de la moitié de ces déplacements. Tandis qu’en Irak, la sécheresse prive de travail les agriculteurs forcés de rejoindre les villes pour survivre, en Birmanie et au Bangladesh, l’ouragan Mocha a provoqué ces derniers jours l’évacuation de milliers d’habitants et de réfugiés rohingyas. Deux catastrophes climatiques aux conséquences similaires : des déplacements de populations internes toujours plus importants. Fin 2022, ils concernaient plus de 71 millions de personnes selon le dernier rapport de l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et du Norwegian Refugee Council (NRC), dont 61 millions de nouveaux déplacés. Parmi ceux-ci, plus de la moitié (32,6 millions) l’étaient en raison de catastrophes naturelles.Ce nombre est très élevé. Une grande partie de l’augmentation est causée, bien sûr, par la guerre en Ukraine, mais aussi par les inondations au Pakistan (…) et par un certain nombre de catastrophes soudaines ou lentes que nous avons vues depuis les Amériques jusqu’au Pacifique.