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D’après Novéthic du 31 Août 2023

Un parc éolien marin norvégien pour alimenter les plateformes gazières et pétrolières

Par Bruno BOURGEON

vendredi 27 octobre 2023, par JMT

Un parc éolien marin norvégien pour alimenter les plateformes gazières et pétrolières

Le champ Hywind Tampen est le premier parc éolien flottant au monde construit spécifiquement pour alimenter des installations pétrolières et gazières offshore (@Equinor)

C’est le plus grand parc éolien flottant au monde. Inauguré le 23 août dernier au large de la côte ouest de la Norvège, le champ Hywind Tampen est doté de 11 turbines géantes situées à 140 kilomètres des côtes, pour une capacité de production globale de 88 MW.

Outre sa spécificité technique inédite, c’est son usage qui surprend. Il s’agit en effet du premier parc éolien flottant au monde construit spécifiquement pour alimenter des installations pétrolières et gazières offshore. Il va ainsi fournir 35% des besoins en énergie des cinq plateformes pétrolières et gazières voisines en mer du Nord.

Hywind Tampen va permettre de réduire les émissions de CO2 des principaux producteurs de pétrole et de gaz de la mer du Nord de 200 000 t/an, soit 0,4% des émissions norvégiennes.

« L’expérience acquise avec Hywind Tampen permettra à Equinor de construire plus grand, de réduire les coûts et de bâtir une nouvelle industrie sur les épaules de l’industrie pétrolière et gazière », a déclaré Siri Kindem, la responsable des énergies renouvelables au sein d’Equinor Norvège.

Mais ce projet montre surtout que la stratégie des pétro-gaziers est bel et bien de poursuivre le business as usual.C’est ce que révèle aussi une nouvelle étude publiée par Greenpeace cet été. L’ONG a passé au crible les rapports annuels de douze grandes entreprises européennes actives dans le gaz et le pétrole.

Elle indique que leurs engagements climatiques et leurs promesses de transition vers les énergies renouvelables sont totalement contredites par la réalité. Si la plupart des compagnies analysées ont promis le net zéro d’ici 2050, « aucune d’entre elles n’a développé de stratégie cohérente pour atteindre cet objectif », prévient Greenpeace.

Selon le rapport, la grande majorité prévoit au contraire de maintenir, voire d’augmenter sa production de pétrole et de gaz au moins jusqu’en 2030. Equinor n’échappe pas à la règle.

Ainsi, selon l’énergéticien norvégien, cité dans le rapport, « la production fossile de pétrole et de gaz doit rester à un niveau élevé et inchangé au moins jusqu’en 2030 » et « il y aura toujours un besoin de pétrole et de gaz dans le mix énergétique de 2050 ».

Cela se traduit très concrètement : les énergies renouvelables n’ont représenté que 3% des investissements totaux et 0,13% de la production d’énergie de la major en 2022. Si celle-ci s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050, elle n’a pour l’instant fixé que des objectifs limités pour y arriver.

Equinor prévoit ainsi de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030 pour les scopes 1 et 2 (à savoir les émissions directes et celles indirectes liées à l’énergie). L’électrification des installations pétrolières et gazières est donc une condition nécessaire pour que la compagnie atteigne ses objectifs climatiques.

Mais pour ce qui est du Scope 3, celui qui englobe toutes les émissions indirectes liées aux activités de l’entreprise et logiquement celui qui pèse le plus lourd, Equinor se contente de promettre une réduction de son intensité carbone, soit les émissions de GES générées pour produire un baril de pétrole. Si le nombre de barils augmente, les émissions globales ne vont pas baisser.

« Alors que le monde subit des vagues de chaleur sans précédent, des inondations meurtrières et des tempêtes qui s’intensifient, les grandes sociétés pétrolières s’accrochent à leur modèle économique destructeur et continuent d’alimenter la crise climatique » fustige Hélène Bourges, responsable de la campagne Énergies fossiles à Greenpeace France.

« Le refus des grandes entreprises pétrolières et gazières de mettre en œuvre un véritable changement est un crime contre le climat et les générations futures ». Une stratégie validée par le gouvernement norvégien.

Le pays, plus grand producteur de pétrole et de gaz en Europe occidentale, s’est engagé à diminuer de 55% ses émissions de GES d’ici 2030, sans abandonner les énergies fossiles.

En juin, il a ainsi donné son feu vert aux compagnies pétrolières pour développer 19 champs de pétrole et de gaz avec des investissements de près de 17 milliards d’euros dans le cadre d’une stratégie visant à accroître la production au cours des prochaines décennies.

Or, pour respecter l’Accord de Paris, l’Agence internationale de l’énergie préconise de renoncer à tout nouveau site pétrolier ou gazier au-delà des projets déjà engagés. La Norvège se fout du monde entier.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 31 Août 2023

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