AID Association Initiatives Dionysiennes

Ouv zot zié !

Accueil > Ecologie > Démographie > Ehrlich, Borlaug, démographie et semences

D’après Biosphère-Info du 26 Novembre 2022

Ehrlich, Borlaug, démographie et semences

Par Bruno BOURGEON

mardi 24 janvier 2023, par JMT

Ehrlich, Borlaug, démographie et semences

Révolution verte

Paul Ehrlich est Professeur émérite à l’Université Stanford à San Francisco. Il s’est fait connaître dès 1968 avec « la Bombe P », ouvrage controversé sur les dangers de la surpopulation.

Avec son épouse Anne, et John Holdren, il publie en 1977 « Population, Resources, Environment » où ils évoquent des solutions à la surpopulation, depuis le planning familial volontaire jusqu’à la stérilisation forcée pour les femmes après avoir donné naissance à un nombre prédéfini d’enfants.

La famine endémique, voilà ce que Paul Ehrlich commença à redouter dès 1966, après s’être retrouvé coincé avec sa femme et sa fille dans une rue surpeuplée de Delhi. Leur taxi semblait irrémédiablement paralysé au milieu d’un océan d’êtres humains.

Lorsque Anne et Paul comparèrent la spirale ascendante des chiffres de la population humaine avec les données des rendements agricoles, ils conclurent que la famine tuerait des centaines de millions de gens, à moins, écrivirent-ils dans le prologue de leur livre « la Bombe P », que n’apparaissent des solutions spectaculaires susceptibles d’augmenter la production agricole et d’élargir, en quelques sortes, la capacité porteuse de la Terre.

Au moment même de la parution de leur livre en 1968, les hybrides miraculeux de Norman Borlaug commençaient à produire leurs premières récoltes en Inde et au Pakistan. Les famines que les Ehrlich avaient prévu pour les années 1970 furent évitées. « Mais les solutions agricoles, pouvait-on lire ensuite dans leur prologue, ne constituaient qu’un sursis si elles ne sont pas accompagnées de programmes volontaristes pour maîtriser le chiffre de la population ».

Norman Ernest Borlaug fut un agronome américain. Considéré comme le « père » de la Révolution Verte, il a reçu le prix Nobel de la paix en 1970. Borlaug était du même avis qu’Ehrlich.

Il lançait cet avertissement lors de son discours de réception du prix Nobel : « Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a fait des progrès fantastiques, depuis quelques temps, pour ce qui est de maîtriser potentiellement ces deux puissances opposées. La science, l’esprit d’innovation, la technologie lui ont livré des matériaux et des méthodes qui permettent d’augmenter de façon substantielle et parfois spectaculaires, les réserves alimentaires. L’homme a acquis les moyens de réduire avec efficacité et humanisme le rythme de la reproduction humaine. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine… Il n’y aura pas de progrès durable, dans la guerre contre la faim, tant que les gens qui luttent pour augmenter la production alimentaire et ceux qui luttent pour contrôler la fécondité humaine n’auront pas uni leurs forces ».

Durant toute la fin de sa vie, alors qu’il continuait ses recherches pour nourrir les millions de bouches que son travail avait ajoutées au recensement global, Borlaug siégea aux comités de réduction et diverses organisations consacrées à la gestion de la population.

« Au cours des cinquante prochaines années, nous devrons produire autant de nourriture qu’il en a été consommé durant toute l’histoire de l’humanité ». C’est ce qu’affirme le directeur du progrès mondial pour le maïs et le blé (CIMMYT) Hans-Joachim Brau depuis l’ancien bureau de Borlaug.

Or les spécialistes des rendements s’attendent aujourd’hui à ce que les récoltes de céréales chutent de 10% pour chaque degré Celsius d’augmentation des températures moyennes.

L’essentiel de l’alimentation reposant en outre sur quelques monocultures cruciales, la planète pourrait n’être qu’à une maladie près d’une catastrophe susceptible d’ébranler notre civilisation, jusque dans ses fondations.

Le risque qu’une épidémie plus létale que la Covid-19 ravage nos populations est bien moins élevé que celui de voir des pathogènes soufflés aux 4 coins du monde faire s’effondrer la production alimentaire.

Distinguer l’alimentation de la population, c’est comme prétendre que la surface d’un rectangle dépend davantage de sa longueur que de sa largeur. Autrement dit, alimentation et population sont les deux faces d’une même pièce.

Ce n’est pas soit l’une, soit l’autre – la production agricole ou les chiffres de la population. Et leur impact total, c’est la multiplication de l’un par l’autre. Evolution démographique et Production agricole sont en interdépendance absolue.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après Biosphère-Info du 26 Novembre 2022 https://biosphere.ouvaton.org/blog/ehrlich-borlaug-demographie-et-semences/
Débats https://biosphere.ouvaton.org/blog/2022/11/

Version imprimable :

PUBLICATIONS

* Courrier des lecteurs Zinfos974

* Tribune libre d’Imaz-Press Réunion du

* Courrier des lecteurs de Témoignages du

* Tribune libre de Clicanoo.re du

* Libre Expression sur Parallèle Sud du