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D’après "La Vie sur la Planète"

La sixième extinction

Par Bruno BOURGEON

lundi 20 novembre 2023, par JMT

La sixième extinction

Il ne reste plus que 7000 guépards sur Terre

Notre développement à nous, Humains, ayant contribué, au sortir de la grande glaciation, à l’extinction des gros animaux terrestres (mammouths, mastodontes, …), notre histoire aurait pu être de courte durée sans un véritable exploit. Nous nous sommes affranchis de la vie incertaine de chasseurs-cueilleurs en forgeant des alliances avec la Nature.

Le climat stable de l’ère de l’Holocène, depuis la dernière grande glaciation, permit à nos ancêtres de développer une relation unique avec les végétaux. Ce fut la Révolution agricole. Nos ancêtres sélectionnèrent les semences et semèrent leurs graines dans des lieux propices à leur croissance.

Tous ces soins et cette attention augmentèrent considérablement les chances de ces plantes. Et en retour, les Humains en récoltèrent les fruits. Ils apprirent à produire plus de nourriture et à la conserver toute l’année. Là où leurs plantes poussaient, ils prospéraient. Ils découvrirent comment s’assurer des réserves stables de nourriture.

Et ils ne domestiquèrent pas que les plantes : les animaux aussi. Dans le monde entier, nombre de chasseurs-cueilleurs renoncèrent à leur mode de vie nomade et se mirent à l’agriculture. Lentement mais sûrement, la Nature fut transformée par la main de l’être humain. Libérées du besoin constant de trouver de la nourriture, les populations humaines crûrent, les métiers se diversifièrent, les sociétés se complexifièrent, et les civilisations naquirent.

Nous avons accompli ce qu’aucune espèce n’a jamais réalisé. Nous nous sommes affranchis de la Nature et l’avons dominée. L’agriculture avait tout changé, mais une autre révolution approchait… la Révolution industrielle. Notre ingéniosité nous mena bien plus loin que nous n’aurions pu l’imaginer.

Notre histoire est désormais visible à la surface de la Terre, comme des cicatrices vues de l’espace. Ce qui était autrefois sauvage a été soit domestiqué, soit perdu. Nous sommes trop prospères pour notre propre bien et celui de la planète. Et nous sommes aujourd’hui à l’origine de la prochaine extinction de masse :

- Ce n’est pas simplement dû au fait que nous alimenter nécessite plus de la moitié des terres habitables.

- Ni que le dioxyde de carbone que nous produisons réchauffe la planète plus vite que jamais au cours des 500 derniers millions d’années, plus vite encore que l’impact du Chicxulub, astéroïde de la taille de l’Everest, qui a atterri à 100.000 km/h au Yucatan, il y a 66 millions d’années, et à l’origine de la disparition des dinosaures.

- Ni que nous engendrons le réchauffement et l’acidification des océans, détruisant leur équilibre naturel, et anéantissant des pans entiers de la vie sous-marine.

- Ni que nous provoquons des événements climatiques extrêmes, des incendies et des sécheresses, qui ramènent la Terre à sa stérilité originelle

Non contents de provoquer l’un ou l’autre de ces problèmes, nous les causons tous… En même temps. Et, pour ne rien arranger, nous le faisons à une vitesse hallucinante. Bien que rares, les extinctions de masse bouleversent le cours de l’Histoire comme jamais.

Jusqu’ici, la Terre a enduré cinq événements apocalyptiques, chacun anéantissant plus des trois quarts de la vie terrestre. De plus, l’espèce dominante avant l’extinction ne reprend jamais sa place par la suite. L’impact d’une extinction de masse n’a pas été ressenti depuis 66 millions d’années.

Nous sommes actuellement dans la sixième. Au cours des seules cinquante dernières années, les populations d’espèces sauvages ont diminué en moyenne de près de 70 %, et cette fois, NOUS sommes responsables. Pourtant, malgré ces prévisions sinistres, il demeure une lueur d’espoir.

Nous sommes la première espèce, en quatre milliards d’années de l’histoire du vivant, à comprendre ce qui arrive à notre monde. Nous sommes aussi la première espèce à comprendre ce qu’il faut faire pour l’empêcher. Notre « intelligence » nous a menés jusqu’ici, et elle seule peut nous sauver. Notre avenir, et celui de la planète, n’est pas encore écrit.

Notre réaction déterminera le prochain chapitre de l’histoire de la vie. Et quoi que nous réserve l’avenir, s’il y a bien une leçon à retenir du passé, comme le disait le Pr Ian Malcolm, incarné par Jeff Goldblum dans Jurassic Park, de Steven Spielberg en 1993, c’est que la vie a toujours trouvé un chemin. Peut-être ne sera-ce pas celui que nous sommes en mesure d’escompter.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après "La Vie sur la Planète", documentaire en 8 épisodes sur Netflix, épisode 8, les 13 dernières minutes

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