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Chlorpyrifos késaquéou ?

Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique

par Bruno Bourgeon, porte -parole d’AID

mardi 25 juin 2019, par JMT

Associé notamment à des déficits de QI chez l’enfant, cet insecticide est toujours autorisé malgré des études accablantes. Son processus de renouvellement dans l’UE arrive à son terme. Il vole en moyenne 2,4 points de quotient intellectuel (QI) à chaque enfant européen. Il contamine notre vie quotidienne. D’abord pulvérisé sur les cultures pour éliminer pucerons ou chenilles, le chlorpyrifos poursuit son existence sous la forme de traces dans les oranges, les pommes, la laitue, l’urine des enfants et le cordon ombilical des femmes enceintes.

Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique

Associé notamment à des déficits de QI chez l’enfant, cet insecticide est toujours autorisé malgré des études accablantes. Son processus de renouvellement dans l’UE arrive à son terme. Il vole en moyenne 2,4 points de quotient intellectuel (QI) à chaque enfant européen. Il contamine notre vie quotidienne. D’abord pulvérisé sur les cultures pour éliminer pucerons ou chenilles, le chlorpyrifos poursuit son existence sous la forme de traces dans les oranges, les pommes, la laitue, l’urine des enfants et le cordon ombilical des femmes enceintes.

Cultures de légumes à El Ejido, dans la province d’Almeria (Espagne), en juin 2017. Le chlorpyrifos y est couramment utilisé. MARCOS GARCIA REY

Censé remplacer le DDT et ses effets délétères en 1965, le produit de la firme Dow endommage le cerveau des enfants. Les éléments scientifiques sont accablants : la Commission européenne s’apprête à proposer son retrait. Déjà, huit pays européens n’autorisent plus le chlorpyrifos pour un usage agricole. Depuis 2016, la France ne permet plus qu’une exception sur l’épinard. Mais il est toujours en usage à La Réunion.

Mis au point comme gaz innervant pendant la seconde guerre mondiale, les organophosphorés, dont fait partie le chlorpyrifos, ont ensuite été adaptés pour tuer les insectes à des doses plus économiques. L’insecticide est un inhibiteur de la choline-estérase, ainsi qu’un perturbateur endocrinien qui interagit avec l’axe thyroïdien, comme l’a démontré une équipe française. Or, les hormones thyroïdiennes jouent un rôle essentiel dans le développement du cerveau foetal. Un déficit hormonal chez la mère peut entraîner des retards mentaux chez l’enfant : le chlorpyrifos cambriole le cerveau des enfants.

Les données viennent d’études menées aux Etats-Unis sur de longues durées. Une exposition au chlorpyrifos ou à d’autres organophosphorés, avant la naissance ou dans les mois qui suivent, est associée à des déficits de QI allant jusqu’à 7 points pour les enfants exposés, à un retard de développement mental, une mémoire de travail réduite, des troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Menée en Californie et publiée en mars, la dernière étude montre une augmentation de la fréquence de l’autisme et de lésions cérébrales précoces chez des enfants exposés avant et après la naissance.

Facteur déterminant : leurs mères vivaient à moins de 2 km d’un lieu de pulvérisation. Depuis, la Californie a annoncé son intention d’interdire l’insecticide. Cinq autres Etats veulent lui emboîter le pas (Hawaï, Oregon, New York, Connecticut, New Jersey). Si la molécule est toujours autorisé au niveau fédéral, c’est parce que l’administration Trump en a décidé ainsi.

Plus impressionnant : les dégâts du chlorpyrifos sur le cerveau se voient à l’oeil nu. En 2012, l’équipe de Virginia Rauh à l’université Columbia New York) avait utilisé l’IRM pour examiner les cerveaux de quarante enfants âgés de 6 à 11 ans. Plus ils avaient été exposés pendant la grossesse, plus l’épaisseur de leur cortex cérébral était amoindrie.

Des dommages aussi spectaculaires ont un impact à grande échelle. L’exposition à la famille des pesticides organophosphorés est associée à 13 millions de points de QI perdus, 59.300 cas de déficience intellectuelle par an en Europe, 146 milliards d’euros de coût par an à la société.

Le feuilleton du glyphosate avait tenu le monde en haleine jusqu’à la reconduction de son homologation dans l’UE pour cinq ans, fin 2017. C’est maintenant le tour du chlorpyrifos, cet inconnu. Son sort doit être scellé avant le 31 janvier 2020. Le sera-t-il ?

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID
D’après Cash Investigation, Le Monde et Charlie-Hebdo

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PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Mercredi 26 Juin 2019 - 11:16

* Courrier des lecteurs dans clicanoo.re mardi 25 juin 2019, 19h25

* Tribune libre dans Imaz-Press Réunion publiée le

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du

SOURCES

* Article de Stéphane HOREL "Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique

* Cash Investigation. Produits chimiques : nos enfants en danger

* CARTE. Le chlorpyriphos-éthyl, pesticide dans le viseur du ministère de l’Agriculture, est-il utilisé près de chez vous ?
Mis à jour le 06/02/2016 | 08:38, publié le 04/02/2016 | 16:56

Stéphane Le Foll, s’est engagé, mardi soir, au cours de l’émission "Cash Investigation" de France 2 à limiter l’usage, dès cette année, de ce pesticide jugé dangereux pour l’homme.

* Cash Impact - Pesticides : notre santé en danger (Intégrale)
189 201 vues Ajoutée le 28 févr. 2018

Selon un rapport des Nations unies, les pesticides - massivement utilisés dans l’agriculture - seraient responsables de la mort de 200 000 personnes par an dans le monde ! La plupart de ces victimes seraient des ouvriers agricoles. Enquête dans le vignoble bordelais, en Bourgogne et en Europe où sont exportés des produits français vers des pays moins regardants sur les impacts sanitaires.