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D’après Novéthic du 12 Juin 2023

La Californie n’est plus assurable

Par Bruno BOURGEON

lundi 21 août 2023, par JMT

La Californie n’est plus assurable

La Californie est régulièrement dévorée par les flammes comme ici en septembre 2022 (JOSH EDELSON / AFP)

C’est un des États qui subit le plus la crise climatique entre des méga-feux, des sécheresses historiques et des pluies diluviennes. À tel point que plusieurs assureurs ont décidé de ne plus proposer de couverture d’assurance aux particuliers. Et pourtant c’est l’état le plus riche des Etats-Unis. Un phénomène inquiétant qui pourrait se mondialiser.

"Un monde à +2°C pourrait encore être assurable, un monde à 4°C ne le serait certainement plus", déclarait en 2015, à la veille de la COP21 Henri de Castries, alors président d’AXA, premier assureur mondial. Aujourd’hui la planète enregistre un réchauffement de +1,2°C et déjà, les assureurs commencent à se désengager. Symbole de ce mouvement, la Californie.

L’État est à l’avant-garde du changement climatique. Méga-feux, méga-sécheresse, inondations, bombe cyclonique… tout l’ouest américain est touché. Et le sort s’acharne. State Farm, le plus grand assureur de biens de l’État, vient d’annoncer qu’il ne proposerait plus de couvertures aux nouveaux propriétaires dans l’ensemble de la Californie.

Le groupe a pris cette décision en raison de l’augmentation historique des coûts de construction supérieure à l’inflation, d’une exposition aux catastrophes en croissance rapide et d’un marché de la réassurance difficile.

Pour le New York Times, les compagnies d’assurances, fatiguées de perdre de l’argent, augmentent leurs tarifs, restreignent leur couverture ou se retirent tout simplement de certains endroits. D’autant que State Farm n’est pas la seule assurance à se désengager.

Allstate, le quatrième plus grand assureur de biens de l’État, a lui aussi suspendu les nouveaux contrats. Le coût pour assurer les nouveaux clients résidentiels en Californie est bien plus élevé que le prix qu’ils paieraient pour des polices en raison d’incendies de forêt, des coûts plus élevés pour réparer les maisons et des primes de réassurance plus élevées, a expliqué l’assureur.

Plus tôt dans l’année, en janvier, deux autres géants de l’assurance ont changé de politique : American International Group (AIG) et Chubb. Soit ils se désengagent complètement, préférant jeter l’éponge face aux feux à répétition, soit ils triplent voire quintuplent le prix de leur couverture.

Partout dans le monde, les assureurs tirent la sonnette d’alarme. Entre l’ouragan Ian en Floride, les grêles en France, les incendies, les sécheresses, les tempêtes hivernales… l’année 2022 a représenté un coût de 275 milliards de dollars de dommages, dont 125 milliards étaient assurés. Un record selon le réassureur Swiss Re.

À contre-courant du désengagement des assureurs, la Banque centrale européenne et l’Eiopa, l’autorité de supervision de l’assurance, ont évoqué fin avril des pistes pour mieux indemniser les catastrophes climatiques. Car aujourd’hui, seul un quart des pertes liées à ces catastrophes sont assurés en Europe.

En France, le gouvernement vient d’ailleurs de lancer une mission sur l’assurabilité des risques climatiques. Un des enjeux est justement d’assurer la soutenabilité du régime français.

« Les événements climatiques extrêmes - tempêtes, inondations, cyclones, sécheresses - se multiplient et augmentent en intensité. Ces événements posent dès aujourd’hui la question de l’assurabilité de nombreux territoires, en Outre-mer comme en métropole », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.

Du côté de l’Assemblée nationale, le premier pas d’un long chemin a été franchi en avril dernier. Les Parlementaires ont en effet facilité l’indemnisation des propriétaires de maisons fissurées en raison de la sécheresse.

Reste un point clé : l’adaptation. Car ni l’État ni les assureurs ne pourront dans un monde de plus en plus impacté par la crise climatique, prendre en charge les dommages.

Aujourd’hui, avec l’argent de l’assurance on peut faire des travaux ou racheter un bien qui permettent de se retrouver dans une situation presque identique à avant le sinistre.

Mais avec des moyens énergétiques en décrue (empêchant de reconstruire ou refabriquer facilement), et des actifs naturels non remplaçables (une forêt qui brûle ou une espèce détruite), la remise en l’état antérieur aura de moins en moins de sens.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 12 Juin 2023 https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/megafeux-secheresse-deluge-la-californie-a-l-avant-garde-de-la-crise-climatique-n-est-plus-assurable-151568.html

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