Les géants de l’énergie ont dépensé 1 milliard de dollars en lobbying depuis la COP21

Les géants de l’énergie ont dépensé 1 milliard de dollars en lobbying depuis la COP21

Les 5 principaux groupes pétroliers cotés en Bourse ont, depuis la COP21, dépensé un milliard de dollars en lobbying et relations publiques « contraires » à l’accord de Paris, indique le rapport de l’ONG britannique InfluenceMap le 22/03/2019.

ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total, malgré leur soutien affiché à la maîtrise du réchauffement climatique, ont dépensé 200 millions de $ par an en lobbying pour « étendre leurs opérations en matière d’énergies fossiles », selon InfluenceMap. « Le secteur des énergies fossiles a renforcé un programme stratégique visant à influencer l’agenda climatique, » prétend Dylan Tanner, directeur de l’ONG, qui évoque « un continuum d’actions » : attaquer ou contrôler les réglementations, ou orienter les médias.

Raffinerie Total d’Anvers le 30 Novembre 2017 AFP

L’ONG a épluché les comptes, registres de lobbying et communications de ces groupes depuis 2015, pointant un vaste écart entre leurs engagements et leurs actes. Ainsi les contacts directs avec les législateurs et les élus, les millions dépensés dans « le marketing climat » et le rôle des associations professionnelles dans les négociations. Sur 110 milliards de $ d’investissement prévus pour 2019, seulement 3,6 milliards de $ concernent des projets bas-carbone, souligne le rapport.

Cette publication intervient après une audition au Parlement européen d’ExxonMobil, accusé d’avoir trompé le public pendant des décennies sur le danger du changement climatique. Des eurodéputés ont demandé à ce qu’il soit privé de ses six badges d’accès au Parlement en tant que lobbyiste, Exxon n’ayant envoyé personne à l’audition.

Ici, l’on pointe le dysfonctionnement de l’Europe, où les lobbyistes ont accès au Parlement, influencent en dîners et autres festivités le jugement des parlementaires, quand ils ne rédigent pas eux-mêmes les Lois et Directives.

Selon InfluenceMap, ce groupe a à lui seul dépensé 56 millions de $ par an en « marketing climat » et 41 millions de $ en lobbying. A l’exception de Total, les compagnies ont passé l’essentiel de ce budget aux États-Unis.

Chevron et Shell ont rejeté ces conclusions. « Nous ne sommes pas d’accord avec cette affirmation selon laquelle Chevron serait engagé dans du marketing et du lobbying climat contraires à l’accord de Paris », a réagi un porte-parole. « Nous agissons face aux risques potentiels que représente le changement climatique pour notre activité et investissons dans des technologies et opportunités bas-carbone pouvant réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) », a-t-il ajouté.

Même tonalité chez Shell qui dépenserait 49 millions de dollars par an en lobbying climatique. « Nous sommes très clairs quant à notre soutien à l’accord de Paris et nos démarches pour répondre aux besoins sociétaux en faveur d’une énergie plus propre », a assuré une porte-parole.

Les 5 groupes ont engrangé 55 milliards de dollars de bénéfices en 2018, année record d’émissions de GES. Cette même année, les experts de l’ONU ont appelé à une réduction drastique du recours aux énergies fossiles, si le monde veut garder une petite chance de rester sous le seuil critique de +1,5°C de réchauffement.

Ah ! Bois ! Combien de paroles de serpent ont été prononcées avec ta langue !

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID
D’après l’AFP du 22 mars 2019

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* Climat : les géants de l’énergie ont dépensé 1 milliard de dollars en lobbying depuis la COP 21 Par AFP — 22 mars 2019 à 12:43

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