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D’après Novéthic du 27 Avril 2023

Produire de la richesse sans nuire au climat : les bons et les mauvais élèves du CAC40

Par Bruno BOURGEON

lundi 19 juin 2023, par JMT

Produire de la richesse sans nuire au climat : les bons et les mauvais élèves du CAC40

Peut-on continuer à produire toujours plus de richesses, tout en émettant moins de Ges ? C’est ce que cherche à mesurer le CACarbone, un nouvel indicateur qui calcule le chiffre d’affaires réalisé pour un million de tonnes de CO2 émises au sein des entreprises du CAC40. Entre 2017 et 2021, celui-ci a augmenté de 79%, une bonne nouvelle a priori mais les situations sont très disparates.

CACarbone

C’est un nouvel indicateur qui fait son apparition pour y voir plus clair sur les trajectoires de décarbonation des grandes entreprises, le facteur carbone. Mis en place par le média indépendant L’usine à Ges, avec l’EM Lyon Business School, le CACarbone mesure la création de richesse réalisée pour un million de tonnes de CO2 émises. Publiée ce jeudi 27 avril, la première édition porte sur les entreprises du CAC40 pour la période 2017-2021.

L’indice mesure le lien entre la croissance, i.e. le chiffre d’affaires, et les émissions de Ges pour les scopes 1 et 2 (les émissions directes produites par l’entreprise et les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie). Plus l’indicateur est élevé, plus le chiffre d’affaires augmente tout en plafonnant ou réduisant les émissions de gaz à effet de serre. À l’inverse, une réduction du facteur carbone peut traduire une stagnation du chiffre d’affaires et une augmentation des émissions ou bien une baisse du chiffre d’affaires couplée à une augmentation des émissions de Ges, précise le rapport.

Pour la période considérée, le facteur carbone des entreprises du CAC40 est en forte hausse : +79% entre 2017 et 2021. "Cela signifie que les entreprises du CAC ont réussi à générer 79% de ventes en plus (exprimées en millions d’euros) par million de tonnes de Ges émises", précise Valéry Laramée de Tannenberg, le rédacteur en chef de l’Usine à Ges.

C’est plutôt une bonne nouvelle, mais les situations contrastent en fonction des entreprises et des secteurs. Ainsi, l’industrie, qui est le secteur qui concentre le plus d’émissions (72%) sur les scopes 1 et 2, fait figure de bon élève avec un facteur carbone de 102%. Dassault Systèmes arrive en tête du top 10 avec un CACarbone en hausse de 1122%, un record absolu !

"Cela s’explique par une forte décarbonation de certaines de ses activités (baisse de ses émissions de 88% sur la période), mais aussi une forte augmentation de son chiffre d’affaires (+52%)", précise Xavier Blot, de l’EM Lyon Business School, co-auteur de l’étude.

Dans le top 10, on trouve aussi Capgemini, spécialiste du conseil, avec un CACarbone de + 1076%, dû à une croissance de son chiffre d’affaires qui a bondi de 43% et un effort important sur les émissions de GES liées à ses bureaux (-88%). Unibail-Rodamco-Westfield, acteur emblématique de l’immobilier, est également en bonne position avec un facteur carbone en hausse de 405%, qui s’explique par une explosion du chiffre d’affaires (+182%) mais aussi une réduction importante de ses émissions (-44%).

Engie arrive cinquième. Ce qui peut surprendre pour un énergéticien. Son facteur carbone a augmenté de 129%, grâce à une baisse de ses émissions de 58% et une stagnation de son chiffre d’affaires (-3%). "Engie s’est orienté vers des activités plus bas-carbone et a cédé certaines de ses activités très carbonées comme les centrales à charbon", explique Valéry Laramée de Tannenberg.

Du côté des mauvais élèves, on trouve Téléperformance ou Alstom. Le leader mondial des centres d’appels a vu ses émissions augmenter de 157% et son chiffre d’affaires de 70%, entre 2017 et 2021. De même pour Alstom, avec des émissions en hausse de 104% et un chiffre d’affaires de +112%.

Dans le secteur du luxe, LVMH ne parvient pas non plus à se décarboner avec une hausse de ses émissions de GES de 35% pour les scopes 1 et 2. Cela peut paraître inquiétant puisque la majorité (96%) des émissions du secteur sont comprises dans le scope 3, soit les émissions indirectes liées à l’ensemble de la chaîne de l’entreprise. Pareil pour le secteur des banques et des assurances. Ainsi, la bonne place de l’assureur Axa, qui a réduit ses émissions de 42%, est à relativiser.

C’est l’un des principaux biais de l’étude, qui n’a pas pu prendre en compte le scope 3 en raison du manque de données et d’harmonisation entre les entreprises. Ce nouvel indicateur sera intéressant à suivre pour confronter les transnationales françaises à leurs promesses de décarbonation.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

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