AID Association Initiatives Dionysiennes

Ouv zot zié !

Accueil > Chroniques de la Macronésie > CM99 - DIDIER GUILLAUME EST UN BOUFFON !

99 ème chronique de la Macronésie

CM99 - DIDIER GUILLAUME EST UN BOUFFON !

par Bruno BOURGEON, porte-parole d’AID

lundi 11 mars 2019, par JMT

Est-ce qu’un bon bouffon peut compenser par ses actes et désirs l’indigence des actes du Sire qui s’agite, en grands one-man-shows par lui nommés débats après des bas abyssaux de sa courbe de popularité ?

Naguère le bouffon était redouté car il était l’un des rares à pouvoir dire, sur le ton de la blague , des vérités que nul autre n’aurait pu se permettre de dire devant les puissants. Ainsi les choses étaient dites mais le Prince n’en souffrait pas et souvent bien au contraire il en tirait avantage.

Le bouffon avait une deuxième fonction en révélant des "vérités" parfois fabriquées de toutes pièces , c’était de détourner l’attention notamment de faits anodins si isolés mais révélateurs si mis en lien. Et l’agitation provoquée au service du Prince devait occuper tout le monde à courir derrière de faux lapins ! La Soviétie en avait d’ailleurs fait le coeur de son action diplomatique et militaire, reprenant en cela les enseignements tirés de siècles de réussites de ce genre d’opérations basées sur la psychologie, le contrôle des foules et tous les bas instincts de l’espèce humaine !

Parfois d’ailleurs c’est le bouffon qui en supportait quand même les conséquences car, tel un Sarkozy décidant un beau jour que "ça commence à bien faire l’écologie !", le Prince pouvait se lasser du bouffon, lui retirer sa protection et le laisser à la vindicte de tous ceux qu’il aurait pu moquer au cours de sa carrière.

N’y-a-t-il pas en Macronésie actuellement d’autres bouffons, même s’ils s’ignorent ? mais si cherchez bien. Ne dites-pas que vous n’y avez pas pensé ?

DIDIER GUILLAUME EST UN BOUFFON

Didier Guillaume est ministre de l’agriculture. Qu’est-ce qu’un bouffon ? le mot remonte à Momos, dieu mineur accompagnant Thanatos (la mort) et Hypnos (le sommeil) : dormir, mourir, lien intéressant.

Le mot vient de l’italien buffone (rien à voir avec le gardien du PSG, quoique…), tiré d’une onomatopée qui indique le gonflement des joues. Plus tard, Erasme consacra des pages au bouffon, inséparable de la plupart des cours européennes. Avec des notes qui n’ont pas vieilli : « C’est un fait, les rois détestent la vérité ». Et cette autre : « Les bouffons, eux, procurent ce que les princes recherchent partout et à tout prix : l’amusement, le sourire, l’éclat de rire, le plaisir ».

Didier Guillaume, au Salon de l’Agriculture le 25/02/2019, a apposé son auguste signature sur le « préambule » d’un « contrat de solutions » imaginé par la FNSEA, le « syndicat » de l’agriculture industrielle.

Le texte affirme nécessaire « la sortie [du glyphosate] pour une majorité d’usages pour lesquels il existe des alternatives accessibles et viables d’ici fin 2020 ». Dans le détail, on trouve cet engagement : « Réduire fortement les herbicides et se passer à moyen terme de glyphosate dans une majorité de situation sans perte de revenu ». Sic.

Momos, l’éternel retour ? En 1993 surgit des limbes un petit nouveau, le Forum pour une agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement, ou FARRE. Son adresse ? 2 rue Denfert-Rochereau, à Boulogne Billancourt. La même, un peu plus tard, que celle de l’UIPP, qui regroupe toute l’industrie des pesticides en France.
Faux-nez de l’agrochimie, FARRE va réunir la FNSEA, des chambres d’agriculture, Bayer, Monsanto, BASF, l’UIPP. Commence la propagande. On présente aux gogos des fermes Potemkine (1) – le purin n’a plus d’odeur -, on adresse à une flopée de journalistes des invitations à la campagne.

En 2001, la FNSEA en congrès vote un soutien à l’agriculture « raisonnée » et envisage un nouveau contrat avec la société. Mais : « la mise en cause des agriculteurs et de leurs méthodes de production se révèle par les procès d’intention systématiques dressés à leur encontre ».

Comme en 2019 ? Oui. Parle-t-on d’agriculture raisonnée ? Non. A-t-elle donné le moindre résultat ? Non. Vint le funeste Grenelle de l’Environnement de septembre 2007. Merveilleux Nicolas Sarkozy qui promettait une réduction de l’usage des pesticides de 50% en dix ans, mais nos amis de la FNSEA, codécisionnaires en toute chose, étaient alors parvenus à faire rajouter : « si c’est possible ».

Et cela ne fut évidemment pas possible. Malgré les centaines de millions d’euros jetés au vent par le Plan Ecophyto et la réapparition de fermes Potemkine, la consommation en pesticides n’a pas baissé. Elle a en fait augmenté de 20%. C’est avec ces gens-là que monsieur Guillaume vient d’engager notre responsabilité.

Le ministre est-il un bouffon ? D’un côté, il apporte aux puissants beaucoup de plaisir. Mais du rire ? Eh bien oui. Chacun sait qu’on peut rire aux éclats au cours d’un enterrement, lorsqu’on découvre une maladie grave, un accident, et ne parlons pas de la chute d’un inconnu sur un trottoir.

Monsieur Guillaume n’est pas un marrant, c’est vrai. Mais son comique, très proche de celui de l’impassible Buster Keaton, a quelque chose de génial. Une chose est certaine : Buster Keaton n’était pas un bouffon.

Venez au Salon de la Ferme en Ville, à la NORDEV, du 13 au 17 mars, où le bio est à l’honneur.

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID www.aid97400.re

D’après Fabrice Nicolino, nousvoulonsdescoquelicots.org

(1) Depuis Catherine II de Russie, les villages Potemkine sont en carton-pâte, destinés à cacher la misère paysanne.

Version imprimable :

PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

*Article de Témoignages.re du

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du

* Courrier des lecteurs de Clicanoo.re du 11 mars 2019, 10h04

* Courrier des lecteurs d’Imaz-Press Réunion publié le

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du

SOURCE

*27-02-19 : Didier Guillaume est-il un bouffon ?