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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2023-116

La collusion Israël – Hamas

Par Amy Goodman, traduction par Jocelyne Le Boulicaut

mardi 31 octobre 2023, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT, enseignante universitaire d’anglais retraitée, pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

La collusion Israël – Hamas

Le 20 octobre 2023 par Amy Goodman, Democracy Now !

Amy Goodman est l’animatrice et la productrice exécutive de Democracy Now ! un programme d’information national, quotidien, indépendant et primé, diffusé sur plus de 1 100 chaînes de télévision et stations de radio publiques dans le monde entier. Le Time Magazine a nommé Democracy Now ! son « Meilleur Podcast », au même titre que « Meet the Press » de NBC.

Israël depuis longtemps soutient le Hamas tout en le désignant comme terroriste afin de maintenir un contrôle étroit sur Gaza.

Israël a favorisé la création du Hamas et sapé les espoirs de création d’un État palestinien. Transcription

Amy Goodman : Nous rejoignant ici à New York, voici Tareq Baconi, analyste, écrivain palestinien et président du conseil d’administration d’Al-Shabaka : The Palestinian Policy Network, d’autre part ancien analyste de l’International Crisis Group Israël-Palestine.

L’article qu’il a récemment publié dans le New York Review s’intitule « Gaza sans faux semblants ». Pendant des années, Israël et le Hamas ont maintenu un équilibre instable qui a permis de contenir la bande de Gaza.

Mais tout le monde savait très bien que cet équilibre était probablement temporaire. Tareq est l’auteur du livre Hamas Contained :The Rise and Pacification of Palestinian Resistance. Tareq, bienvenue à Democracy Now ! Avant de passer à l’histoire du Hamas...

Tareq Baconi : Bonjour, Amy.

Amy Goodman : Je voulais vous interroger sur la situation actuelle, sur les dernières nouvelles qui nous parviennent, sur l’imminence d’une invasion terrestre. La frontière de Rafah est toujours fermée, bien qu’il y ait eu un accord pour permettre l’entrée de 20 camions d’aide dans la bande de Gaza en provenance d’Egypte, alors même qu’à l’intérieur de Gaza, les structures médicales estiment que même une centaine de camions par jour ne seraient pas suffisants pour faire face à la crise et aux besoins.

Tareq Baconi : Amy, la situation dans la bande de Gaza est désastreuse. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est la poursuite des efforts d’Israël afin de soumettre la bande de Gaza à un blocus total. Et cela dure depuis environ 16 ans maintenant.

Suite à l’offensive du Hamas le 7 octobre, Israël a soumis la bande de Gaza à ce qui est qualifié de siège total. Cela signifie que toute arrivée d’eau, de carburant, d’électricité et de médicaments dans la bande de Gaza est totalement interdite.

Il s’agit là d’une forme de punition collective. Il faut savoir que la bande de Gaza compte environ 2,3 millions de Palestiniens. Les deux tiers d’entre eux sont des réfugiés venant de ce qui est aujourd’hui Israël.

Et près de la moitié d’entre eux sont des mineurs et des enfants. Il s’agit d’une forme de punition collective qui est basée essentiellement sur une déshumanisation totale des Palestiniens de Gaza.

Ce qui se passe actuellement, c’est que l’aide humanitaire est politisée, oui, l’aide humanitaire à la population civile de Gaza est liée à des objectifs politiques et tout effort de désescalade est bloqué par les États-Unis.

Le fait que les États-Unis aient opposé leur veto à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU hier indique bien qu’ils veulent permettre à Israël de poursuivre ses bombardements sur la bande de Gaza et d’étrangler la population civile de Gaza en bloquant l’entrée de l’aide humanitaire.

Amy Goodman : Parlez-nous de cette résolution que les États-Unis ont rejetée.

Tareq Baconi : Il s’agissait d’une résolution présentée par le Brésil, qui appelait à une désescalade immédiate et à un cessez-le-feu. Il s’agissait d’un cessez-le-feu humanitaire, les bombardements imposés par les autorités israéliennes devaient cesser et l’aide humanitaire devait pouvoir entrer dans la bande de Gaza tout comme les restrictions devaient être assouplies.

Cependant, nous constatons que cela continue – tout d’abord, les États-Unis ont bloqué la résolution. Ensuite, alors qu’il y avait des accords pour que, comme vous l’avez dit, 20 camions puissent entrer dans la bande de Gaza, ce qui est bien moins que le minimum nécessaire pour soutenir la population civile de Gaza, il y a toujours des obstacles à l’entrée de ces camions.

Il nous faut aussi comprendre que la population de Gaza a été contrainte par les autorités israéliennes d’évacuer la plus grande partie de la partie nord de la bande de Gaza.

Cela a entraîné le déplacement forcé d’environ,ou plutôt, l’ordre de déplacement forcé, de 1,1 million de Palestiniens. Or, la bande de Gaza est l’une des régions les plus densément peuplées au monde.

Toute forme d’évacuation est complètement impossible. Les Palestiniens n’ont nulle part où aller. Cela signifie que tous les bombardements lancés par les autorités israéliennes dans la bande de Gaza tuent des milliers de Palestiniens.

Et contrairement aux attaques militaires précédentes, ici Israël est tout à fait explicite sur sa volonté de cibler les infrastructures civiles, les ambulances, les centres de soins, les cliniques. Et les bombardements se font intentionnellement à l’aveugle, comme le rapportent les Palestiniens de Gaza.

Amy Goodman : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est exprimé mardi concernant le Hamas. Benjamin Netahyahou, Premier ministre : « Il [le Hamas] s’agit d’un élément de l’axe du mal constitué par l’Iran, le Hezbollah et le Hamas. Leur objectif est très ouvertement d’éradiquer l’État d’Israël. L’objectif déclaré du Hamas est de tuer autant de Juifs que possible ».

« La seule différence est que, si ils l’avaient pu, ils auraient tué chacun d’entre nous, assassiné chacun d’entre nous. Ils n’en avaient tout simplement pas les moyens. Mais ils ont assassiné 1 300 civils, un nombre incroyable, ce qui, à l’échelle américaine, équivaut à beaucoup, beaucoup, beaucoup de 11 Septembre ».

Tels ont été les propos du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Tareq Baconi, vous avez écrit le livre Hamas Contained. Que lui répondriez-vous ?

Tareq Baconi : Eh bien, ce langage, qui a été utilisé par les Israéliens et les responsables américains pour diaboliser le Hamas, repose entièrement sur la volonté de dépolitiser le combat palestinien et de présenter toute forme de résistance armée contre ce qui est un régime d’apartheid brutal comme une forme de terrorisme.

La conséquence en est qu’Israël a carte blanche pour continuer à gérer par la force et par le biais de la seule doctrine de sécurité la question de la Palestine et la quête du peuple palestinien pour obtenir ses droits inaliénables.

Le lien établi par le président Biden entre l’attaque du 7 octobre et les attentats du 11 Septembre est en réalité une carte blanche donnée à Israël pour faire ce qu’il veut dans la bande de Gaza.

Et c’est une affirmation que toutes les leçons qui ont été tirées après le 11 Septembre d’Israël – après le 11 Septembre de l’Amérique – n’ont servi strictement à rien. Ce langage n’est pas nouveau.

Les gouvernements israéliens successifs ont lié la résistance palestinienne en général, et le Hamas en particulier, au 11 Septembre et au terrorisme, et ont utilisé ce lien pour renforcer et ancrer l’occupation du territoire par Israël.

Ce qu’il faut comprendre ici, c’est qu’il ne s’agit pas d’un effort pour tenter d’étouffer, de détruire le Hamas en particulier. Il s’agit d’une campagne de nettoyage ethnique dans la bande de Gaza et au-delà de la bande de Gaza, alors que nous voyons la violence augmenter en Cisjordanie.

La tentative de lier l’attaque du Hamas au 11 Septembre vise en fait à couvrir la poursuite des tendances génocidaires que l’establishment politique israélien a exprimées bien avant le 7 octobre.

Amy Goodman : L’armée israélienne – ainsi que Biden, étroitement associé à cette analyse – parle de l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a tué plus de 1 300 Israéliens. Plus de 200 personnes restent détenues par le Hamas, et il semble que la majorité d’entre eux, selon le gouvernement israélien, soient encore en vie. Le gouvernement israélien affirme que le Hamas utilise les civils comme boucliers humains.

Les fumées s’élèvent après une frappe aérienne israélienne sur le port de Gaza, le 10 octobre 2023 (Mahmud Hams/AFP/Getty Images)

Le ministre de l’Economie, Nir Barkat, a déclaré dans une interview à ABC News que les préoccupations concernant les otages et les victimes civiles seraient secondaires à la destruction du Hamas. Avez-vous été surpris par l’attaque du 7 octobre ? Parlez-nous de la position actuelle d’Israël et, bien sûr, de ce qui se passe à Gaza.

Tareq Baconi : Eh bien, l’attaque du 7 octobre a certainement été une surprise pour quelqu’un comme moi qui étudie le Hamas depuis longtemps, mais j’imagine aussi pour nombre de Palestiniens dans la bande de Gaza, et très probablement aussi pour les dirigeants du Hamas. Ce n’est pas son timing qui a été surprenant – la nature de l’offensive et la manière dont elle s’est déroulée.

Mais c’est surtout son ampleur qui a été inattendue, ainsi que la capacité du Hamas à pénétrer concrètement dans le territoire contrôlé par Israël autour de la bande de Gaza ainsi que par le temps que les combattants, du Hamas et d’autres groupes, ont pu passer dans les villes israéliennes.

Il faut comprendre que pour de nombreux Palestiniens, il existe un mythe de l’invincibilité israélienne qui voudrait qu’il soit impossible de pénétrer en Israël, du moins depuis la bande de Gaza, et que son armée soit inégalée.

Les dirigeants du Hamas avaient probablement cette idée en tête lorsqu’ils ont planifié et organisé cette attaque. Au lieu d’une quelconque forme de défense efficace du côté israélien, nous avons assisté à un effondrement total de cette illusion.

Nous avons vu la réalité : l’armée israélienne n’est pas invincible, le blocus mis en place autour de la bande de Gaza est parfaitement franchissable et le Hamas a pu très rapidement mettre à mal le mythe de l’invincibilité d’Israël.

L’ampleur de l’attaque et le nombre d’otages que le Hamas a pu capturer et ramener dans la bande de Gaza ont probablement dépassé ses attentes, ce qui signifie également que les représailles que nous voyons aujourd’hui sont probablement bien pires que ce que le Hamas a pu prévoir.

Cela ne veut pas dire que le Hamas n’avait pas prévu certaines formes de représailles, car cela a toujours été, au moins au cours des 16 dernières années, l’équilibre entre le Hamas et Israël, le Hamas essayant de faire pression sur Israël, par des roquettes ou d’autres moyens, pour qu’il lève ou assouplisse les restrictions imposées par le blocus, parce que le blocus lui-même est une forme de violence qui étrangle 2 millions de Palestiniens à Gaza, et Israël y répondant par une force militaire disproportionnée, une force militaire qui entraîne la mort de milliers de Palestiniens dans la bande de Gaza.

Les Israéliens ont toujours pensé que cette situation était tenable, qu’elle pouvait perdurer, et ils ont adopté ce qu’ils appellent la doctrine militaire de la « tonte de la pelouse », qui consiste à procéder ainsi à intervalles de quelques années, puis à maintenir cet équilibre indéfiniment.

Ce que nous avons vu le 7 octobre, c’est le Hamas renverser cet équilibre et dire : « En fait, vous ne pouvez pas avoir une quelconque forme de stabilité ou de sécurité pour vos citoyens tant que vos bottes pèsent sur nos nuques. Les Palestiniens n’accepteront pas d’être emprisonnés en silence ». Cet équilibre a donc volé en éclats.

Amy Goodman : Pourriez-vous nous parler de l’implication d’Israël dans la montée en puissance du Hamas. En 2009, Avner Cohen, un ancien responsable israélien des affaires religieuses qui a travaillé à Gaza pendant plus de 20 ans, a déclaré au Wall Street Journal : « Le Hamas, à mon grand regret, est une création d’Israël ».

Un autre ancien fonctionnaire israélien, le général de brigade Yitzhak Segev, a déclaré qu’il avait reçu un budget pour aider à financer les mouvements islamistes à Gaza afin de contrer Yasser Arafat et son mouvement le Fatah.

Un autre ancien responsable militaire israélien, David Hacham, a déclaré, je cite : « Quand je regarde la chaîne des événements, je pense que nous avons commis une erreur. Mais à l’époque, personne n’a pensé aux éventuelles conséquences ». Un commentaire, Tareq Baconi ?

Tareq Baconi : En fait, le Hamas est né d’une branche des Frères musulmans dans la bande de Gaza. Et la confrérie des Frères musulmans n’était pas un parti politique. C’était un parti social.

Ses activités dans la bande de Gaza et dans l’ensemble des territoires palestiniens ont été autorisées par les forces d’occupation israéliennes de l’époque, et donc cette section des Frères musulmans avait le droit d’opérer ouvertement dans la bande de Gaza.

Lorsque le Hamas a été créé en 1987 et qu’il est devenu un parti politique et militaire engagé dans une résistance active contre l’occupation israélienne, les stratégies politiques au sein du gouvernement israélien ont changé, et il est évident que ce dernier est devenu moins enclin à autoriser le Hamas à fonctionner.

Toutefois, cela n’a pas empêché les autorités israéliennes d’encourager et de promouvoir des manoeuvres de division et de domination entre le mouvement national islamiste, donc le Hamas, et le nationalisme laïc autour du Fatah.

C’est le genre de stratégie qui a toujours été utilisé par les forces coloniales dans le monde entier, et le colonialisme israélien n’est évidemment pas différent. Il a donc directement et implicitement tenté de mettre en place des politiques de division et de domination.

La situation a véritablement basculé en 2007, lorsque le Hamas, après avoir remporté des élections démocratiques en 2006, est arrivé au pouvoir et que les autorités israéliennes, de concert avec les États-Unis, ont tenté de lancer une opération pour changer le régime, c’est ce qui a facilité une guerre civile entre le Hamas et le Fatah et a permis au Hamas de prendre le contrôle de la bande de Gaza.

Depuis lors, les autorités israéliennes s’emploient activement à faire accepter le Hamas en tant qu’autorité gouvernementale dans la bande de Gaza. Une partie de ce calcul s’explique par le fait que la bande de Gaza compte 2 millions de Palestiniens.

Il s’agit d’une question démographique. Israël voulait séparer la bande de Gaza du reste de la Palestine historique afin de renforcer sa revendication d’être un État à majorité juive.

En se débarrassant de deux millions de Palestiniens, dont les deux tiers sont des réfugiés qui demandent à rentrer chez eux, Israël peut prétendre être à la fois un État juif et une démocratie, et restructurer ce qui est son régime d’apartheid. Pour ce faire, il a accepté de maintenir le Hamas au pouvoir et a prétendu avoir mis en place un blocus autour de la bande de Gaza parce que le Hamas était au pouvoir.

Il est évident que la communauté internationale s’est ralliée à cette thèse, en s’appuyant sur ce que nous venons d’évoquer, à savoir que le Hamas est une organisation terroriste, un axe du mal, et que, par conséquent, ce blocus est logique.

Ce que les décideurs politiques ne comprennent pas, c’est qu’Israël a mis en place des blocus autour de la bande de Gaza et a tenté de se débarrasser de la population de la bande de Gaza bien avant que le Hamas ne soit même créé en tant que parti.

Mais la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas a fourni à Israël un prétexte idéal pour maintenir la bande de Gaza en tant que bande de terre à part entière. Pour y parvenir, il a dû consentir et, d’une certaine manière, permettre au Hamas de conserver sa position en tant qu’autorité dirigeante.

Cette situation a également renforcé les efforts déployés par Israël pour tenter de maintenir la division au sein de la direction palestinienne et de mener des politiques de division et de domination entre l’Autorité palestinienne et le Hamas.

Un groupe de militants juifs organise une manifestation près de la Maison Blanche, appelant au cessez-le-feu en Israël, à Washington D.C., le 16 octobre 2023 (CELAL GUNES / ANADOLU VIA GETTY IMAGES)

Amy Goodman : En ce moment même, qu’aimeriez-vous qu’il se passe, Tareq ? Il semble qu’Israël soit sur le point d’envahir la bande de Gaza. Selon vous, que faudrait-il faire ?

Tareq Baconi : Eh bien, le plus urgent, c’est une désescalade. Les dirigeants mondiaux, et en particulier les États-Unis et l’administration Biden, doivent comprendre qu’il ne s’agit pas d’une riposte d’Israël contre le Hamas.

Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est l’effort d’Israël de poursuivre une campagne de nettoyage ethnique et de continuer la Nakba, qui a commencé en 1948 et qui s’est poursuivie depuis par à-coups sporadiques et successifs.

Nous assistons à une rupture massive dans l’épuration ethnique quotidienne que les autorités israéliennes mettent en œuvre contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ainsi que dans la bande de Gaza.

Ce que nous observons aujourd’hui, c’est un changement d’échelle de la campagne de nettoyage ethnique qui, au lieu de se poursuivre sur une base quotidienne, devient une tentative beaucoup plus ciblée de se débarrasser de millions de Palestiniens.

Nous devons désamorcer la situation et veiller à ce que l’aide humanitaire parvienne dans la bande de Gaza, car elle a un impact sur la population civile de Gaza. C’est un premier pas. L’étape suivante doit être la reconnaissance du fait qu’Israël est un régime d’apartheid qui maintient un système de domination contre des millions de Palestiniens.

C’est la seule puissance souveraine sur la terre de la Palestine historique, et elle n’accorde des droits qu’aux citoyens juifs israéliens, et non aux Palestiniens. Ce qui s’est passé le 7 octobre montre bien que cette réalité ne peut plus durer.

Et cela a balayé le principe que l’administration américaine et les puissances régionales ont toujours défendu, à savoir qu’Israël peut continuer à agir en toute impunité, sans qu’il en coûte quoi que ce soit à ses citoyens. Et je crois que nous ne pouvons plus revenir à ce paradigme.

Amy Goodman : Tareq Baconi, je souhaite vous remercier d’avoir été avec nous, vous êtes analyste et écrivain palestinien, président du conseil d’administration d’Al-Shabaka : The Palestinian Policy Network, auteur du livre Hamas Contained :The Rise and Pacification of Palestinian Resistance.

Nous mettons en lien votre article paru dans le New York Review, intitulé « (Gaza sans faux semblants) : Pendant des années, Israël et le Hamas ont maintenu un équilibre instable qui a permis de contenir la bande de Gaza. Mais tout le monde savait très bien que cet équilibre était probablement temporaire »

À notre retour à l’antenne, nous poursuivrons notre conversation avec la légende journalistique israélienne Amira Hass, qui a réalisé des reportages dans les territoires occupés pendant plus de trente ans. Retour dans 20 secondes.

Amy Goodman

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