Pour une paix facile, on raye la Palestine et les palestiniens

Pour une paix facile, on raye la Palestine et les palestiniens

Le 23 septembre 2023 par Brett Wilkins, Commondreams

Brett Wilkins est rédacteur pour Common Dreams.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’adresse aux dirigeants du monde lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 22 septembre 2023, à New York (Spencer Platt / Getty Images)

Le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahu a provoqué la colère des Palestiniens et de leurs partisans vendredi alors qu’il dévoilait, lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, une carte du « Nouveau Moyen-Orient » dont la Palestine était exclue.

Devant une salle quasiment vide, Netanyahu, dont le gouvernement d’extrême droite est considéré comme le plus extrémiste de l’histoire d’Israël, a dévoilé une série de cartes, dont l’une ne mentionnait ni la Cisjordanie, ni Jérusalem-Est, pas plus que la bande de Gaza.

Ces territoires palestiniens sont illégalement occupés par Israël depuis 1967, à l’exception de Gaza, dont les forces israéliennes se sont retirées en 2005, tout en conservant une emprise économique sur la bande côtière densément peuplée.

Selon Middle East Eye, Netanyahu a également brandi une carte d’« Israël en 1948 » - l’année où l’État juif moderne a été créé, en grande partie grâce au nettoyage ethnique de plus de 750 000 Arabes - englobant à tort les territoires palestiniens comme s’ils faisaient partie d’Israël.

(Source Middle Est Eye)

L’ambassadeur de la Palestine en Allemagne, Laith Arafeh, a déclaré sur les médias sociaux que "la plus grande insulte à tous les principes fondamentaux des Nations unies est de voir Netanyahou présenter devant l’Assemblée générale des Nations unies une « carte d’Israël » qui recouvre l’ensemble du territoire, depuis le fleuve jusqu’à la mer, en excluant la Palestine et son peuple, puis d’essayer de tromper l’auditoire par des discours sur la « paix » dans la région, tout en renforçant l’occupation militaire la plus longue du monde contemporain".

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Les tenants du concept d’Eretz Yisrael - le Grand Israël -, élément clé du sionisme ultra-nationaliste qui affirme que toutes ces terres appartiennent à un État sioniste, ont coutume de faire figurer des terres palestiniennes, et parfois des terres appartenant à la Syrie et au Liban, comme faisant partie de la carte d’Israël.

Plus tôt cette année, le ministre des finances de Netanyahou, Bezalel Smotrich, s’est exprimé du haut d’un podium sur lequel figurait une carte qui faisait également état de la Palestine, du Liban et de la Syrie comme faisant partie du Grand Israël. À cette occasion, il a également déclaré que « les Palestiniens n’existaient pas »

Le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich, photographié ici en mars 2023, a déclaré que les Palestiniens n’existaient pas (AFP).

L’utilisation de telles cartes par les responsables israéliens intervient à un moment où le gouvernement ultranationaliste de Netanyahou a pris des mesures qui, selon les experts, équivalent à une « annexion de jure » de la Cisjordanie occupée.

En utilisant ces cartes, Netanyahou a voulu démontrer que de plus en plus de pays arabes sont en train de normaliser leurs relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham conclus sous l’égide de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.

« Incontestablement, la signature des accords d’Abraham a marqué un pas en avant vers une nouvelle ère de paix, a déclaré le premier ministre israélien. Mais je crois que nous sommes à la veille d’une avancée encore plus spectaculaire, à savoir un accord de paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite. Un tel accord permettra véritablement de créer un nouveau Moyen-Orient ».

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Jeudi 27 septembre 2012, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu montre une illustration alors qu’il décrit ses préoccupations concernant les ambitions nucléaires de l’Iran . L’utilisation par M. Netanyahu d’un dessin humoristique représentant une bombe pour faire passer son message sur le programme nucléaire contesté de l’Iran s’inscrit dans une longue tradition d’utilisation d’accessoires par les dirigeants et les diplomates pour faire valoir leurs points de vue aux Nations unies. (AP Photo/Richard Drew) ( / AP)

Certains détracteurs ont fait valoir que la paix entre un État d’Israël pratiquant l’apartheid et les dictatures arabes s’est faite au détriment de toute avancée des droits des Palestiniens.

Dans le cas du Maroc, les États-Unis ont reconnu l’annexion illégale et l’occupation abusive du Sahara occidental par ce pays d’Afrique du Nord en échange d’une normalisation avec Israël.

Les accessoires utilisés par Netanyahu vendredi ont rappelé à de nombreux observateurs que lors de son discours à l’Assemblée générale en 2012, il avait utilisé le dessin d’une bombe pour illustrer les progrès de l’Iran dans la mise en place d’un programme d’armes nucléaires, lequel selon les agences de renseignement américaines et israéliennes, n’existait pas .

Des femmes marocaines brandissent des drapeaux palestiniens dans la capitale Rabat, le 29 novembre 2020, alors qu’elles protestent contre la perspective d’une normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël (Photo : Jalal Morchidi/Andalou Agency via Getty Images)

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BRETT WILKINS

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