Sans vie, les abysses ? Voilà une nouvelle preuve que non. À plus de 4 000 mètres sous la surface de l’océan Pacifique, à une profondeur que les rayons du soleil n’atteignent pas, des scientifiques ont découvert de l’oxygène, source de la vie sur Terre. Cet « oxygène noir » proviendrait non pas de plantes marines, mais de galets riches en métaux de la taille d’une patate, les « nodules polymétalliques », sur lesquels louchent les compagnies minières. Cette découverte, rendue publique le 22 juillet dans la revue Nature Geoscience, pourrait à la fois remettre en question notre compréhension des origines de la vie sur Terre, mais aussi amener les scientifiques à réévaluer les conséquences de l’exploitation des fonds marins L’équipe de chercheurs a fait cette trouvaille de manière inattendue, alors qu’elle tentait de mesurer la consommation d’oxygène du plancher océanique dans la zone de fracture géologique de Clarion-Clipperton, au large du Pacifique. Cette immense plaine abyssale suscite l’appétit de plusieurs entreprises, dont la canadienne The Metals Company et la britannique UK Seabed Resources. Elles souhaitent exploiter les nodules polymétalliques qui y gisent afin d’en extraire les métaux (cobalt, nickel, manganèse…) nécessaires aux batteries pour téléphones et voitures électriques. Jusqu’à présent, l’océan profond était uniquement perçu comme un « puits » d’oxygène, vers lequel se serait contenté de couler, à la faveur des courants, le précieux gaz produit à la surface via la photosynthèse.
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Environnement
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« Oxygène noir », découverte cruciale pour la protection des abysses
2 septembre, par JMT -
L’enfer sur Terre
29 août, par JMTLa Terre s’enflamme, s’assèche, se noie et s’asphyxie en même temps. Le réchauffement climatique s’installe partout dans le monde, toujours plus meurtrier. Il faut mettre fin à cette “épidémie de chaleur extrême”, appelle le chef de l’ONU. Mais quand ? Il fut un temps où on aurait chroniqué chaque événement climatique extrême en cours. Mais aujourd’hui comment faire ? Comment évoquer les catastrophes quotidiennes, toujours plus nombreuses et intenses partout dans le monde ? Ces derniers mois ont été un véritable film catastrophe. Depuis début juillet par exemple, l’Espagne s’est transformée en véritable fournaise. Selon l’Aemet, le service espagnol de météorologie, dans 144 stations du pays, soit 18% du réseau national, la barre des 40°C a été franchie. Au Maroc, en seulement 24h, 21 personnes sont décédées dans le centre du pays à la suite d’une nouvelle vague de chaleur, associée à une sixième année de sécheresse consécutive. Au niveau mondial, il n’a jamais fait aussi chaud. Le réseau européen Copernicus a lancé une première alerte établissant que le dimanche 21 juillet avait été la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde depuis le début des relevés en 1940. Mais le lendemain, le record a été battu avec une température moyenne mondiale de 17,15°C soit 0,06°C de plus que la veille.
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Biodiversité, le quinquennat des renoncements
22 mai, par JMTMalgré des objectifs ambitieux pour protéger la biodiversité, les arbitrages récents de l’exécutif continuent de favoriser les intérêts économiques de court terme, au détriment des écosystèmes. La biodiversité – c’est son malheur – est difficilement mesurable, tant ses indicateurs sont variés. Effectifs d’espèces, état des habitats, usage des sols, diffusion de produits chimiques… Aucune statistique ne peut résumer l’évolution des écosystèmes et des pressions que leur infligent les activités humaines. Mais dans leur grande majorité, les indicateurs nationaux affichent un déclin. Les habitats d’intérêt pour la biodiversité sont à 80% en mauvais état . Or, Emmanuel Macron lui-même disait en février 2020 à Chamonix, que la biodiversité est indispensable « pour notre propre survie (…), pour notre alimentation, notre capacité à vivre, notre capacité à nous habiller, à nous réchauffer ».
Bla-bla-bla. Comme d’habitude. Le premier mandat du président a été marqué par une succession de promesses non tenues. Et son second quinquennat n’est pas plus fameux. A l’instar des questions climatiques, l’exécutif porte un discours ambitieux sur la biodiversité. D’abord, au niveau international.
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La mauvaise idée du dessalement de l’eau de mer en Catalogne
15 mai, par JMTLa technologie sauvera-t-elle Barcelone ? C’est ce que semble penser le gouvernement local de Catalogne, qui a annoncé le 18 avril l’installation de treize stations de dessalement provisoires à travers la région pour faire face à l’une des pires sécheresses de son histoire. L’une des installations devrait être une station flottante, dans le port de Barcelone. L’annonce a généré un fort écho médiatique, au milieu de la campagne pour les élections régionales du 12 mai. Mais certains regrettent une gestion court-termiste des ressources en eau, quand les autorités devraient anticiper pour s’adapter de manière durable à la nouvelle réalité climatique. « L’objectif est que, si les conditions actuelles ne s’améliorent pas, on évite d’en arriver aux niveaux d’urgence les plus élevés », expliquait la Généralité, siège du gouvernement régional catalan, le 18 avril, à l’annonce de sa mesure. Les équipements en question sont des stations de dessalement mobiles, qui seront en service le temps que les travaux de construction de deux usines de dessalement fixes de grande capacité soient exécutés. Sur les 13 stations provisoires, 12 fourniront 1 000 m3 d’eau potable par jour. (...)Elles pourront débiter un volume équivalent à 35% de la demande des zones qu’elles couvrent. La treizième, dans le port de Barcelone, doit être bien plus imposante, avec une capacité de 40 000 m3 par jour.
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L’homme et son environnement marin
17 avril, par JMTL’eau constitue 70% de la surface terrestre. D’un point de vue biologique, l’eau possède de nombreuses propriétés distinctes qui sont essentielles à la prolifération de la vie. Elle remplit ce rôle en permettant aux composés organiques de réagir de manière à permettre leur réplication. Toutes les formes de vie connues dépendent de l’eau. L’eau est vitale à la fois comme solvant dans lequel se dissolvent de nombreux solutés du corps et comme élément essentiel de nombreux processus métaboliques au sein du corps. L’eau est fondamentale à la photosynthèse et à la respiration cellulaire. Les cellules photosynthétiques utilisent l’énergie du soleil pour séparer l’hydrogène de l’oxygène. En présence de lumière solaire, l’hydrogène se combine avec le CO2 (absorbé par l’air ou l’eau) pour former du glucose et libérer de l’oxygène. La cellule végétale est la base de la vie. Toutes les cellules vivantes utilisent ces carburants et oxydent l’hydrogène et le carbone pour capter l’énergie solaire et reformer l’eau et le CO2 dans le processus (respiration cellulaire). Malgré l’interdiction de 1994, les déchets nucléaires continuent à être déversés dans la mer. A la sortie de la tuyauterie de rejet de l’usine de retraitement de La Hague, dans le Cotentin, GreenPeace a mesuré un taux de radioactivité dix-sept millions de fois supérieur à la normale.
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Dans les océans, les records de chaleur menacent la vie marine
1er avril, par JMTLes eaux de surface des océans du globe atteignent sans interruption, depuis mars 2023, des températures jamais enregistrées auparavant. Voilà maintenant un an que l’océan global ondule en terrain inconnu. Depuis le 13 mars 2023, la température moyenne à la surface des océans bat quotidiennement des records, selon les données de la NOAA, traduites en courbes sur la plateforme Climate Reanalyzer de l’Université du Maine (États-Unis). Le 10 mars 2024, les eaux de surface mondiales atteignaient, toujours selon la NOAA, 21,2 °C. Du jamais-vu. Les services météorologiques européens tirent eux aussi la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié jeudi 7 mars, l’observatoire Copernicus constate que la température moyenne de surface des eaux en février s’est élevée à 21,06 °C. Un niveau supérieur au précédent record (20,98°C), d’août 2023. Un coup d’œil à la carte mise au point par les experts donne une idée de la gravité de la situation : du Pacifique à l’océan Indien, en passant par la Méditerranée et la mer des Caraïbes, l’immense majorité des eaux tirent vers l’orange, traduisant une température moyenne supérieure, voire « très supérieure », à celle habituellement enregistrée en février au cours de la période 1991-2020.
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L’Amazonie deviendra en partie une savane
26 février, par JMTLa forêt amazonienne, considérée souvent comme un des poumons verts de notre planète, pourrait prochainement se transformer en savane... Face au changement climatique et à la déforestation intensive, l’Amazonie a-t-elle atteint un point de non-retour ? En effet, une étude, publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change, révèle que les trois quarts de l’Amazonie, immense forêt tropicale riche en biodiversité, semblent montrer une perte de résilience depuis le début des années 2000. Or, la résilience de la forêt amazonienne - soit sa capacité à retrouver un état stable après des perturbations, telles que des événements climatiques ou des sécheresses - aux changements climatiques et à l’utilisation des terres est essentielle et indispensable pour la biodiversité, le climat régional et le cycle mondial du carbone. La forêt amazonienne abrite une biodiversité unique, influence fortement les précipitations dans toute l’Amérique du Sud grâce à son énorme évapotranspiration et stocke d’énormes quantités de carbone qui pourraient être libérées sous forme de gaz à effet de serre en cas de dépérissement même partiel, contribuant à leur tour au réchauffement climatique.
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La France auto-productrice en lithium ?
10 janvier, par JMTLa consommation de lithium, métal très recherché pour fabriquer des batteries électriques, ne cesse d’augmenter dans le monde, tout comme sa production et la découverte de nouveaux gisements. Et pour cause ! Si l’Amérique du sud concentre plus de la moitié des ressources estimées, l’Europe, et notamment la France possède également des gisements significatifs qui pourraient être exploités. Le défi de l’abaissement des coûts de production est à relever pour les compagnies minières juniors afin d’être compétitives sur ce marché. Cependant, les possibles coproduits et sous-produits tels que le tantale, l’étain ou le tungstène, dans le cas des gisements de minéraux lithinifères, peuvent être un atout important. D’après MineralInfo. Selon l’analyse du BRGM fin 2018, la France métropolitaine possède un important potentiel avec un nombre important de ces granites à métaux rares qui contiennent des co-produits et sous-produits à forte valeur ajoutée (Sn, Ta, Be principalement).
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La biodiversité se dégrade à l’île de La Réunion
22 décembre 2023, par JMTReconnue pour la richesse et l’originalité de sa flore, l’île de La Réunion abrite de nombreuses espèces qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde. L’état des lieux réalisé a porté sur l’ensemble de la flore réunionnaise (orchidées, arbres et autres plantes à fleurs, fougères et plantes alliées), soit au total 962 espèces indigènes. Au terme des analyses, les résultats montrent que 395 espèces sont menacées et 31 autres quasi menacées, tandis que 41 espèces ont déjà disparu. Le bilan dressé met en évidence les pressions croissantes qui pèsent sur la flore de l’île. La Liste rouge des espèces menacées en France est un état des lieux détaillé du niveau de menace pesant sur les espèces de la faune et de la flore à l’échelle du territoire national. Établi selon les critères internationaux de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), cet inventaire de référence permet de classer les espèces selon leur risque de disparition, de définir les priorités d’action et d’appuyer les politiques et les stratégies de conservation de la nature. Ses résultats sont diffusés dans le cadre de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN).
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Mayotte, sécheresse historique
1er novembre 2023, par JMTLa pire sécheresse depuis 1997. Mayotte, département français de 300.000 habitants, sans compter les sans-papiers comoriens : le risque climatique n’a jamais été aussi visible. Alors que la saison des pluies ne devrait commencer qu’en novembre, l’accès à l’eau courante et potable est très critique depuis plusieurs mois. L’eau est distribuée au compte-goutte alors que le département le plus pauvre de France s’approvisionne à l’eau pluviale. Essentiellement. Face à l’urgence de la situation, le ministre chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, s’est rendu dans l’archipel le 2 septembre. Annonçant un « véritable plan Marshall pour Mayotte », le ministre a indiqué qu’à partir du 4 septembre, l’accès à l’eau potable ne serait possible qu’un jour sur trois. Comprenez bien : deux jours sur trois le robinet ne coule pas. « L’eau sera coupée à 16h puis remise à la même heure 48 heures plus tard », indique la préfecture de Mayotte sur son site internet qui a publié un « planning des tours d’eau » découpé en 3 secteurs avec des heures différentes pour chaque zone. Les Mahorais sont habitués aux coupures d’eau mais rarement de cette importance. « Avant on avait trois coupures par semaine, de 18h jusqu’au lendemain matin, donc on pouvait gérer. La situation actuelle demande une organisation très complexe », témoigne Camille Déchin-Hervouët, habitante de Mayotte.