L’embargo européen sur le pétrole brut russe est entré en vigueur le 5 décembre 2022. Même si des stratégies de contournement sont en œuvre, il devrait entamer les recettes encaissées par Moscou. Désormais, les Etats membres ont interdiction d’importer sur leur territoire le moindre baril de pétrole brut en provenance de Russie et transitant par voie maritime, ce qui représente la grande majorité des flux. L’Allemagne et la Pologne y ont ajouté des restrictions volontaires sur celui qui arrive par pipeline. Résultat : 90% des importations de brut russe sont couvertes par l’embargo. L’objectif est double : réduire la dépendance énergétique de l’UE à la Russie pour des raisons stratégiques et, à court terme, réduire les recettes encaissées par le Kremlin qui lui permettent de financer sa guerre en Ukraine. Moscou peut-il contourner cet embargo ? Depuis le début de la guerre, la Russie a déjà redirigé une partie de ses exportations vers des pays qui n’appliquent pas de sanctions et les lui achètent à un prix bradé.
Energie
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La fin du pétrole russe (ou presque)
26 janvier 2023, par JMT -
La taxe carbone suédoise est la plus élevée au monde
1er novembre 2022, par JMTDeux pays, deux ambiances. A la fin de l’année 2018, la France vivait au rythme du mouvement des gilets jaunes, déclenché par la hausse du prix des carburants et par la décision, prise au début du premier mandat d’Emmanuel Macron, d’accélérer l’augmentation de la taxe carbone. Celle-ci atteignait alors 44,60 € par tonne de CO2. Gelée depuis. Et d’entendre les concerts de pleureuses sur la taxe carbone française, la France « le pays le plus taxé au monde », et patin-couffin. Au même moment, en Suède, pas d’occupation de ronds-points ni de blocage des infrastructures. Pourtant, la taxe carbone s’élevait déjà à 113 euros par tonne de CO2. Instaurée dès 1991 pour un prix de 27euros par tonne, elle a dépassé les 100 euros dès le début des années 2000, et atteint 120 euros en 2022. Ça oui, c’est le niveau le plus élevé au monde.
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Il existe toujours un traité international climaticide sur l’énergie
9 août 2022, par JMTIl est longtemps resté dans l’ombre, tel un pacte secret. Il sort de l’anonymat depuis quelques jours : le Traité International sur la Charte de l’énergie. Cet accord, méconnu de la majorité de la population, est un texte très puissant, qui gêne la transition écologique mondiale. Des négociations sont en cours pour le réviser, et tenter de parvenir à un accord politique le 24 juin. Les organisations écologistes réclament un retrait de l’Union européenne de ce traité. Une dernière réunion de négociation a eu lieu le 23 juin. Seule la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a exprimé publiquement son envie de voir l’UE se retirer du traité. Un accord politique — quel qu’il soit — doit être annoncé le 24 juin, lors d’une conférence ad hoc sur le traité, qui se tiendra à Bruxelles. C’était la réunion de la dernière chance. La Commission européenne a pourtant décidé de rester signataire, ce 24 juin, lors de la réunion des pays membres du Traité, moyennant quelques aménagements qui devraient entrer en vigueur à partir du mois de novembre prochain.
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La guerre en Ukraine, une aubaine pour le gaz américain
4 août 2022, par JMTLe 31 mai 2022, Gazprom annonçait l’arrêt de ses livraisons de gaz aux Pays-Bas ainsi qu’à deux clients au Danemark et en Allemagne, punis pour avoir refusé de payer en roubles, comme avant eux la Bulgarie, la Pologne et la Finlande. L’Europe n’a donc pas le choix. L’UE, qui a affiché sa volonté de se passer du gaz russe « bien avant 2030 », est forcée de trouver des alternatives, immédiatement. Les exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) américains se frottent les mains : c’est un marché de taille qui s’ouvre à eux. L’an dernier, la Russie a fourni à l’Europe pas moins de 155 milliards de m³ de gaz. L’UE prévoit d’en remplacer une partie par des renouvelables et plus de sobriété énergétique. Mais à court terme, au moins, il faut trouver d’autres fournisseurs.
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Compromis à la baisse au Parlement européen
28 juillet 2022, par JMTOn efface tout, on recommence. Le 8 juin 2022, en séance plénière, les eurodéputés ont rejeté, par 340 voix contre 265, l’un des principaux textes législatifs du futur « paquet énergie-climat », celui qui porte sur la réforme du système européen des quotas d’émission de CO2 (ETS, selon l’acronyme anglais). Il s’agit de l’outil phare de la politique climatique européenne. Ce mécanisme mis en place en 2005 alloue chaque année aux grands sites industriels à l’origine de 40% des émissions de CO2 de l’Union européenne (UE), des quotas d’émission dont le volume annuel est dégressif dans le temps. Ce système fait depuis l’objet de révisions régulières négociées pour renforcer progressivement son niveau de contrainte, qu’il s’agisse du rythme annuel de diminution des quotas attribués, de l’extension des secteurs économiques assujettis (l’aviation intra-européenne depuis 2012) ou de la diminution du volume de quotas alloués gratuitement (aujourd’hui à l’ensemble de l’industrie lourde pour des motifs de concurrence internationale).
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L’alliance de Belzébuth et de Sheitan
23 juillet 2022, par JMTPourquoi ce titre emprunté aux mythologie catholique et musulmane ? En référence aux vagues de chaleur que bientôt l’on nommera. TotalEnergies vient d’être choisi par le Qatar comme premier partenaire pour développer le plus grand champ de gaz naturel au monde. Selon une enquête du Guardian, publiée en mai dernier, ce gisement constitue aussi la plus importante bombe climatique, émettant plus d’un milliard de tonnes de CO2. Il s’agit là d’un échec si on veut être cohérents avec les objectifs de l’Accord de Paris. Mais pas de digression alarmiste, voyons ! Poussons plutôt un cocorico. La major pétro-gazière française va prendre une part de 6,25% dans le projet North Field East, avec un contrat qui court jusqu’en 2054. Ce gisement, 10 % des réserves de gaz naturel connues, est aussi considéré comme la pire bombe climatique au monde. Le concept désigne les projets pétroliers et gaziers susceptibles d’émettre plus d’un milliard de tonnes de CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie.
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TotalEnergies, criminel du climat
25 juin 2022, par JMTChahuté par les activistes, bichonné par ses actionnaires : Total Énergies se souviendra du mercredi 25 mai. Dès 8 heures du matin, 250 activistes écologistes se sont agglutinés devant les portes de la salle Pleyel, à Paris, pour empêcher le déroulement de l’AG de la major pétrolière. Des militants se sont blottis les uns contre les autres, les bras autour de la taille. D’autre se sont menottés, ou « arm-lockés » — leurs bras attachés à l’intérieur de blocs de béton compliquaient alors une éventuelle expulsion par les forces de police. Des pancartes « Pouyanné [PDG de Total] danger, Macron complice » ou « Total Climate Criminal » ont été brandies vers le ciel. Après 1h30 de siège, la victoire était scellée : elles et ils sont parvenus à faire plier le géant pétrolier, qui a été contraint de réaliser sa grande messe à huis clos, sans ses actionnaires. « Total, Total, il faut choisir, les énergies fossiles ou notre avenir », se sont époumonés les activistes, réunis à l’initiative de Greenpeace, ANV-COP21, Alternatiba et Les Amis de la Terre.
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Le biogaz est-il une alternative au gaz russe ?
22 juin 2022, par JMTFace aux tensions d’approvisionnement en gaz russe, l’Union européenne mise sur le biogaz : il pourrait fournir 7 à 10 % de la consommation dans l’Hexagone à l’horizon 2030, soit la moitié du gaz importé depuis Moscou. Il provient de la fermentation des déchets organiques. Mais le développement des méthaniseurs dans nos campagnes soulève des oppositions. La Confédération paysanne notamment demande un moratoire sur le sujet. Le biogaz made in France pourrait remplacer la moitié du gaz russe importé d’ici 2030, selon le gouvernement. En mettant un coup d’accélérateur sur la fabrication de ceux déjà programmés, on pourrait obtenir 25 TWh d’électricité supplémentaires. Alors qu’ils n’étaient que 200 dans les années 2010, l’Hexagone compte aujourd’hui 1300 méthaniseurs facilement reconnaissables à leur dôme vert, et près de 800 projets en cours de développement.
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La transition énergétique européenne menacée par l’explosion de la demande en métaux rares
7 juin 2022, par JMTEurométaux, l’association européenne des producteurs de métaux, alerte sur le fait que l’UE pourrait se retrouver en risque sur sa transition énergétique d’ici 2030. Car plusieurs matériaux risquent de faire l’objet d’une pénurie mondiale en raison de l’essor mondial des énergies renouvelables et des véhicules électriques.
L’UE doit organiser son approvisionnement pour ses objectifs climatiques. + 3500% pour le lithium, + 2600% pour le dysprosium (terres rares), + 330% pour le cobalt. La demande en métaux utiles à la transition énergétique va exploser d’ici 2050, selon Eurométaux, l’association européenne des producteurs de métaux. -
Peut-on se passer du gaz russe ?
14 mai 2022, par JMTMardi 26 avril, le géant russe GazProm a prévenu la Pologne et la Bulgarie de l’arrêt de ses livraisons de gaz. Le premier ministre bulgare y a vu « un chantage inacceptable, nous ne céderons pas à un tel Russeracket ». Ces deux pays avaient fait savoir qu’ils rejetaient la nouvelle exigence du Kremlin de payer les livraisons de gaz en roubles. Tandis qu’un déluge de feu continue de s’abattre sur l’Ukraine et le Donbass, et que les Occidentaux intensifient leurs aides militaires aux Ukrainiens, la guerre, on l’aura compris, se joue aussi désormais autour du gaz, avec un possible embargo européen. (...) Renoncer aux énergies fossiles russes est une décision particulièrement difficile pour l’Allemagne, qui achète 55% de son gaz à Moscou. En comparaison, grâce à sa filière nucléaire, la France n’importe que 17% de son gaz de la Russie, et son principal fournisseur reste la Norvège.