Le bilan humain des inondations qui ont frappé l’Emilie-Romagne, riche région agricole et touristique du nord de l’Italie, est de 14 morts, sur fond de polémique autour de l’inaction des pouvoirs publics. À Ravenne, les autorités ont décrété « l’évacuation urgente et immédiate » de plusieurs quartiers et rues vendredi matin et lancé un appel à la population à « se déplacer uniquement en cas de nécessité ». Ce sont 15 000 habitants qui ont dû abandonner leur domicile pour échapper aux inondations, dont la moitié ont été hébergés dans des centres d’accueil de la Croix-Rouge ou de la protection civile.(...) La situation semblait toutefois se stabiliser ailleurs au gré du lent reflux des eaux. Habitants et services de voirie étaient à pied d’œuvre pour nettoyer maisons, commerces et rues envahis de boue et de débris, et des axes routiers qui avaient été submergés ou emportés étaient de nouveau ouverts à la circulation. Les dégâts matériels se chiffrent en milliards d’euros.
Climat
-
Les inondations de la plaine du Pô témoignent de l’inaction climatique
24 juillet 2023, par JMT -
Les déplacés climatiques ne sont pas une légende
14 juillet 2023, par JMTUn bien triste record. En 2022, 61 millions de nouveaux déplacés internes étaient comptabilisés dans le monde. Si les conflits font partie des principales causes, les catastrophes naturelles, dont la fréquence et l’intensité sont renforcées par le changement climatique, sont responsables de plus de la moitié de ces déplacements. Tandis qu’en Irak, la sécheresse prive de travail les agriculteurs forcés de rejoindre les villes pour survivre, en Birmanie et au Bangladesh, l’ouragan Mocha a provoqué ces derniers jours l’évacuation de milliers d’habitants et de réfugiés rohingyas. Deux catastrophes climatiques aux conséquences similaires : des déplacements de populations internes toujours plus importants. Fin 2022, ils concernaient plus de 71 millions de personnes selon le dernier rapport de l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et du Norwegian Refugee Council (NRC), dont 61 millions de nouveaux déplacés. Parmi ceux-ci, plus de la moitié (32,6 millions) l’étaient en raison de catastrophes naturelles.Ce nombre est très élevé. Une grande partie de l’augmentation est causée, bien sûr, par la guerre en Ukraine, mais aussi par les inondations au Pakistan (…) et par un certain nombre de catastrophes soudaines ou lentes que nous avons vues depuis les Amériques jusqu’au Pacifique.
-
Le retour annoncé d’El Niño fait craindre le pire
12 juillet 2023, par JMTAprès trois ans de courant froid de La Niña, un courant chaud El Niño pourrait être observé dans les prochains mois, prévient l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Un phénomène qui vient s’ajouter au changement climatique et qui fait craindre une nouvelle hausse des températures en 2023. « Le monde doit se préparer à des températures records provoquées par El Niño », alerte l’OMM. Le rapport, publié le 3 mai et établi avec de nombreux experts et centres météorologiques mondiaux, calcule à 80% la probabilité qu’un El Niño se manifeste entre juillet et septembre. Le risque est de 60% pour la période de mai à juillet, et de 70% entre juin et août − des valeurs bien plus élevées que lors du précédent bulletin il y a 2 mois. « Nous venons de connaître les huit années les plus chaudes jamais enregistrées, bien que l’épisode La Niña de ces trois dernières années ait freiné temporairement l’augmentation des températures mondiales. L’apparition d’un phénomène El Niño entraînera très probablement une nouvelle flambée des températures mondiales et augmentera le risque de battre des records de chaleur », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
-
En avril l’Asie a subi sa pire vague de chaleur
9 juin 2023, par JMT45°C en Thaïlande, 42,4°C en Chine, 42,3°C au Bangladesh... le thermomètre s’affole dans plusieurs pays asiatiques. En Inde, onze personnes sont mortes d’un coup de chaleur lors d’une cérémonie. Une traduction supplémentaire du changement climatique, qui intensifie ces épisodes. C’est un record pour un mois d’avril. C’est même « la pire vague de chaleur de l’histoire de l’Asie », selon les mots du climatologue Maximiliano Herrera. Dans plus d’une douzaine de pays asiatiques, la chaleur a atteint des records, à commencer par la Thaïlande où le thermomètre a dépassé les 45°C pour la première fois dans la ville de Tak au nord-ouest du pays. Si ce mois est généralement le plus chaud dans le pays, les températures sont anormalement élevées en ce moment. Le département a conseillé aux habitants de rester à l’intérieur. « Comme la hausse des températures pendant la saison chaude pourra atteindre 40 degrés Celsius dans certaines régions, les personnes qui passent beaucoup de temps à l’extérieur pourraient souffrir d’un coup de chaleur », a déclaré à l’Asia News Network, le 13 avril, le Dr Manas Phothaporn, directeur adjoint du Département des services médicaux. Parmi les personnes les plus à risques, ceux travaillant à l’extérieur comme les agriculteurs ou les ouvriers du bâtiment, ainsi que les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies chroniques et les enfants de moins de cinq ans.
-
Trois bonnes nouvelles pour le climat
5 juin 2023, par JMTL’Australie revient dans la bataille climatique avec une loi inédite qui vise à limite les émissions des plus gros pollueurs.
De l’autre côté de l’océan Pacifique, les États-Unis, eux aussi longtemps à la traîne sur le plan de la transition énergétique, ont pour la première fois produit plus d’électricité à partir d’énergies renouvelables que de charbon.
Enfin, suivant cette tendance, les ventes de pompes à chaleur explosent en France.
Trois bonnes nouvelles pour le climat.
-
Les zones humides sont autant de bombes à retardement climatiques
31 mai 2023, par JMTPlusieurs études montrent que les émissions de méthane dans les zones humides augmentent sous l’effet du changement climatique, dépassant même les prévisions des scénarios climatiques les plus pessimistes. Des données qui ne sont pas prises en compte dans les rapports influents du GIEC et qui impliquent d’accélérer encore sur la réduction des émissions de méthane liées aux activités humaines. Me baladant dans la mangrove sur la côte est de l’île de Langkawi (Malaisie), j’ai pu constater de visu le travail organique des plantes, laissant échapper, et pas qu’un peu, de fines bulles de gaz, dont mon guide disait qu’il s’agissait de méthane. Ces émissions naturelles issues des zones humides représentent 40% des émissions de méthane. Selon Nature climate change, édition du 20 mars, les émissions de méthane issues de ces zones humides ont augmenté très rapidement, dépassant les prévisions des scenarii de réchauffement climatique les plus pessimistes. Ce serait une conséquence du changement climatique. Plus la température augmente, plus les émissions de méthane augmentent, et plus la température augmente… Un feed-back positif délétère pour le climat. Les auteurs constatent qu’au cours des 20 dernières années, les émissions de méthane des zones humides ont augmenté de 1,2 à 1,4 million de tonnes par an.
-
Comprendre la triple crise des inégalités climatiques en un clin d’œil
15 mai 2023, par JMTLe nouveau rapport du Laboratoire des inégalités mondiales, publié le 31 janvier, met en lumière la triple crise des inégalités climatiques : inégalités dans les émissions de CO2, inégalités des pertes liées aux impacts du réchauffement et inégalités dans les capacités financières à y faire face. Sans surprise, les populations les plus pauvres sont les plus affectées, que ce soit au sein des pays en développement ou développés. Les auteurs appellent à cibler en priorité les ultra-riches, afin de lutter contre le changement climatique mais aussi d’éradiquer la pauvreté. C’est un graphique qui permet de résumer à lui seul les inégalités climatiques entre les plus pauvres et les plus riches. Deux chiffres en particulier attirent l’attention, située aux deux extrémités. Ils sont quasiment identiques mais traduisent le fossé actuel. Le premier indique le pourcentage de pertes de revenus liées au changement climatique subies par la moitié des plus pauvres. Il atteint 75%. Le second se réfère aux capacités de financement à faire face au changement climatique pour les 10 % les plus riches. Il atteint 76%.
-
Les régions les plus à risque sur le plan climatique
24 avril 2023, par JMTLa Chine, les États-Unis et l’Inde concentrent les zones du monde où les dégâts économiques causés par le réchauffement climatique seront les plus élevés d’ici 2050. XDI, une société australienne, a établi un classement des régions les plus exposées aux risques physiques sur les bâtiments et les infrastructures. Des zones cruciales pour l’économie mondiale et pour les chaînes d’approvisionnement des entreprises se retrouvent en haut de la liste. L’adaptation de l’économie au réchauffement de la planète devient de plus en plus urgent. Inondations fluviales, montées des eaux, incendies… que restera-t-il des principales régions économiques mondiales en 2050 ? Une étude réalisée par la société de conseil australienne XDI a classé plus de 2600 régions du monde en fonction de leur exposition aux risques physiques liés au changement climatique. À partir de modèles d’évolution du climat, croisés avec des données sur les constructions présentes dans ces régions, XDI a évalué les dommages que huit types d’événements climatiques extrêmes (inondations, chaleur, gel, sécheresse, etc.) causeront aux infrastructures et aux bâtiments d’ici 2050. La Chine, les États-Unis et l’Inde concentrent la majorité des zones à risque, avec 80% des 50 territoires les plus exposés aux destructions.
-
Résumé du dernier rapport du GIEC en 5 graphiques
17 avril 2023, par JMTVoici les cinq graphiques à retenir de ce dernier opus qui clôt huit ans de travail.
1/ Le pire est à venir pour les enfants nés aujourd’hui
2/ Malgré les alertes, les objectifs de réduction des émissions restent insuffisants
3/ Au rythme actuel, le budget carbone pour rester sous 1,5°C de réchauffement serait consommé d’ici 2030
4/ Il y a une très nette différence entre +1,5°C et +2°C
5/ Les solutions existent et ne sont pas si coûteuses -
T’as loupé les derniers rapports du GIEC ? On te les résume !
3 avril 2023, par JMTA l’occasion du rendu de la sixième synthèse sur le climat par le GIEC, si nous ne réduisons pas les émissions de GES (gaz à effet de serre) liées aux activités humaines, tous les scenarii prédisent un réchauffement climatique global supérieur à 2°C en 2100. En 2020, ce réchauffement était de +1.1°C. Ce réchauffement entraîne des changements irréversibles : hausse du niveau de la mer, fonte des glaciers et du permafrost (qui libérera du méthane et participera à un effet décuplé du réchauffement, le méthane étant 28 fois plus actif que le CO2 comme gaz à effet de serre), réchauffement et acidification des océans, diminution de l’absorption de CO2 par les forêts et le phytoplancton océanique (qui se meurt du fait de l’acidification qui le calcifie). On observe déjà les effets directs et indirects du réchauffement : les événements météorologiques extrêmes sont plus fréquents et plus intenses (sécheresses, incendies, inondations, cyclones, …). Le GIEC a identifié 127 risques majeurs :
* l’agriculture : la perte de productivité agricole menace la sécurité alimentaire mondiale ;
* la santé : hausse de mortalité et des maladies dues à la chaleur ;
* la biodiversité : disparition locale d’espèces animales et végétales par milliers.