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Primaire des écolos : pourquoi les Verts se foutent-ils du climat  ?

Par Bruno Bourgeon

lundi 27 septembre 2021, par JMT

Primaire des écolos : pourquoi les Verts se foutent-ils du climat  ?

C’est l’heure de la grande primaire zécolo, à partir du 16 septembre. Batho, Rousseau, Governatori, Jadot, Piolle ? Les Verts, 30 ans d’indifférence pour la crise climatique, 30 ans de passion pour la première place sur la photo.

Eric Piolle, Delphine Batho, Yannick Jadot, Sandrine Rousseau et Jean-Marc Governatori

Où en sommes-nous en cette fin d’été 2021  ? Cinq candidats souhaitent l’investiture pour la présidentielle de 2022 : Les Verts Sandrine Rousseau, Yannick Jadot, Éric Piolle, l’ancienne ministre de Hollande Delphine Batho, l’ancien waechtérien Jean-Marc Governatori.

Qui gagnera  ? On sait qui va perdre : l’écologie. Dans le sens rare où ce mot voudrait dire combattre. Contre une crise climatique démentielle, d’évidence la mère de toutes les batailles. Contre la crise de la vie qui jette éléphants et abeilles, requins et alouettes. Aucun candidat, de peur de perdre devant les 120 000 votants du 16 septembre (un record), ne défend de mesure claire dans ces domaines.

L’interdiction des pesticides, réclamée par le mouvement des Coquelicots et 1 200 000 soutiens, porté par AID à La Réunion  ? Non. Trop clivant, sans doute. L’impératif catégorique de ne plus construire que des maisons passives  ? Idem. Le plus précis, Jadot, évoque comme priorité absolue la création d’un « ministère des Catastrophes et de la Protection civile et une force européenne d’intervention pour secourir et protéger », i.e. s’attaquer aux conséquences, pas aux causes.

Eric Piolle, le maire de Grenoble. Guère mieux. Ancien ingénieur et cadre très supérieur chez Hewlett-Packard, groupe d’informatique voué à la numérisation du monde, Piolle n’en a jamais critiqué les méthodes, à commencer par l’obsolescence programmée des objets vendus. Ce n’est guère étonnant, car Piolle s’inscrit en soutien à toutes les « avancées » technologiques. Il ne s’en cache pas.

La révolution numérique, c’est 15 % de la consommation mondiale d’électricité, et deux fois plus dans quatre ans. L’infiniment petit : Grenoble abrite le « centre d’excellence » sur les nanotechnologies Minatec, lancé par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Les nanos, c’est cette aventure qui a balancé dans le commerce, sans débat, d’innombrables nanoparticules dans la bouffe et les vêtements, très toxiques. La base du transhumanisme, si écologique.

La génération « écologiste » des années 1980 & suivantes a eu maintes fois l’occasion de montrer son inutilité. Les socialos se sont couchés après 1981, devant leurs maîtres. Les Verts auraient pu, auraient dû faire de la lutte pour le climat l’alpha et l’oméga de toute politique. On a vu. Est-ce que cela pourrait changer  ? Non. Exemple ? Aucun débat sur les véhicules électriques, aucune prise de position. À peine des bribes de notations ici ou là, de Jadot, en 2010 ou en 2017. Où l’on croit comprendre que la bagnole électrique, c’est bien. Piolle contresigne, le 9 mars 2020.

Seul travail abouti sur le bilan écologique de la bagnole électrique, celui de Guillaume Pitron, qui a signé en 2018 le livre La Guerre des métaux rares (éd. Les liens qui libèrent), présenté par votre serviteur sur les blogs locaux lors de sa sortie. Sa démonstration prend en compte la totalité du cycle de vie de cette si belle trouvaille, opportunément imposée au moment même où l’industrie automobile entrait dans une crise historique.

Que dit Pitron  ? De sa production à sa distribution, le véhicule électrique consomme autant qu’un véhicule diesel dans toute sa durée de vie. On peut contester tel ou tel point, mais pas cette évidence : on relance massivement l’industrie automobile mondiale, sans l’ombre d’un débat.

Or la bagnole électrique aggravera fatalement l’effet de serre – des millions de voitures nouvelles cohabitant avec les anciennes –, et elle repose sur l’esclavage dans les mines africaines ou chinoises d’où sont extraits certains de ses composants de base.

En provoquant sur place des catastrophes écologiques à côté desquelles l’AZF de Toulouse ou le Lubrizol de Rouen sont des bluettes. Dans ces conditions, comment le dire sans paraître désagréable  ? Leur primaire, on s’en contrefout.

Bruno Bourgeon
http://aid97400.re
D’après Charlie-Hebdo n°1520

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