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66 ème chronique de la Macronésie

CM66 - Et en même temps…

par Dr Bruno Bourgeon, président d’AID

jeudi 9 août 2018, par JMT

Ah Fesses Bouc ! le miroir aux alouettes aux 2 milliards (et quelques) de victimes, qui joue sur la beaufitude (merci Ségo :-) et la naïveté pour engranger des milliards de $ de pubs grâce à un concept volé à la base aux vrais inventeurs par le gugusse qui s’en proclame l’initiateur, mais développé en fait grâce au soutien très intéressé (les premiers gros investisseurs dans Facebook avaient travaillé et restaient très proches de la "communauté du renseignement étatsunien") des services secrets US pour qui c’est pain béni : tous les gogos publient spontanément des milliards d’infos qui permettent de diminuer le coût du flicage, grâce notamment au programme PRISM dénoncé par Edward Snowden dès 2013.

D’où la boulimie d’achats d’autres "rézosocios" optimisés pour conforter la pyramide plus ou moins branlante, à l’aune de sa valeur boursière, bulle hypertrophiée qui pourrait éclater à chaque instant. Et comme par hasard on apprend que les logiciels de reconnaissance photographique, actuellement si prisés, ont une grosse tare congénitale : ils sont performants sur les mâles blancs (à plus de 90%), mais pour une femme à la peau moyennement noire, la performance tombe à 60%, voire moins de 50% si elle est très noire. Cela provient de la conception même de ces logiciels qui "apprennent" en s’entraînant sur des bases qui ne sont pas représentatives de la diversité ethnique et sexuelles de la population terrestre.

Le premier des GAFAM, Google, aurait été créé suite à des études tout à fait officielles financées à la fin des années 1990 par la National Science Foundation avec l’aimable participation de ...la CIA et la NSA. Ceci n’a rien de scandaleux, un Etat responsable devant veiller à ce que des outils d’une telle puissance ne puissent être contrôlés en douce par des puissances hostiles, internes ou externes. Le mieux est donc d’avoir un oeil dedans et de permettre une certaine "perméabilité gagnant-gagnant" entre les deux mondes. Souvenons-nous que la DARPA, l’agence US qui finance les recherches militaires de pointe a, dans les années 1970, "inventé" Arpanet, l’ancêtre d’internet en connectant 4 mégaordinateurs , avant de déléguer la suite du programme à la ....NSF

Est-ce grave docteur que Kikabri (petit surnom créole de Fessesbouc :-) ait perdu 100 milliards de $ en Bourse ? j’en suis fort satisfait au contraire, cela permet de rappeler que lorsqu’on joue au casino, on peut tout perdre :-) . pour la petite histoire, les autres nouvelles "importantes" ont toute un rapport avec la température et, plus ou moins directement, avec le réchauffement climatique, contre lequel on ne fait rien à part dire qu’il faudrait enfin faire quelque chose. C’est bien une cause d’effondrement ça non ? Comme aurait pu dire Jeanne au bûcher : "Vous ne m’avez pas crue, vous m’aurez cuite ! "

Et en même temps…

Tandis que M. Benalla assène ses vérités sur TF1, tandis que la France du football gagnait son deuxième Mondial, d’autres événements plus graves secouent la planète : Facebook perd 100 milliards en bourse, la Grèce est en flammes, la Gare Montparnasse est bloquée par un incendie, une vague de chaleur exceptionnelle touche la planète entière, jusqu’à 38°C aux Îles Britanniques, qui pensaient se sortir d’affaire climatique avec le Brexit.

Tout ceci pose la question de la hiérarchisation de l’information, sujet cent fois rebattu. L’information est un produit de consommation qui se vend, se consomme, se digère, et s’expulse dès le lendemain. Plus l’information touche le quotidien, plus le public s’indignera. Et plus l’événement est lointain, moins le consommateur y sera sensible.

Ce théorème est aussi applicable pour les questions écologiques. Par exemple, l’industrie de la bidoche produit plus de CO2 que Shell et Total réunis. Or rien ne bouge car les lobbys sont à l’œuvre, jusqu’au cœur des pouvoirs politiques, comme ce climato-sceptique de Sonny Perdue, aux États-Unis, secrétaire d’état à l’agriculture et notoirement lié à l’industrie agro-alimentaire, ou comme le ministre brésilien de l’agriculture, Blairo Maggi, dont la colossale fortune vient du soja transgénique, nourriture quasi-exclusive du bétail brésilien.

Prenons un autre exemple, le journal d’Anne-Sophie Lapix, sur France 2 le 30 mai dernier. Je vous énumère les sujets : les orages en France, 42 départements en alerte orange ; la hausse du prix du pétrole mettant en péril le transport maritime ; la guerre commerciale entre les États-Unis, l’Europe et la Chine ; les grèves en Grèce pour combattre l’austérité ; les migrants évacués à la Villette et les familles d’accueil ; la réintroduction de l’ours slovène dans les Pyrénées.

Au total, le mot effondrement n’est jamais cité, or il s’agit bien, pour tous les sujets, d’une unification sous ce vocable, auquel on peut aussi rajouter l’emprise : emprise temporaire et illusoire, car, sur l’ensemble des crises : financière, économique, du pétrole, commerciale, migratoire ou climatique, on ne pourra pas revenir en arrière. En effet les flux colossaux d’énergie, d’information, de commercialisation dans le monde entier nous renvoie à la folie productiviste des hommes jamais critiquée, jamais nommée même.

Pour reparler des véhicules électriques (VE) dont je vous entretenais il y a peu, avec l’empilement des nouvelles formes d’énergie qui ne se substitueront pas aux précédentes, les VE ne nous apporteront jamais la solution : nous passer du pétrole. Pire : on envisage sérieusement de revenir au charbon pour fabriquer l’électricité dont l’Humanité aurait besoin pour faire rouler les milliards de VE. Folie !

Dans quatre ans, à la fin du quinquennat macronien, le climat sera encore plus dégradé, l’automne démarrera en juillet (déjà les feuilles tombent au Jardin du Luxembourg, à Paris, et les vendanges commencent début août dans l’Aude), il fera de plus en plus chaud, et les Anglais n’en finiront pas de transpirer. Mais personne n’en parle : ce n’est pas très grave. Vraiment ?

Bruno Bourgeon, président d’AID,
http://aid97400.re

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PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du

* Tribune libre dans Imaz-Press Réunion publiée le

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du 18 Août 2018

LIENS

* CHARLIE-HEBDO n° 1358 du 01/08/18

* Et pendant ce temps-là
L’édito Par Riss édition du 1 Aug. 2018

Et pendant ce temps-là, pendant les auditions devant les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat, pendant que M. Benalla assène ses vérités sur TF1, Facebook perd en Bourse plus de 100 milliards de dollars en une journée, la Grèce est en flammes, la gare Montparnasse est bloquée par un incendie, et une vague de chaleur exceptionnelle touche la planète, infligeant 38 degrés aux Britanniques, qui pensaient qu’avec le Brexit les questions climatiques ne les concerneraient plus.
Parfois, l’affaire Benalla semble [...]

La suite sur Charlie 1358

* @SI-Gazette 553 du 20/07/18 : Effondrement : "Un processus déjà en marche"

* La délicieuse bidoche réchauffe le monde
Écologie Par Fabrice Nicolino - 01/08/2018

Rien n’arrête l’industrie mondiale de la viande. Elle émettra bientôt plus de gaz à effet de serre que les géants de l’énergie comme Shell ou Total mis ensemble. Mais ses rusés dirigeants ont trouvé moyen de ne pas déclarer leurs chiffres. Triomphe de la crise climatique.

La bidoche . La sainte Bidoche, devant laquelle des générations se sont agenouillées comme sur un prie-Dieu. Le signe extérieur de richesse équivoque de tant de prolos et de pauvres. Où en est-on ? Le désastre planétaire continue, car l’industrie de la viande est devenue aussi puissante que celle du tabac, des pesticides, de la chimie.

Qui le dit pour la énième fois ? Deux ONG, chacune fort vaillante. D’une part, l’Institute for Agriculture and Trade Policy (IATP), américain, qui dispose de bureaux jusqu’en Suisse (iatp.org). De l’autre, Grain (grain.org), grandiose association qui produit des informations de première main sur l’évolution mondiale de l’agriculture et le sort des paysans réels de pays réels.

Dans un nouveau rapport , elles racontent en détail comment les transnationales de la viande se jouent de nous et de notre avenir commun en refusant même de considérer les émissions de gaz à effet de serre fantastiques de leur secteur. Mais voyons de plus près.

L’industrie de la viande s’apprête – la tendance est sans appel – à devenir le grand criminel du climat sur terre. Avant ExxonMobil, Shell, Total ou BP. Est-ce possible ? Le premier constat est du genre désarmant : la plupart des 35 groupes industriels du lait et de la viande étudiés ne publient pas même le chiffre de leurs émissions de gaz à effet de serre. Très pratique pour ne pas avoir à les baisser.

La suite dans Charlie
Boucq-