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Thèse de doctorat en médecine de Juliette Belanger

La néphrite tubulo-interstitielle chronique dans les communautés agricoles dite « CINAC » à la Réunion

par Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

mardi 2 mars 2021, par JMT

Cette publication s’inscrit dans l’accompagnement qu’AID mène auprès des citoyens réunionnais et notamment des agriculteurs sur les pathologies provenant de l’utilisation de produits chimiques divers, dont les pesticides, que ce soit lors de leur mise en oeuvre lors de pratiques culturales ou d’élevages sans précautions suffisantes. Et cela ne s’arrête malheureusement pas aux agriculteurs car toute la population de l’île peut potentiellement être touchée du fait de la présence des produits toxiques dans l’air et surtout dans l’eau, avec contamination des nappes phréatiques, sources et captages. Et d’autres agriculteurs, qui n’utilisent pas de chimie, tentent de produire de manière biologique sur des parcelles qui peuvent être polluées par le vent, les eaux de ruissellement ou les nappes phréatiques .

La néphrite tubulo-interstitielle chronique dans les communautés agricoles dite « CINAC » à la Réunion

UNIVERSITÉ DE BORDEAUX – U.F.R DES SCIENCES MÉDICALES 2020 – Thèse n° 3147
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THÈSE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE
Discipline : Néphrologie
Présentée et soutenue publiquement Le 15 octobre 2020
Par Juliette BELANGER
Née le 17 avril 1992, à Toulouse

Juliette Belanger

Directeur : Pr Christian Combe
Membres du jury :
Monsieur le Professeur Henri Vacher-Coponat, président
Madame la Professeur Claire Rigothier, rapportrice
Madame la Professeur Isabelle Baldi, examinatrice
Monsieur le Professeur Marc DeBroe, examinateur
Monsieur le Professeur Christian Combe, directeur de thèse

Résumé :

Contexte : la Chronic Interstitial Nephritis in Agricultural Communities (CINAC) est une néphropathie répandue chez les agriculteurs utilisateurs de pesticides.
Elle évolue rapidement vers l’insuffisance rénale terminale (IRT) et se caractérise par une protéinurie faible ou absente.
La prévalence de l’IRT sous suppléance à la Réunion est multipliée par 3,7 par rapport à la métropole. Les expositions aux pesticides à la Réunion sont multiples : l’agriculture, l’ingestion par l’eau ou les aliments, l’utilisation domestique et la lutte anti-vectorielle.

Objectif : rechercher la présence de néphropathies compatibles avec CINAC chez les agriculteurs dialysés. Rechercher secondairement une relation entre le travail agricole, l’intensité d’exposition aux pesticides et l’évolution de la maladie rénale chronique (MRC).

Matériel et méthodes : les patients dialysés entre 20 et 90 ans qui avaient fait un travail agricole pendant au moins un an en utilisant des pesticides et qui n’avaient pas de néphropathie déterminée étaient interrogés et les données sur leur néphropathie étaient récoltées.

Résultats : 31 patients sur les 983 qui faisaient partie du screening étaient suspects d’avoir une CINAC. 44,4% d’entre eux avaient une déjà une MRC de stade 4 ou 5 lors de leur premier contact avec le néphrologue. La protéinurie était souvent importante chez les patients diabétiques.
Les patients utilisaient très peu d’équipements de protection individuelle et leur exposition individuelle aux pesticides était très variable. Les pesticides les plus utilisés étaient le paraquat, le glyphosate ; le 2,4-D et la deltaméthrine. L’évolution de la MRC était plus rapide chez les patients qui avaient travaillé moins longtemps. Il n’y avait pas de relation entre l’évolution de la MRC et l’exposition aux pesticides.

Conclusion : la CINAC est potentiellement présente à la Réunion mais des analyses histologiques et enquêtes prospectives chez des patients avec une possible CINAC aux stades 2 et 3A de la MRC sont nécessaires.

Bruno BOURGEON, Dr en néphrologie, porte-parole d’AID www.aid97400.re

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