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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2021-17

Washington demande instamment à Pékin de cesser de faire pression sur Taïwan

Par Jun Mai, traduit par Jocelyne le Boulicaut

vendredi 5 février 2021, par JMT

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Washington demande instamment à Pékin de cesser de faire pression sur Taïwan

Publié le 24 janvier 2021 par Jun Mai à Pékin

Jun Mai est un journaliste primé et couvre la politique, la diplomatie, les affaires juridiques, l’activisme social et les actualités générales de la Chine depuis une décennie. Avant son affectation actuelle à Pékin, il était basé à Hong Kong et a également effectué un stage à Washington DC.

Taiwan affirme que huit bombardiers et quatre avions de chasse de la PLA (People’s Liberation Army , vus ici en photo) ont pénétré samedi dans sa zone d’identification de défense aérienne. Photo : Xinhua

Les États-Unis « constatent avec inquiétude les tentatives actuelles d’intimidation à l’encontre de ses voisins, incluant Taiwan », déclare le Département d’État. « Nous demandons instamment à Pékin de cesser ses pressions militaires, diplomatiques et économiques à l’encontre de Taïwan et d’engager plutôt un véritable dialogue » poursuit-il.

Washington a exhorté Pékin à mettre fin à sa pression militaire à l’encontre de Taïwan samedi, quelques heures après que l’île a signalé une importante incursion de l’armée de l’air chinoise continentale dans son espace aérien.« Les Etats-Unis notent avec inquiétude la persistance de Pékin à tenter d’intimider ses voisins, y compris Taïwan », a déclaré le Département d’Etat américain.

La déclaration ne faisait pas explicitement référence à l’incursion des avions de guerre chinois signalée quelques heures plus tôt. « Nous demandons instamment à Pékin de cesser ses pressions militaires, diplomatiques et économiques à l’encontre de Taïwan et d’engager plutôt un dialogue constructif avec les représentants démocratiquement élus de Taïwan », précise la déclaration, l’une des premières concernant Taïwan depuis que Joe Biden est devenu le président des États-Unis.

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Le ministère de la défense de Taiwan a rapporté plus tôt samedi que huit bombardiers de l’Armée de libération du peuple et quatre avions de chasse avaient pénétré dans la partie sud-ouest de la zone d’identification de la défense aérienne de l’île et que sa propre armée de l’air avait déployé des missiles pour « observer » l’incursion.

La déclaration américaine stipulait que Washington continuerait de soutenir une résolution pacifique des problèmes entre Pékin et Taipei, en accord avec les vœux et l’intérêt supérieur du peuple taïwanais. Elle précisait que le soutien des États-Unis envers Taïwan est « solide comme le roc » et contribue au maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Le gouvernement chinois n’a toujours pas répondu.

Ces dernières semaines, Pékin a présenté les efforts de l’administration sortante de Trump pour approfondir les relations avec Taïwan comme la « folie finale » des responsables sortants. Mais l’administration Biden n’a montré que peu de signes d’une rupture majeure avec la politique de Trump à l’égard de Taïwan.

La semaine dernière, l’ambassadeur de facto de Taïwan aux États-Unis, Hsiao Bi-khim, est devenu le premier représentant taïwanais à assister à une investiture présidentielle américaine depuis des décennies. Trump n’avait pas lancé une telle invitation pour son investiture en janvier 2017, mais l’année précédente, en tant que président élu, il avait eu un échange téléphonique avec le président taïwanais Tsai Ing-wen.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré lors de son audition de confirmation la semaine dernière que Biden veillerait à ce que Taïwan soit en capacité de se défendre. Wang Huiyao, président du Centre for China and Globalisation, un groupe de réflexion basé à Pékin, a déclaré que la déclaration américaine était une réponse mesurée suite au signalement de l’incursion dans l’espace aérien de Taiwan.

« Les États-Unis pourraient se sentir obligés de réagir après les efforts de Taïwan pour rendre l’incursion publique, mais, en se référant à quelques lignes du ministère, il est encore trop tôt pour savoir quelle est la position de Biden sur la question », a-t-il déclaré. Pékin a augmenté sa pression militaire sur Taïwan en 2020. Le chef de la défense de l’île a compté 1 710 sorties aériennes et 1 029 incursions maritimes dans la zone d’identification de la défense aérienne de l’île au cours des neuf premiers mois de cette année là.

Le chef de la défense de Taiwan a comptabilisé 1 710 sorties aériennes et 1 029 incursions maritimes dans la zone d’identification de la défense aérienne de l’île au cours des neuf premiers mois de l’année. Photo : AFP

Samedi également, plusieurs porte-avions américains emmenés par l’USS Theodore Roosevelt sont entrés en mer de Chine méridionale. Le groupe d’attaque devrait mener des opérations de routine « pour assurer la liberté des mers, construire des partenariats qui favorisent la sécurité maritime », a déclaré samedi le Commandement Indo-Pacifique américain.

Entre-temps, le ministre japonais de la défense Nobuo Kishi et le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin, récemment confirmé, ont convenu dimanche de renforcer l’alliance de leurs pays dans le contexte de la puissance maritime croissante de la Chine. « Nous avons décidé de nous opposer à toute tentative unilatérale de changer le statu quo dans les mers de Chine méridionale et orientale », a déclaré Kishi aux journalistes suite à un échange téléphonique avec son homologue américain.

Carte de Taïwan d’après la CIA

Les ministres ont réaffirmé que l’article 5 du traité de sécurité entre le Japon et les États-Unis, qui oblige les États-Unis à protéger le Japon contre une attaque armée, concerne bien les îles Diaoyu, situées dans la mer de Chine orientale, qui sont administrées par Tokyo mais revendiquées par Pékin, a-t-il ajouté. La Chine a exercé une pression vigoureuse pour faire valoir ses revendications territoriales dans les deux mers, ce qui a accru les tensions avec le Japon et d’autres pays asiatiques.

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