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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2020-60

SAGEGATE : TROISIÈME EPISODE

Par Nafeez Ahmed, traduit par Jocelyne le Boulicaut

jeudi 13 août 2020, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT enseignante universitaire d’anglais retraitée pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

SAGEGATE : TROISIÈME PARTIE

Le 3 juillet 2020 Par Nafeez Ahmed

Groupe consultatif scientifique sur les urgences

Cummings et Johnson ont défié les conseillers scientifiques en levant les restrictions sans assurer des tests et un traçage rigoureux

La troisième partie de l’enquête de Nafeez Ahmed montre comment la santé publique a été sacrifiée sur l’autel de l’idéologie alors que le confinement était assoupli. Moins de deux semaines après la mise en place tardive des restrictions de distanciation physique pour contribuer à lutter contre la crise du coronavirus, le gouvernement de Boris Johnson a chargé son groupe consultatif scientifique sur les urgences (SAGE) de déterminer avec quelle rapidité ces restrictions pourraient être levées.

Les documents du SAGE que j’ai étudiés confirment que le gouvernement a été averti par le SAGE en termes très clairs que si les mesures de confinement étaient assouplies trop tôt sans qu’un système rigoureux de "tests, traçage et isolement" soit mis en place, cela conduirait à une résurgence du virus, avec un risque élevé de nouveaux décès.

Tout au long du mois de mai, le SAGE a été presque entièrement absorbé par l’objectif du gouvernement de lever les restrictions. Cette démarche a été qualifiée de "souhaitable" tant du point de vue comportemental qu’"économique".

Le 1er mai, le SAGE a appelé à la mise en place d’un programme national de tests et de traçage, et a demandé au gouvernement de le comparer aux "meilleures expériences internationales", en citant comme exemples la Corée du Sud et l’Allemagne.

Mais les programmes de tests et de traçage de ces pays avaient été mis en place des mois plus tôt, dès la fin janvier. Le procès-verbal du SAGE confirme qu’il a fallu près de cinq mois au gouvernement britannique pour décider qu’il devait adopter un tel programme, période pendant laquelle il a de fait abandonné le traçage des contacts alors même que d’autres pays en augmentaient l’utilisation.

"La possibilité de tester et de relâcher des contacts est souhaitable d’un point de vue comportemental (et économique)", peut-on lire dans le procès-verbal. "Toutefois, il n’y a pas suffisamment de preuves à l’heure actuelle quant à la manière dont cela pourrait être fait efficacement".

La cécité volontaire concernant la surveillance et le traçage

En réalité, les preuves ne manquaient pas en matière de tests et de traçage. Cela faisait longtemps que les stratégies des meilleures pratiques d’autres pays en avaient fourni pléthore. Le gouvernement n’a tout simplement pas demandé au SAGE de les obtenir.

Les documents montrent que le Foreign Office et le Cabinet Office n’ont été sollicités lors de cette réunion que pour comparer les "stratégies internationales de test et de traçage" et qu’un document serait produit pour examen par le SAGE d’ici la fin de la semaine. Le fait que le gouvernement ne disposait pas encore de ces connaissances est étonnant. Près de six mois après le début de la pandémie, le gouvernement a négligé la seule démarche susceptible de mettre fin au coronavirus.

Le SAGE a insisté pour que le gouvernement attende que le niveau des infections soit à son point le plus bas possible avant de lever les restrictions - ce qu’il n’a pas fait.

Le nouvel accent mis par le SAGE sur les tests a été présenté au gouvernement à plusieurs reprises avec vigueur et insistance. L’idée d’une "application basée sur le traçage" a également été mise en avant et il ressort clairement du procès-verbal que le SAGE a été invité à prendre en compte la "modélisation" pour étudier comment une application de recherche de contacts pourrait fonctionner parallèlement à la recherche manuelle.

Il est à souligner que tant le conseiller principal du Premier ministre Dominic Cummings que le conseiller de Cummings Ben Warner étaient présents à cette réunion. Ceci est significatif car ce dernier est le frère de Marc Warner, co-fondateur et directeur général de la Faculty AI. Le mois précédent, la faculté avait été engagée pour construire l’interface Python pour le modèle de l’université d’Oxford qui soutiendrait la conception de l’application de recherche de contacts NHSX.

Pendant le reste du mois, le SAGE n’a cessé d’avertir le gouvernement que la volonté d’assouplir rapidement les restrictions était lourde de conséquences, avec des risques énormes qui, en l’absence d’un véritable programme national de test et de traçabilité, entraîneraient inévitablement une résurgence du virus et de nouvelles vagues de décès.

VOTE LEAVE FIRM

[Vote Leave est une organisation de campagne fondée par Cummings qui a soutenu le vote « Leave » lors du référendum sur l’adhésion à l’Union européenne, NdT] Lié à Cambridge Analytica. "Configuré NHSX". Application de recherche de contacts.Malgré cela, le système de test et de traçage que le gouvernement a ensuite mis en place n’était tout simplement pas adapté à son objectif - et le confinement a quand même été levé.

Dès le 5 mai, le SAGE a averti qu’un "assouplissement plus important des mesures dans toute une série de domaines" était "très susceptible de faire passer le R au-dessus de 1 (confiance élevée)". Le R est le "nombre de contaminations" et désigne le nombre de personnes que chaque individu nouvellement infecté est susceptible d’infecter à son tour.

Le SAGE a également noté qu’une "surveillance efficace" au "niveau local" est nécessaire pour "identifier et répondre à toute épidémie". Pourtant, comme l’ont démontré l’épidémie de COVID-19 de juin-juillet et le confinement à Leicester, le gouvernement n’a pas réussi à établir de directives ni de capacité locales, pas plus qu’une autorité législative pour la surveillance et une réponse rapide au niveau local.

Le SAGE insiste sur le traçage des contacts

Parmi les fonctionnaires du gouvernement qui ont participé régulièrement aux discussions du SAGE à partir du 5 mai, citons Ben Warner, et la conseillère économique en chef adjointe au Trésor, Vanessa MacDougall. La principale fonction de MacDougall est de conseiller le gouvernement sur la manière d’améliorer la croissance économique et la productivité. Sa participation à toutes les réunions du SAGE qui ont suivi sur l’assouplissement des restrictions indique donc de façon très directe que la stratégie de sortie du confinement du gouvernement était motivée par des considérations économiques plutôt que par des préoccupations de santé publique. C’est peut-être la raison pour laquelle le gouvernement semble avoir finalement fait fi des conseils avisés du SAGE.

Le 7 mai, SAGE a fourni sa première évaluation de la stratégie gouvernementale des "bulles" - l’idée que les ménages pourraient commencer à rencontrer d’autres ménages. [Au lieu de déconfiner globalement, méthode française, un foyer pourrait choisir de socialiser avec d’autres foyers, le nombre de foyers étant limités à 3, ce qui forme une bulle, NdT]

L’idée est d’autoriser des "bulles" plus complexes et de types différents pour assouplir les restrictions. Mais le SAGE était sceptique. "L’introduction de la stratégie de bulles parallèlement à d’autres changements pourrait permettre de reconstruire de vastes réseaux, en particulier lorsqu’elle est combinée à une augmentation des contacts dans d’autres contextes", a-t-il déclaré. "Ces réseaux pourraient permettre une transmission dans toute la population."

Lors de réunions ultérieures, le SAGE a continué de souligner la nécessité d’un solide programme de tests et de traçage avant d’assouplir les restrictions, y compris la possibilité de "tests rapides et intensifs", en particulier pour les personnes "à haut risque" d’infection et de transmission du virus à d’autres personnes.

L’HUBRIS ET LE TRIOMPHALISME TECHNOLOGIQUE.

12 millions de livres sterling d’argent public dépensé par le gouvernement pour une application de traçage de la COVID-19 (Paul Dempsey). Au cours de cette période, le gouvernement a créé une nouvelle agence, le Joint Biosecurity Centre (Centre commun de biosécurité, JBC), pour appuyer la surveillance locale et une réponse rapide.

Si le SAGE s’est félicité de cette évolution, il a noté qu’il "reste préoccupé par l’absence d’un système de surveillance, de tests, de traçage et d’isolement qui soit actuellement en vigueur". À la mi-mai, les conseils du SAGE au gouvernement sur la levée des restrictions de confinement étaient sans équivoque : les restrictions ne doivent pas être assouplies sans la mise en place d’un système de tests et de traçabilité adéquat qui permettrait de réagir rapidement, de manière ciblée et locale, à d’éventuelles résurgences.

"La recherche active des contacts doit être une condition préalable à l’introduction du bullage", a-t-il prévenu. Les bulles sociales peuvent "créer des effets non désirés importants", en particulier à court terme. L’assouplissement des restrictions ne doit pas se faire sans "une surveillance efficace des foyers et des systèmes de test et de traçage".

Ces systèmes étaient censés être soutenus par le JBC, mais il manquait de capacités et d’expertise sur "la manière d’identifier les foyers locaux, le rythme des tests requis, les NPI [interventions non pharmaceutiques] qui pourraient être mises en œuvre en réponse (et dans quel délai), les messages publics, le potentiel de poussées impossibles à définir par la seule géographie locale... et la diversité des capacités régionales".

Pour y contribuer, le SAGE était prêt à offrir "un soutien et des conseils rapides et continus au JBC". Il n’est pas du tout évident que le JBC ait à quelque moment que ce soit acquis ces capacités souhaitées de manière significative.

Trouver la bonne réponse

Le 19 mai, SAGE avait renouvelé son appel à la mise en place de meilleurs systèmes avant l’assouplissement des mesures de confinement. Il a noté qu’"un système efficace de tests, de traçage et d’isolement sera nécessaire (mais pas suffisant en soi) pour permettre d’autres ajustements substantiels des mesures de distanciation sans que le R passe au-dessus de 1". Les autres mesures nécessaires incluraient l’hygiène des mains, les points de désinfection des mains, les protections du visage, ainsi que d’autres "systèmes et infrastructures de soutien".

Le SAGE a également présenté son pire scénario probable pour la levée du confinement : l’assouplissement des restrictions à partir du 1er juin ferait passer le R à 1,7 pendant quatre semaines. En revanche, l’annulation de cet assouplissement ramènerait le R à 0,7, avant de "revenir à 1 pour le reste de l’année 2020". Le scénario était basé sur l’hypothèse que plusieurs systèmes tomberaient en panne, comme "l’incapacité à identifier rapidement une incidence en augmentation et l’incapacité à réagir en temps utile".

RESTEZ VIGILANTS
REPRENEZ LE CONTRÔLE
Ne nous blâmez pas
Mike Buckley

Aujourd’hui, des preuves irréfutables montrent que le système de tests et de traçabilité du gouvernement est un véritable fiasco. Le groupe indépendant SAGE, dirigé par l’ancien conseiller scientifique principal du gouvernement, Sir David King, a déclaré que le système actuel est incapable de détecter jusqu’à 80 % des contacts d’une personne infectée parce qu’il s’agit d’un système "centralisé" et vertical plutôt que d’une approche "locale d’abord".

Le bureau du cabinet (du 1er ministre) n’était manifestement pas satisfait du pire scénario du SAGE. Le gouvernement avait donc demandé au SAGE de le réexaminer.

Le gouvernement a également refusé d’investir dans la construction d’infrastructures locales de santé publique et de capacités décentralisées pour soutenir un système national viable de tests, de traçage et d’isolement.

Au lieu de cela, il a choisi de passer des contrats avec des conglomérats géants sans expérience pertinente, comme Deloitte - avec des conséquences désastreuses pour la santé publique. En vertu du contrat gouvernemental de Deloitte par exemple, la société n’est même pas tenue de communiquer les résultats positifs des tests au Public Health England ou aux autorités locales. Quel en est donc l’intérêt ?

Mais le gouvernement a toujours su qu’un programme de tests et de traçage viable devait s’appuyer sur les compétences locales. Le 21 mai, le SAGE a lancé son avertissement le plus sérieux et le plus clairvoyant sur l’approche du gouvernement concernant la levée des restrictions.

En raison du défi que représente le renforcement des capacités locales, le SAGE a de nouveau exhorté le gouvernement à ne pas se précipiter dans l’assouplissement des restrictions : "Si le système de test, de traçage et d’isolement (TTI) commence à fonctionner alors que l’incidence et la prévalence de la COVID-19 dans la population sont relativement élevés, le système pourrait très rapidement être submergé".

Le bureau du cabinet n’était manifestement pas satisfait du pire scénario présenté par le SAGE. Le gouvernement lui avait demandé de le revoir "à nouveau", mais le SAGE lui a répété que le modèle "prévoyait une hausse du R à 1,7 en raison de l’absence d’une détection rapide de l’augmentation des cas d’infection dans la population".

Le SAGE a appelé à une "planification souple des capacités locales" au sein du NHS pour permettre des réponses de santé publique face à une augmentation du R et a ensuite averti que, si cette planification n’était pas mise en place, "d’autres scénarios, tels qu’une augmentation du R à 1,2, pourraient être plus difficiles à détecter et, avec le temps, conduire à une augmentation progressive des hospitalisations et des décès".

Le groupe a poursuivi en précisant que l’ouverture des écoles augmenterait également le risque d’aggravation de l’épidémie : "Soit le bullage social, soit l’ouverture tant des écoles primaires que secondaires permettraient de recréer des réseaux de transmission importants, ce qui aurait un effet majeur sur l’épidémie".

De même, l’ouverture des commerces nécessiterait d’importants changements environnementaux tels que la distanciation, les mesures d’hygiène, la ventilation, ainsi que de solides "mécanismes pour les appliquer" afin d’en faire assurer le respect. Le SAGE a également prévu que des messages inopportuns concernant la levée des restrictions signaleraient au public que la distanciation physique n’était plus quelque chose d’important.

Sans message approprié, "des modifications multiples et répétées des restrictions actuelles" pourraient amener les gens à ne plus adhérer aux mesures encore en vigueur, ce qui aurait "des conséquences négatives importantes et non souhaitables".

Enfin, le SAGE a insisté pour que le gouvernement attende que les infections atteignent leur point le plus bas possible avant de lever les restrictions - ce qu’il n’a pas fait : "Plus le nombre d’infections sera faible au moment où les mesures seront levées, mieux ce sera en termes de gestion de l’épidémie".

Cela créerait une situation dans laquelle "moins de personnes seraient infectées, tomberaient malades et mourraient". Si, toutefois, le système de dépistage et de traçage des contacts était débordé, il faudrait "réimposer des NPI importantes" pour reprendre le contrôle de l’épidémie.

HEY OH FAITES GAFFE
ATTENTION A CE QUE VOUS FAITES
Soyez vernis
Mike Buckley

Les imbéciles se précipitent

Dans sa hâte à re-démarrer l’économie, le gouvernement a ignoré les avertissements précis et insistants de ses propres conseillers scientifiques. Cela inclut l’abandon de la recommandation sur la distance de deux mètres, malgré l’avis du SAGE au début du mois de juin qui était de maintenir "une distance d’au moins 2 mètres lorsque cela est possible... Les preuves actuelles suggèrent qu’une distance d’un mètre présente 2 à 10 fois plus de risques qu’une distanciation de deux mètres".

Le compte rendu du SAGE indique que l’inadéquation persistante des infrastructures de tests et de traçage pourrait finir par enfermer la Grande-Bretagne dans une situation qui oscillerait entre le nouveau "pire scénario raisonnable" - R restant égal ou légèrement supérieur à 1 pendant le reste de l’année et tombant ensuite juste en dessous de un.

Comme l’a fait valoir l’analyste Mark Thomas de The 99% Organisation [Organisme à but non lucratif basé dans le Kentucky qui est né d’un groupe de travail du mouvement Occupy Wall Street, NdT] à partir d’une modélisation préliminaire de ces scénarios, cela signifierait que les décès par COVID-19 se poursuivraient bien largement en 2021au rythme de confinements locaux périodiques mais tardifs, avec une mortalité comprise entre 110 000 et 250 000 personnes sur une plus longue durée.

Cela signifie que le pays ne sortira jamais vraiment de ce confinement, que les entreprises continueront de souffrir et que le Coronavirus continuera de sévir dans la population et de tuer des gens - tout cela parce que le gouvernement refuse de tenter de l’éradiquer de manière décisive.

Sacrifiés sur l’autel de l’idéologie

Cette enquête a permis de mieux comprendre comment le gouvernement a présidé à la pire catastrophe de santé publique britannique depuis la pandémie de grippe de 1918-1920. Le gouvernement a retardé la distanciation sociale aussi longtemps que possible, puis a levé les restrictions dès qu’il l’a pu - tout cela sans jamais avoir eu l’intention d’essayer d’éradiquer le virus. Cela correspond à la modélisation économique commandée par le gouvernement en marge de SAGE, mais qui a clairement joué un rôle déterminant dans sa stratégie sur la COVID-19.

Le gouvernement n’a pas correctement étudié et modélisé les détails de la distanciation sociale ainsi que la panoplie de systèmes de test et de traçage jusqu’à plusieurs mois après le début de la pandémie. Il semble que l’une des raisons de cet échec soit la fascination macabre de certains fonctionnaires et conseillers pour la notion d’"immunité collective", malgré l’absence totale de preuves scientifiques quant à son efficacité.

Le gouvernement a foulé aux pieds les avertissements scientifiques ad nauseum indiquant que lever les restrictions à la légère et trop tôt, trop rapidement et en l’absence de capacités nationales et locales de tests et de traçage relancerait la transmission du Coronavirus et plongerait le pays, tel un somnambule, dans un nouveau désastre de santé publique.

Au lieu de cela, le gouvernement a continué à privilégier un clientélisme centralisé et la privatisation excessive, tout en refusant d’investir dans les capacités locales décentralisées qui ont fait leurs preuves dans les meilleurs exemples comme la Corée du Sud et l’Allemagne.

À des moments clés de ces processus, certaines personnes se distinguent par leur participation aux réunions du SAGE au cours desquelles certaines les décisions les plus importantes ont été débattues : Dominic Cummings, Ben Warner et Vanessa MacDougall.

Le gouvernement s’est justifié en prétendant avoir simplement "suivi la science". En réalité, le gouvernement a choisi et manipulé la science pour prendre des arbitrages et conduire des changements de stratégie incohérents, sans aucun fondement scientifique réel - sans parler de l’hypothèse primordiale selon laquelle la protection de l’économie exigerait de sacrifier la santé publique, ou vice versa.

Ce qui est ironique concernant l’équipe du Premier ministre, adepte du fantasme de l’immunité collective, est que c’est leur propre incompétence abjecte qui a sacrifié à la fois l’économie et la santé publique sur l’autel de l’idéologie du laisser-faire.

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