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Second volet du diptyque

Surpopulation II - Quelle population la Terre peut-elle supporter ?

par Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID et Jean-Marc Tagliaferri, trésorier d’AID

vendredi 12 juin 2020, par JMT

Ainsi, il y a environ trois fois trop d’habitants en France métropolitaine : il faudrait revenir à 22 millions d’habitants pour soutenir durablement notre niveau de vie actuel ; si on veut être plus nombreux, il faut accepter de diminuer d’autant ledit confort : croyez-vous que beaucoup de Français sont prêts à se serrer la ceinture juste pour cela ?

Quelle population la Terre peut-elle supporter ?

Cette question est la seule qui compte, lorsque l’on évoque les problèmes de la population humaine sur Terre. Que veut dire supporter ?
- Pas simplement nourrir cette population : on produit déjà de la nourriture pour plus de 12 milliards de personnes dont on gaspille 30%, découlant du fait que financièrement elle ne vaut quasiment rien (tout comme les énergies fossiles) et dont on nourrit les animaux (d’élevage et de compagnie).
- Tous les humains rassasiés ne se contentent pas de ce seul service qui excède la biocapacité des territoires surpeuplés : ils aident ces peuples à survivre.


Jour de dépassement mondial de 1970 à 2020

On peut schématiser la structure de la population planétaire ainsi (les chiffres sont gros doigt, mais l’ordre de grandeur est présent) :
- D’abord 2 à 3% de la population, soit 200 millions, sont les hyper-riches, ayant une consommation collective de 1,5 milliards d’humains à la moyenne planétaire (humains « moyens » signifient la consommation moyenne par Terrien)
- Ensuite les riches de tous les pays, environ 500 millions consommant comme 2 milliards d’humains « moyens ». Ils vivent bien, sont probablement conscients que ce mode de vie n’est pas durable, sont parfois même écolos, mais dans une attitude passive : « pourvu que cela dure »
- Puis les classes « moyennes riches » de chaque pays , peu satisfaites de leur sort : 2 milliards de personnes consommant comme 2,5 milliards d’humains « moyens »
- Arrivent les classes « moyennes pauvres » de chaque pays , très insatisfaites de leur sort : encore 2 milliards de personnes consommant comme 1 milliard d’humains « moyens »
- Enfin les pauvres et les miséreux, 3 milliards consommant comme 0,7 milliard d’humains « moyens ».
Tant qu’il y aura des gens plus riches qui ont accès à plus de biens, la majorité des classes plus pauvres fera tout pour y accéder, c’est l’essence même du capitalisme depuis 5 siècles, l’essence même du commerce depuis 30 siècles.

De plus, qui dit population en augmentation de 30%, 40 ou 50% avant stabilisation présumée, dit que nous allons dans les murs. Autrement appelés pics : notamment pour les énergies fossiles mais aussi pour les énergies renouvelables, car il est techniquement impossible d’avoir une croissance de la capacité de production d’une source d’énergie renouvelable à un taux excédent celui du taux de retour de cette énergie (le temps où l’installation a produit en cumulé l’énergie initiale consommée pour sa construction) sans avoir besoin de plus d’énergie fossile.

Par exemple : pour le photovoltaïque, le taux de retour énergétique est de 7 ans donc on ne peut croître que de 1/7 = 14% par an. Pour passer des 5TWh actuellement produits aux 200TWh que la France devrait produire en photovoltaïque, il faudra 28 ans ! Je vous fais grâce du calcul.

Sans compter des pics comme celui des matières premières, ou les perturbations des cycles des sols fertiles, de l’eau, du bois, du poisson, de la biodiversité, etc. Tous ces pics et cycles sont perturbés parce que la population mondiale est trop élevée par rapport aux ressources, surtout dans les pays riches, à forte empreinte écologique.

Combien de planètes nous faudrait-il si tout le monde vivait comme...

Ainsi, il y a environ trois fois trop d’habitants en France métropolitaine : il faudrait revenir à 22 millions d’habitants pour soutenir durablement notre niveau de vie actuel ; si on veut être plus nombreux, il faut accepter de diminuer d’autant ledit confort : croyez-vous que beaucoup de Français sont prêts à se serrer la ceinture juste pour cela ?

Il nous faut donc oublier les « droits à l’enfant » pour en arriver aux « droits de l’enfant » (et conséquemment aux devoirs des parents). Cesser de considérer qu’une famille ce sont des parents et des enfants mais penser plutôt qu’une famille, c’est un groupe d’enfants élevés ensemble (pour la socialisation) avec des personnes adultes de tous âges, liées ou pas par le sang qui s’engagent à s’en occuper…

Ce qui permettra au passage de revenir à un urbanisme plus communautaire stricto sensu plutôt que les îlots d’égoïsme et d’isolement, tels que la société nous les construit. Bouleverser la structure familiale, base de nos sociétés modernes, et revenir à une société « tribale », dans le sens où l’éducation est confiée à la « tribu » ? Pourquoi pas.

Dans les pays moins exigeants au regard de l’empreinte écologique, et en croissance démographique notoire, viendra bien le moment où leur empreinte dépassera une Terre. Bref, et pas seulement dans les pays riches déjà en hiver démographique : nous sommes déjà trop nombreux partout.

Jean-Marc Tagliaferri et Bruno Bourgeon, pour AID, http://aid97400.re

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* Jour du dépassement

Le jour du dépassement, kézako ?

Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule en partenariat avec le WWF « le Jour du dépassement » (Overshoot Day, en anglais) sur la base de trois millions de données statistiques de 200 pays.

C’est la date à partir de laquelle l’empreinte écologique dépasse la biocapacité de la planète.

L’empreinte écologique caractérise la surface de la Terre utilisée par l’Homme pour pêcher, élever, cultiver, déboiser, construire et brûler des énergies fossiles. La biocapacité, quant à elle, représente la surface de la planète nécessaire pour faire face à ces pressions.

Depuis les années 1970, la date du Jour du dépassement se dégrade. En 1998, elle avait lieu le 30 septembre. En 2019, elle arrive deux mois plus tôt : le 29 juillet. Cette date est marquée cette année par une nouvelle augmentation des émissions de CO2.

Cette année, le « jour du dépassement de la Terre », qui marque le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année, devrait tomber le 22 août 2020, soit trois semaines plus tard qu’en 2019 (29 juillet), selon le Global Footprint Network