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Une sorte d’effondrement

Vers le totalitarisme

par Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

lundi 2 mars 2020, par JMT

La crise d’avenir est une maladie dont le processus débute par une carence, suivie d’une explosion et se termine par une gigantesque poussée de fièvre.

La carence d’avenir survient dans les années 2000. L’Occident est en panne de vision : cécité à l’impératif de changement, refus des systèmes en place à se remettre en question, élites arrimées à leurs prés carrés pour qui les réalités changeantes du monde sont dans le meilleur des cas des sujets de contrariété.

Explosion d’avenirs dans les années 2010 : on assiste depuis une dizaine d’années à une explosion tout aussi pathologique de l’offre en matière d’avenirs, chacun y allant de ses prédictions, innovations, projets et visions d’avenir, imaginant le futur vierge et ouvert à sa seule volonté.

Dans un monde physiquement plein, l’avenir est apparu comme la seule terra incognita offerte aux aventuriers qui s’y ruent encore dans le plus grand désordre. Malheureusement le futur est aussi plein que le présent et, sans carte fiable de ses réalités dures, c’est un grand carambolage qui en résulte, exprimé par toutes les tensions (géo)politiques traversant la planète.

Poussée de fièvre à partir de 2020 : la 3ème phase de cette pathologie sociale, la poussée de fièvre consiste en un vaste « nettoyage simplificateur » d’avenir qui prend tous les accents du totalitarisme.

Vers le totalitarisme (I) : la crise d’avenir

La crise d’avenir est une maladie dont le processus débute par une carence, suivie d’une explosion et se termine par une gigantesque poussée de fièvre.

La carence d’avenir survient dans les années 2000. L’Occident est en panne de vision : cécité à l’impératif de changement, refus des systèmes en place à se remettre en question, élites arrimées à leurs prés carrés pour qui les réalités changeantes du monde sont dans le meilleur des cas des sujets de contrariété.

Explosion d’avenirs dans les années 2010 : on assiste depuis une dizaine d’années à une explosion tout aussi pathologique de l’offre en matière d’avenirs, chacun y allant de ses prédictions, innovations, projets et visions d’avenir, imaginant le futur vierge et ouvert à sa seule volonté.

Dans un monde physiquement plein, l’avenir est apparu comme la seule terra incognita offerte aux aventuriers qui s’y ruent encore dans le plus grand désordre. Malheureusement le futur est aussi plein que le présent et, sans carte fiable de ses réalités dures, c’est un grand carambolage qui en résulte, exprimé par toutes les tensions (géo)politiques traversant la planète.

Poussée de fièvre à partir de 2020 : la 3ème phase de cette pathologie sociale, la poussée de fièvre consiste en un vaste « nettoyage simplificateur » d’avenir qui prend tous les accents du totalitarisme.

L’hystérie futuriste : la visualisation de l’apocalypse

Nous savions que le monde allait passer d’une situation d’horizons bouchés à une explosion de l’offre d’avenirs. La réalité dépasse l’imagination. Les réseaux sociaux sont les vitrines de cette compétition d’avenirs, assaisonnés de valeurs morales « XXIème siècle » : images d’un monde de professionnels de science-fiction, pensant bien et parlant blanc, angoissés à l’idée de « louper » l’innovation qui les rendra riches, où chacun se pose en oracle.

Les médias, dont le métier est de parler de ce qu’il s’est passé, sont de plus en plus tournés vers ce qu’il va se passer, présentant données sur le passé et anticipations de l’avenir, sans offrir à leurs lecteurs la chance de pouvoir se repérer dans leur grande « macédoine » intellectuelle. Les écoles transmettent à leurs étudiants l’idée que l’avenir sera ce qu’ils en feront sans leur offrir de méthode de rationalisation de celui-ci. Les acteurs économiques et politiques veulent « anticiper les anticipations » de leurs concurrents, aboutissant à de nouvelles formes de paralysie devant une réalité d’avenir trop complexe pour l’action.

Cette foire à l’avenir serait-elle la dernière forme d’expression de la liberté qui a soufflé sur le monde pendant un peu plus d’un demi-siècle, liberté désormais retranchée dans ce lendemain fantasmé ? « L’avenir est ce qu’on en fera » certes, mais de combien de « je » divergents est composé ce « on » ? A quoi ressemblera le produit de tous ces « je » incohérents ?

Quoiqu’il en soit, cet excès d’avenir présente un spectacle de plus en plus effrayant pour une part croissante de population qui se réfugie dans toutes les formes de « repli » que l’on sait : nationalisme, religiosité, tout sécurité, écologisme… et autres rejets d’une modernité mue par des apprentis-sorciers. En 20 ans, nos sociétés sont passées de « l’avenir n’est pas un sujet » à une mise en scène dramatique d’avenirs techno-environnementaux inspirant à des pans importants de population des sentiments de terreur… un « terrorisme de l’avenir ».

La « solastalgie » que je vous ai déjà évoquée est une pathologie identifiée depuis 1958, consistant en une souffrance mentale à l’idée de la disparition du monde familier dont la course exclut graduellement l’humanité tout entière, créant le sentiment nostalgique que « nous devenons tous des étrangers dans nos propres pays ».

Cette maladie affecte les personnes très sensibles à la perspective des changements climatiques et environnementaux à venir. On parle même de syndrome « pré-traumatique » … Maladie du futur donc. Ce qui nous amène à l’autre face, à savoir la projection morbide dans un avenir apocalyptique, donnant lieu aux formes extrêmes d’écologisme de type Extinction Rébellion, sans réelle vision du futur… Bien entendu ce sont deux faces d’une même pièce : la « futurite ».

Futurisme et fascisme

Cette « futurite » ambiante fait suite à la gigantesque révolution sociétale entraînée par Internet. Une révolution comparable aux conséquences d’une guerre : reconstruire sur de nouvelles bases. Ce travail collectif de reconstruction d’une société oblige à faire des plans, à penser demain. Tout le monde s’y attelle.

Mais l’inadéquation des structures de pouvoir issues de la période antérieure a interdit tout travail coordonné et donc tout résultat satisfaisant, faisant monter les sentiments d’inefficacité, d’impuissance et de colère. Monde à reconstruire, élites impuissantes, quelles voies emprunteront les peuples en colère pour sortir du piège où les plonge la complexité de la transition systémique à accomplir ? L’ampleur de la tâche oblige à craindre le pire…

La situation dans laquelle l’humanité se trouve est sans précédent, mais elle rappelle cette autre époque trouble qui a présidé à l’avènement des grandes expériences totalitaires du XXème siècle, elles aussi ancrées dans un rapport modifié au temps et au progrès notamment révélé par le « futurisme », ce courant artistique né en Italie, cent ans précisément avant cette « futurite » qui nous occupe.

Soyons clair : le futurisme italien n’est pas fasciste ; mais il a fourni un terreau intellectuel au projet mussolinien. Né en 1909 autour du poète Marinetti, ce mouvement s’est posé en rupture avec la tradition esthétique classique pour célébrer les représentations de la modernité qu’étaient la ville, les machines et la vitesse…

Le Trans-humanisme en est la version contemporaine. Dès l’origine Marinetti intégrait à sa pensée artistique une dimension politique impliquant la réflexion sur de nouvelles valeurs sociales... La bien-pensance intriquée dans les descriptions d’avenir sur les médias mainstream est un écho moderne aux idées de Marinetti. Certes l’Histoire ne se répète pas, mais tout en balbutiant, elle vocifère ses intentions. Et d’autres parallèles s’imposent…

Jeunisme et écologisme

En cohérence avec l’orientation future décrite ci-dessus, la société a connu un renversement générationnel radical, passant en une dizaine d’années d’une primauté des baby-boomers à celle des générations y et z (les 15-45 ans en gros), sautant allégrement la « génération x » qui se retrouve aujourd’hui assimilée aux baby-boomers au plus grand mépris de leurs caractéristiques et projets spécifiques.

Chefs d’état et de gouvernement de moins de 40 ans (Marin en Finlande, Kurz en Autriche, Leo Varadkar en Irlande, Roivas en Estonie, Macron en France, mais aussi Kim Jong-Un en Corée du Nord ou Tamim Ben Hamad Al-Thani au Qatar…), 7 ministres belges de moins de 40 ans, égéries de moins de 20 ans (Greta Thunberg en Suède), plus un projet ne peut se permettre de ne pas avoir sa/ses jeune(s) icône(s) …

Or en toute chose, l’excès est mauvais. Le discours baby-boomer actuel sur le thème « A vous les jeunes de réparer nos bêtises, nous on part à la retraite ! » est la dernière expression de l’irresponsabilité d’une partie de cette génération, faisant mine de laisser une génération inexpérimentée, mal éduquée et déconnectée de l’Histoire (résultant de la culture de l’instantanéité promue par Internet) gérer la plus grande transition systémique de l’Histoire de l’Humanité.

En réalité, le jeunisme est une fois de plus la version idéologique de l’authentique rajeunissement souhaité de la politique. Ces jeunes sont-ils des acteurs d’un projet bien pensé à l’élaboration duquel ils ont participé ? Ou les icônes d’un autre projet projeté par une autre génération, de plus en plus illégitime ?

Nous avons tendance à voir la main du baby-boom derrière les visions de fin du monde véhiculées par une génération en fin de course. Et l’écho du passé qui s’impose à nos esprits, sont ces mouvements de jeunesse que les totalitarismes mettent toujours en place pour avoir l’air sympathique et imposer leur idéologie pour les siècles des siècles : jeunesses communistes, fascistes, hitlériennes, etc… Les politiques d’embrigadement de la jeunesse que ces régimes ont mis en place au siècle dernier sont-elles si différentes de celles dont sont aujourd’hui la cible les jeunesses mondiales sur le thème de la catastrophe climatique : « jeunesses écologistes » ?
2020 : mobilisation générale contre le changement climatique
L’écologie, ou préservation de l’environnement dans un monde surpeuplé, mérite largement un débat éclairé, des politiques intelligentes et des investissements efficaces ; en revanche, l’écologisme est la version idéologique, où la préservation de l’environnement devient l’habillage d’une machine de guerre contre les libertés et la raison dans laquelle viendront de plus en plus s’engouffrer d’obscurs agendas d’argent et de pouvoir.

En 2020, ça y est, tout le monde a compris que l’écologie fournit le thème fédérateur permettant de retrouver la puissance d’action à laquelle oblige la taille des enjeux de transformation. Pour ne citer que deux cas des plus emblématiques de cette prise de conscience :

* Celle de l’UE de Von Der Leyen qui lance son Green Deal, destiné à catalyser l’émergence d’une finance à l’échelle du continent (même si l’objectif est salutaire, on voit déjà que l’écologie sert d’autres agendas, tout aussi pertinents d’ailleurs : croissance, inégalités… et changement climatique).

* Celle de la finance internationale incarnée par Larry Fink (BlackRock) rédigeant son manifeste vert en mettant en garde ses pairs contre les dangers que feront peser les catastrophes climatiques sur les assurances et in fine sur l’ensemble du système financier, et en proposant d’orienter la puissance de feu du secteur vers l’investissement dans l’économie verte.

Mais ces deux cas ne sont que révélateurs du puissant phénomène de convergence de toutes les parties vers la lutte contre le changement climatique :

* Davos 2020 sur le thème du climat

* Partis politiques quasiment tous verdis ; même les partis d’extrême-droite y viennent, prenant conscience du potentiel politique de cette cause

* Opinions publiques ultra-sensibilisées à coup de vidéos-catastrophes et d’incessants messages sur l’apocalypse climatique

* Petites et moyennes entreprises se mobilisant pour divers écolabels

* Grandes entreprises communiquant sur leurs actions en faveur de l’environnement : greenwashing, green marketing

* Ecoles, réseaux sociaux, publicité…

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID, d’après GEAB 142 Le bulletin mensuel du Laboratoire européen d’Anticipation Politique (LEAP) - 15 Fév 2020

Vers le totalitarisme (II) : le techno-écologisme

Le catalyseur vers cette uniformisation totale de pensée est constitué par la crise financière de 2020 (qui se transformera immédiatement en crise géopolitique). Une crise qui, contrairement à celle de 2008, a épuisé toutes les ressources du modèle antérieur (financiarisation de dette, politiques non-conventionnelles, manipulations diverses, algorithmes) et oblige au changement de paradigme.

Cette crise financière sera déclenchée dans l’année par l’effondrement final du système pétrole. Le discours environnemental a accompagné ce glissement en partie contrôlé mais la grande anticipation du peak oil (en mettant en évidence le fait que les ressources limitées en pétrole obligeaient à penser une fin de l’ère-pétrole et à la préparer) est sans doute le facteur le plus à l’œuvre derrière cette transition vers l’après-pétrole.

La radicalisation du thème climat va offrir la bouée de sauvetage dans la grande tempête que s’apprête à provoquer la « chute de la maison-huile ». En effet, si « sauver la technocratie financière mondiale » n’est pas vraiment un message politique mobilisateur pour trouver l’énergie de la transformation paradigmatique, il en va tout autrement de « sauver la planète ».

L’Occident est en cours de mobilisation générale sur un seul sujet : la lutte contre le changement climatique (au lieu de la protection de l’environnement) : prenons conscience de tout le potentiel de dérive totalitaire qui peut découler de cette synergie.

La naissance du techno-écologisme

Ceci décrit une dystopie. L’Histoire a tendance à se rappeler des « roaring twenties », dominées par la joie de vivre, le jazz et le charleston. Mais cette histoire, c’est celle des Américains.

En Europe, la population venait de connaître l’horreur absolue de la première guerre mondiale et vivait un immense choc post-traumatique dont le dadaïsme donne une idée. En outre, les Européens sentaient que la guerre n’était pas vraiment terminée : Traité de Versailles revanchard qui prépare la prochaine guerre, présence de tous les stigmates de la guerre (camps de prisonniers et de soldats, campagnes meurtrières de déminage, ruines…) propices à épidémies (grippe espagnole de 1918 : 20 millions de morts) et famines (5 millions de morts en Ukraine en 1922).

Les années 20 en Europe n’ont pas été « roaring » mais plutôt « screaming ». Dans cette vision de l’apocalypse, on trouve cette immense aspiration à l’ordre et à la paix qui jettera bientôt les peuples européens dans les bras d’idéologies et de chefs charismatiques promettant des lendemains qui chantent.

Aujourd’hui notre expérience de fin du monde est fantasmée. En cela, peut-être est-elle plus virulente encore que celle de nos ancêtres. Elle est issue de ces prédictions sur les conséquences du changement climatique induites par l’aspiration de 7 milliards d’individus d’accéder au confort de vie des Occidentaux, un changement de dimension démographique imposant un changement de paradigme énergétique et économique d’une très grande complexité.

La gestion de cette transition justifie la communication à l’origine de toutes les images traumatisantes nourrissant un « vécu » de fin du monde comparable à celui qui caractérisa les années 1920 et faisant émerger une radicalité identique en faveur d’un retour à l’ordre ancien (paradis perdu de paix) que paradoxalement seul un ordre nouveau peut conduire (le projet de Mussolini consistait bien en un renouvellement des élites). C’est ainsi que Mussolini peut être vu comme un « conservateur moderne ».

De nos jours, c’est le « techno-écologisme », ou la fusion des innovations Trans humanistes des GAFA avec le contenu politique du combat contre le changement climatique. 2020 est l’année de déploiement de la 5G et des monnaies digitales (Libra, e-yuan, e-euro, et même e-dollar désormais).

Ces prochaines étapes de progrès technologique vont pousser l’économie de surveillance à de nouveaux sommets, économie de surveillance dont les gains (via les taxes GAFA et canalisations financières vers l’économie verte) et les techniques (collecte de données individuelles à visée prédictive) vont commencer dès cette année à servir le projet politique écologiste dans le plus grand enthousiasme populaire et avec de réelles avancées… Au début.

Rappelons que le totalitarisme tend à la totalité, s’immisçant dans la sphère intime des pensées, imposant à tous l’adhésion à une idéologie obligatoire. Si la protection de l’environnement est une cause aussi pertinente que celle de la paix à laquelle aspiraient nos aïeux, l’autoroute que l’humanité s’apprête à emprunter pour y atteindre sera encore plus totale qu’il y a 100 ans :

* Les techniques de contrôle de la pensée sont d’une puissance quasi illimitée

* La taille des populations est sans mesure avec celles des années 30

* L’enjeu est également supérieur : il ne s’agit ni plus ni moins que de sauver la planète.

Une telle mobilisation en faveur de ce sauvetage promet le changement de paradigme dont toutes les crises nous ont révélé l’absolue nécessité. Mais le prix à payer pourrait être faramineux et le temps nécessaire à un retour à la raison long.

Visions d’une société techno-écologiste

Les principes de l’utopie sécuritaire et de l’utopie écologiste en France sont proches : protection de l’environnement, mise en avant du local dans le fonctionnement de l’économie, de la vie politique et dans les modes de vie, renforcement du sentiment de sécurité. Dans sa version radicalisée, l’écologiste se rapproche du « sécuritariste » par son rejet de l’autre (pas l’écologiste modéré).

* Chez l’écologiste ce rejet est général : agoraphobie collective liée à la vertigineuse visualisation des 10 milliards d’habitants de la planète à venir et à leur empreinte collective sur la nature. On peut même décliner des lignes directrices d’un totalitarisme techno-écologiste au service d’une réorganisation de la société :

* Remise en question de la mobilité humaine (travail à domicile, tourisme virtuel, immigration ultra-contrôlée)

* Isolement physique de l’individu ;

* Virtualisation de son environnement qui ne fera que renforcer la tendance à dénaturer l’humain) ;

* Contrôle des naissances, quand les économistes sonnent l’alarme sur la non-soutenabilité économique de la décroissance démographique ;

* Dévalorisation de la vie humaine, en lien avec le point précédent, mais aussi avec la virtualisation ;

* Diabolisation d’un « climato-scepticisme », justifiant les censures ;

* Criminalisation de comportements climato-déviants (où on trouvera de tout) ;

* Prime du politique sur l’économique (mise au pas d’un modèle économique d’hyperconsommation / fin officielle du libéralisme économique) ;

* Repli économique (politiques d’autarcie rendues possibles par les progrès scientifiques en matière agricole par exemple) ;

* Captation de la finance mondiale au détriment des pays tiers (Afrique, Amérique du Sud) qui vont assister à la disparition des investissements étrangers, canalisés vers les économies vertes des pays sources ;

* Brouillage informationnel, donnant le sentiment que les choses vont mieux ;

* Apparition du concept de « climato-terroristes » (qui sera sans doute le signe d’un basculement dans la phase sombre du totalitarisme en question) ;

* Transparence à sens unique (la question de la transparence à l’ère d’internet va se régler dans le sens d’une transparence top-down au nom de l’impératif de surveillance et d’une vaste législation anti-transparence bottom-up au nom de la protection de la vie privée) ;

* Gouvernance désincarnée rendant vaine toute résistance ;

* Remise en question de la démocratie.

Le résultat sera d’éloigner encore un peu plus l’Humain de la Nature comme les promesses radieuses de viande in-vitro le suggèrent déjà. Possible que les consortiums chimiques et technologiques soient les grands gagnants du système.


La viande de synthèse est-elle bio ?

Les risques financiers pour les pays « en développement » les empêcheront de transformer leurs modes de production et de gérer leurs déchets. La planète n’ira donc pas mieux : d’un côté un tiers-monde, planté au milieu du gué sur la voie du développement, n’accédera pas aux modes de production plus propres ; de l’autre un univers moderne hyper-technologique au bout de la logique de l’anthropocène en ayant franchi une nouvelle étape d’artificialisation de la société humaine.

Le climat continuera de changer... Mais l’information contrôlée ne nous en parlera plus et la nouvelle société s’y sera adaptée (nouveaux systèmes d’assurance, d’information, de lois sur les constructions et l’aménagement urbain).

Concluons : penser l’après-demain

Cette vision très sombre se déclinera de diverses manières selon les continents et les pays. Il n’est pas impossible que cette nouvelle expérience politique s’apparente à une sorte de « soft-totalitarisme » permis par l’efficacité des techniques d’information, de surveillance et de contrôle. Et qu’il laisse la place à une réflexion sur la démocratie et l’éducation…

Quoiqu’il en soit, deux types d’action s’imposent pour adoucir et surtout raccourcir la période dure qui s’ouvre :

* Une approche sociale mettant les nouvelles générations en contact intellectuel avec la génération oubliée qui ne véhicule pas les fantasmes morbides de la génération précédente. Cette génération x peut connecter les jeunes à l’histoire, au temps, à la réalité, et leur éviter de perdre pied.

* Une éducation au futur car ces évolutions dramatiques viennent initialement de la carence d’avenir des années 2000, tout le reste n’étant que la suite logique : l’avenir doit devenir un objet d’étude et de culture générales rationnelles, comme le passé. Le citoyen du XXIème siècle ne redeviendra acteur responsable et stabilisateur qu’à ce prix. L’éducation au futur doit rentrer à l’école au plus vite pour rationaliser l’iconographie millénariste, mieux comprendre les enjeux de l’avenir, limiter le potentiel manipulateur de cette hystérie narrative et en déduire les solutions raisonnables et efficaces à mettre en œuvre collectivement.

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID, d’après GEAB 142 Le bulletin mensuel du Laboratoire européen d’Anticipation Politique (LEAP) - 15 Fév 2020

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SOURCE

*Global Europe Anticipation Bulletin n°142 Février 2020 publié par le Laboratoire Européen d’Anticipation Politique
Extrait public

PUBLICATION MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 (Ière Partie) du Lundi 2 Mars 2020 - 09:42

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 (2ème Partie) du Lundi 2 Mars 2020 - 09:46

* Tribune libre sur Imaz-Press Réunion du 2 Mars 2020 à 5h30

* Courrier des lecteurs de Témoignages du 3 Mars 2020 (Ière partie)

* Courrier des lecteurs de Témoignages du 4 Mars 2020 (2ème partie)

* Courrier des lecteurs sur clicanoo.com du 2 mars 2020, 09h18

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien du