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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2020-08

Voilà comment l’industrie des combustibles fossiles tente d’acheter le Mouvement Mondial des Jeunes pour le Climat

Par Alleen Brown, traduit par Jocelyne le Boulicaut

lundi 3 février 2020, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT enseignante universitaire d’anglais retraitée pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

VOILA COMMENT L’INDUSTRIE DES COMBUSTIBLES FOSSILES TENTE D’ACHETER LE MOUVEMENT MONDIAL DES JEUNES POUR LE CLIMAT

Par Alleen Brown, le 13 décembre 2019

Bob Dudley, PDG de BP, à gauche, et Spencer Dale, économiste en chef, s’expriment lors d’une session au Sommet One Young World à Londres le 23 octobre 2019. Photo : Facundo Arrizabalaga/EPA-EFE/Shutterstock

LE JOUR MÊME, en septembre, où Greta Thunberg, une militante pour le climat de 16 ans prononçait au Sommet des Nations Unies un discours émouvant sur l’action climatique , dans lequel elle critiquait les délégués pour avoir " volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses ", les architectes de la crise climatique recevaient à déjeûner une sélection de jeunes participants du sommet.

Des PDG de sociétés de combustibles fossiles, dont BP, Royal Dutch Shell et Equinor (Norvège), assistaient à la réunion annuelle de l’Oil and Gas Climate Initiative [OGCI] à New York, celle-ci regroupe des chefs d’entreprise qui se disent déterminés à prendre des mesures " concrètes " pour lutter contre le changement climatique.

L’ordre du jour du déjeuner était d’" identifier des options pour un engagement à long terme " avec des jeunes en qui l’industrie peut avoir confiance. Student Energy, un organisme sans but lucratif de l’Alberta, près de la région des sables bitumineux au Canada, a aidé à organiser l’événement, qui prévoyait un temps d’échanges pour que les étudiants puissent interroger les PDG quant à leur inaction face au changement climatique.

La tension dans la salle était forte, a déclaré la directrice générale de Student Energy, Meredith Adler, 30 ans à The Intercept. "Toute la discussion a commencé avec un de nos participants expliquant les raisons pour lesquelles les jeunes se méfient des compagnies pétrolières et gazières", a-t-elle dit.

Mais à la fin de la réunion, Meredith Adler a tweeté qu’elle était " très impressionnée " par l’OGCI. "Je ne crois pas qu’ils avaient toutes les réponses ou des réponses assez convaincantes, mais ils sont vraiment à l’écoute", a-t-elle écrit.

Les questions des étudiants ont peut-être été épineuses, mais l’événement a représenté une excellente publicité pour l’industrie des combustibles fossiles. L’époque où les PDG remettaient ouvertement en question l’existence du changement climatique est révolue.

Aujourd’hui, les dirigeants de l’industrie feignent un sentiment d’urgence climatique tout en mettant en avant des propositions d’action pour le climat qui permettront aux entreprises de continuer à exploiter des produits émetteurs de carbone pendant de longues années. Se soumettre à une cohorte d’étudiants sceptiques était une occasion pour les cadres des secteurs pétrolier et gazier de renforcer leur crédibilité à une époque où le seul engagement de nombreux jeunes militants à leur encontre ne se fait qu’au travers de pancartes lors de mobilisations.

Les jeunes militants disent qu’ils rencontrent de plus en plus de ce "youth-washing" [ parallèle avec eco-blanchiment = green washing en ce qui concerne la jeunesse = youth NdT] à mesure que le mouvement mondial des jeunes pour le climat prend de l’ampleur, notamment lors de la conférence annuelle des Nations Unies sur le climat, connue sous le nom de COP 25, qui prend fin cette semaine à Madrid. La " jeunesse " étant devenue synonyme d’action pour le climat, les entreprises et les politiciens utilisent de plus en plus les jeunes pour se présenter comme des gens sérieux en matière de climat.

"Il y a une véritable instrumentalisation de la jeunesse au profit d’une image positive, et c’est ce qui est dangereux et de pure forme ."

" L’instrumentalisation de la jeunesse dans les stratégies devient de plus en plus manifeste ", a déclaré Eilidh Robb, 24 ans, membre de la Youth Climate Coalition du Royaume-Uni, qui a participé aux pressions exercées sur l’ONU afin que cette dernière adopte une politique sur les conflits d’intérêts qui empêcherait les représentants de l’industrie des combustibles fossiles d’exercer une influence à la COP.

"Il y a une véritable gadgetisation de la jeunesse au profit de l’image publique et c’est là qu’est le danger."

Le rassemblement de l’OGCI (Oil and Gas Climate Initiative) a été un exemple particulièrement flagrant de youth-washing. L’OGCI a financé le Student Energy, et Rhea Hamilton, directrice des entreprises de l’OGCI, fait partie du conseil d’administration du groupe. Parmi les " partenaires " énumérés dans le rapport annuel 2018 de Student Energy figurent Royal Dutch Shell et Suncor, l’un des plus grands producteurs de sables bitumineux du Canada. Les compagnies de combustibles fossiles financent régulièrement la conférence annuelle de l’organisation.

Bien que les dirigeants de Student Energy fassent souvent écho aux points de vue de militants comme Thunberg, les membres du groupe - un réseau qui, selon eux, compte 40 000 jeunes - sont en grande partie des personnes qui veulent travailler dans le secteur de l’énergie.

Student Energy fait partie des groupes de jeunes qui ont obtenu le statut d’observateur à la COP 25, ce qui signifie que ses membres peuvent avoir accès aux espaces de négociation, parler avec les négociateurs et négociatrices et participer aux événements. Sa présence aux négociations internationales de l’ONU sur le climat ne peut que s’intensifier.

Le rapport de Student Energy de 2018 a noté que le groupe avait observé une augmentation leur participation de 73 % au sein des commissions actives. L’année prochaine, le grand groupe pétrolier et gazier BP s’est engagé à envoyer 50 délégués, étudiants en énergie, à la COP26. Selon un communiqué de presse de BP, le financement doublerait la taille de la délégation habituelle du groupe, . Dans un espace de conférence qui sert de champ de bataille d’idées sur la manière de faire face à la crise climatique, BP considère apparemment la présence de Student Energy comme bénéfique pour l’entreprise.

Mais les bailleurs de fonds de Student Energy, qui sont certaines des entreprises les plus responsables de la crise climatique, ne montrent aucun signe de faiblesse. Suncor, dont le portefeuille de production, qui se compose principalement de l’extraction des sables bitumineux, est parmi les 100 plus grandes sociétés de combustibles fossiles au monde, la société qui est la plus intensive en production de carbone, et elle a exercé de fortes pressions pour obtenir de nouveaux pipelines qui lui permettraient de continuer à augmenter sa production.

Shell, la 11e plus grande compagnie pétrolière et gazière émettrice de gaz à effet de serre au monde, devrait augmenter sa production de combustibles fossiles de 38 % d’ici 2030. BP, le 14e émetteur en importance, augmentera sa production de 20 %.

Les projections de ces sociétés vont à l’encontre des mesures qui, selon les scientifiques, sont nécessaires pour atteindre l’objectif fixé par l’ONU et qui est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici à 2030. Le but de la COP est de se rapprocher de cet objectif.

Adler a dit à The Intercept que Student Energy participait à l’événement de l’OGCI afin de mettre les industries gazières et pétrolières au défi et de le faire face à face. Elle a déclaré que l’organisation suit des principes de partenariat stricts qui empêchent les bailleurs de fonds d’exercer une influence sur les activités du groupe. Une grande partie des membres de l’organisation veulent travailler dans l’industrie des énergies renouvelables et non pour une entreprise de combustibles fossiles, a-t-elle ajouté, et l’année prochaine, ils diversifieront considérablement leurs sources de financement.

Jeunes délégués de SustainUS lors d’une action à la COP 25 le 4 décembre 2019. Au sein des jeunes, le groupe a été une des principales forces d’opposition à l’influence des entreprises lors des négociations sur le climat. Photo : Avec l’aimable autorisation de David Tong

En ce qui concerne le financement de la COP 26 par BP, Adler a déclaré que Student Energy n’a pas officiellement accepté l’argent. "On est en train d’étudier à quoi ça ressemble et les implications que cela aura afin de déterminer si c’est le bon partenaire."

Pour Taylor Billings, porte-parole de l’organisme à but non lucratif Corporate Accountability, il n’est pas surprenant que l’industrie cherche à collaborer avec un mouvement de jeunes. Comme elle l’explique, "Si les zèbres étaient à la tête de la marche, les entreprises de combustibles fossiles et les gouvernements du Nord se bousculeraient pour être dans le zoo."

L’ONU a rejeté la lettre. "Nous partageons votre point de vue sur la nécessité de décarboner le monde et, à cette fin, de décarboner également les portefeuilles d’investissement des institutions financières le plus tôt possible ", a déclaré Niclas Svenningsen, directeur de l’Action mondiale pour le climat à l’ONU.

Toutefois, il a ajouté : " Nous pensons qu’il est également important d’ouvrir le dialogue et d’examiner la manière dont les actionnaires des différents secteurs procèdent à la transition de leurs modèles d’entreprise ".

Youth-Washing aux Nations Unies

L’ONU a peu fait pour éliminer les possibilités de youth washing lors de ses conférences. Depuis 2015, l’organe directeur international organise chaque année un concours mondial de vidéo pour la jeunesse, dans le cadre duquel les participants soumettent des courts métrages mettant en lumière l’action en faveur du climat. Le prix cette année : un voyage entièrement financé pour assister à la COP 25.

Mais aux côtés de plusieurs agences des Nations Unies qui sponsorisent le projet, on trouvait la Fondation BNP Paribas qui est financée par une banque ayant investi plus de 50 milliards de dollars dans les énergies fossiles entre 2016 et 2018. En réponse, 29 organisations climatiques qui travaillent avec les jeunes ont envoyé une lettre aux organisateurs du projet aux Nations Unies.

"Ce type de détournement d’une initiative de responsabilisation des jeunes par les entreprises est non seulement décevant, mais carrément criminel ", indique la lettre, notant que BNP Paribas est le cinquième plus grand financier des combustibles fossiles en Europe. Les organisations ont demandé à l’ONU de " mettre immédiatement fin à son partenariat avec BNP Paribas afin de s’assurer que l’engagement des jeunes reste à l’abri de l’influence des grands pollueurs et de leurs financeurs ".

" Ne vous rendez pas coupables d’une corruption de notre courage et de notre action ", ont exhorté les auteurs. Pour beaucoup, la réponse est typique. En ce qui concerne le youth-washing, " l’exemple le plus important et le plus flagrant est celui des Nations Unies ", a déclaré Jonathan Palash-Mizner, 17 ans, co-coordinateur de Extinction Rebellion Youth U.S., qui participe à la COP 25. Il a précisé que les espaces prévus pour les jeunes à l’ONU ressemblent souvent à une " table de gamins ", les participants ayant peu de pouvoir de décision.

En attendant, " vous entamez n’importe quelle négociation et tout négociateur prendra Greta Thunberg pour référence ", a déclaré Sarah Dobson, membre de la Youth Climate Coalition du Royaume-Uni, âgée de 23 ans. "C’est embarrassant parce qu’ils ne vont pas être à la hauteur de cette vision."

Dobson participe depuis longtemps à un effort des jeunes pour éjecter les conflits d’intérêts de la COP. La branche officielle de l’ONU chargée de la jeunesse, YOUNGO, interdit à ses sections locales de conclure des partenariats avec des entreprises " qui sont en conflit avec les intérêts des jeunes ".

Le groupe milite depuis des années en faveur d’une politique qui empêcherait toute personne ayant travaillé pour une entreprise de combustibles fossiles d’assister aux futures conférences sur le climat et exige la transparence quant aux réunions entre l’industrie des combustibles fossiles et les pays négociateurs ou les représentants de l’ONU.

Ils renvoient à la Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé, qui stipule que les parties " doivent être vigilantes concernant toute tentative de l’industrie du tabac de saper ou de compromettre les efforts de lutte antitabac " et doivent protéger l’accord contre " les intérêts commerciaux et autres intérêts particuliers de l’industrie du tabac ".

Jeunes grévistes organisant un sit-in pendant la COP 25 le 6 décembre 2019 à Madrid. Photo : Rita Franca/NurPhoto via Getty Images

YOUNGO a de nouveau plaidé pour une politique concernant les conflits d’intérêts lors d’une réunion de l’ONU en juin alors que la logistique de la COP y était en discussion - mais les États-Unis, l’Union européenne et d’autres délégués du Nord ayant rejeté cette idée, ils ont perdu.

"Les politiciens et les PDG font croire qu’il y a une action réelle et concrète alors qu’en fait presque rien n’est fait à part une logique comptable futée et des relations publiques créatives."

Voilà comment, lors du lancement de la COP 25 à Madrid la semaine dernière, une pléiade de représentants de l’industrie des combustibles fossiles se sont retrouvés, arpentant les couloirs, aux côtés des négociateurs qui décideront de la forme du plus important accord international sur le climat.

Les dirigeants de BP, Shell, Total et Suncor ont tous reçu une accréditation pour participer à la conférence par l’intermédiaire de l’International Emissions Trading Association, dirigée par l’industrie et qui a le statut d’observateur. D’autres délégations ont invité des représentants de Chevron, Petrobras et d’autres sociétés de combustibles fossiles. Entre-temps, parmi les sponsors de la COP 25 se trouvait l’entreprise de services publics Endesa, le plus grand émetteur de carbone en Espagne.

L’industrie des combustibles fossiles tente de faire obstacle à un accord ambitieux sur le climat depuis que l’ONU a commencé à négocier sur cette question dans les années 1990. Cette année, les associations professionnelles de l’industrie ont pesé de tout leur poids sur un volet de l’accord connu sous le nom d’article 6, qui concerne des règles pour les systèmes d’échange de droits d’émission.

Dans l’ensemble, les systèmes internationaux d’échange de droits d’émission de carbone n’ont pas réussi à réduire les émissions de façon significative là où ils ont été mis en œuvre. Au lieu de simplement imposer des réductions par le biais de réglementations, les marchés permettent aux entreprises d’investir dans des projets de compensation climatique qui, dans de nombreux cas, se sont avérés n’avoir que peu d’impact réel sur le climat.

La nature des marchés fera une énorme différence dans le montant que l’industrie des combustibles fossiles devra payer. À la COP, comme l’a dit Dobson, "Les multinationales sont littéralement partout."

Compagnies de combustibles fossiles #MaketheFuture

Le youth-washing s’est répandu bien au-delà des conférences de l’ONU sur le climat.

Robb a évoqué la rencontre du premier ministre canadien Justin Trudeau avec Thunberg en septembre, rencontre qui a eu lieu avant qu’il ne participe à une marche des Vendredis du futur dirigée par des jeunes, pendant laquelle il a été chahuté par des Canadiens qui l’ont qualifié de criminel climatique.

Trudeau s’est évertué à se dépeindre comme un dirigeant sérieux en ce qui concerne le climat, mais l’an dernier, son gouvernement a acheté le projet de pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan, un projet extrêmement contesté et à forte intensité de carbone, mais essentiel pour maintenir la rentabilité de l’industrie canadienne des sables bitumineux.

Bien sûr, les exemples les plus dérangeants de youth-washing concernent l’industrie des combustibles fossiles. Cette année, BP a parrainé la conférence annuelle One Young World, parfois appelée " Young Davos ", et a financé la participation de 30 étudiants spécialisés dans les questions énergétiques à faible teneur en carbone. Lors de l’événement d’octobre, le PDG de BP et son économiste en chef se sont relayés sur scène.

"Mais attendez, je suis économiste en chef chez BP, une des plus grandes compagnies pétrolières et gazières du monde. Qu’est-ce que BP fait ici ? Ne faisons-nous pas partie du problème ? Maintenant, je crois sincèrement que ce n’est pas le cas ", a lancé l’économiste Spencer Dale à l’auditoire. "Des entreprises comme BP peuvent et doivent faire partie de la solution."

Et Shell a lancé la campagne #MaketheFuture, suggérant qu’elle construit un avenir meilleur plutôt que de le détruire. La campagne fait la promotion de Shell en tant qu’élément moteur de la technologie à faible teneur en carbone et présente des images de jeunes ainsi que des messages dans les médias sociaux sur le financement que l’entreprise consacre aux programmes d’ingénierie et de sciences pour les jeunes.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau s’entretient avec la militante de l’environnement suédoise Greta Thunberg à Montréal le 27 septembre 2019. Photo : Ryan Remiorz/La Presse Canadienne via AP

Même la Coalition CO2, [la CO₂ Coalition est un think tank conservateur à but non lucratif établi aux États-Unis, et créé en 2015 dans le but de promouvoir une utilisation accrue du dioxyde de carbone en partant du principe que ce dernier a un effet positif sur l’environnement, en aidant les plantes à pousser NdT], groupe d’extrême droite, financé par l’argent des combustibles fossiles des Koch et dirigée par d’anciens conseillers de Trump, tente de recruter des jeunes.

Après avoir lutté pour obtenir le soutien de jeunes cadres du parti républicain, le groupe aurait sollicité des étudiants sur les campus universitaires afin de " les approcher un peu plus tôt ".

"Ils disposent d’une somme d’argent pratiquement illimitée pour essayer de faire bouger la circonscription qui résisterait le plus à leur programme, quelle qu’elle soit ", a déclaré Julian Brave NoiseCat, 26 ans, vice-président du groupe de réflexion progressiste Data for Progress.

En effet, le géant des sables pétrolifères Suncor a également été le " partenaire fondateur " du premier Indigenous Student Energy Summit de Student Energy, tenu en janvier dernier - une occasion qui a donné à l’entreprise l’occasion de cibler en même temps deux catégories spécifiques associées à la résistance aux combustibles fossiles.

Parmi les autres bailleurs de fonds de la conférence des jeunes autochtones, mentionnons Enbridge, TC Energy et LNG Canada, qui tous pourraient tirer profit des pipelines de sables bitumineux qui ont été interrompus par des coalitions dirigées par des autochtones.

Adler a précisé que, jusqu’à récemment, seule l’industrie des combustibles fossiles s’était montrée intéressée dans le financement de la programmation du groupe. "La réalité est qu’il y avait très peu de types d’organismes qui s’intéressaient aux jeunes jusqu’à il y a environ un an ", a-t-elle dit.

Alors que la COP 25 se terminait, avec des questions clés non résolues, Thunberg a été nommée la personne de l’année par le magazine Time. Dans un discours prononcé à l’ONU le même jour, elle a fait référence à la façon dont les entreprises et les politiciens ont récupéré ses paroles.

"Ces mots sont tout ce sur quoi les gens se concentrent. Ils ne se souviennent pas des faits, des raisons mêmes pour lesquelles je dis ces choses en premier lieu ", a-t-elle dit. "Je continue de croire que le plus grand danger n’est pas dans l’inaction - il se trouve quand les dirigeants et les patrons font croire que des actions sont en cours alors qu’en réalité, presque rien n’est fait si ce n’est un rapport comptable astucieux et des relations publiques performantes."

Ce qui est en jeu, dit Dobson, c’est l’affaiblissement d’un mouvement de jeunesse puissant par le blanchiment. " Que des entreprises prennent nos images, qu’elles prennent les symboles de notre mouvement et les utilisent pour valider leurs propres activités, c’est un manque total de respect pour l’effort que nous avons mis dans la construction de ce mouvement de base ", a-t-elle dit. "Cela donne l’illusion que les jeunes ont vendu leurs valeurs pour soutenir les activités d’horribles entreprises."

Correctif : 17 décembre 2019
Une version précédente de cet article indiquait à tort que jusqu’à récemment, seule l’industrie des combustibles fossiles s’était montrée intéressée dans le financement du programme de Student Energy. C’était surtout l’industrie des combustibles fossiles qui avait manifesté de l’intérêt.

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