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Une autre facette du saccage de la planète par l’humanité

L’Homme s’enfonce la tête dans le sable

par Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

mardi 14 janvier 2020, par JMT

A trop vouloir s’enfoncer la tête dans le sable, la Nature nous file entre les doigts.
Nous consommons trop de sable (deuxième matière première consommée dans le monde après l’eau) : 700 g pour une bouteille en verre, 200 t pour une maison, 30.000 t pour 1 km d’autoroute, 12.000.000 t pour une centrale nucléaire…

Le sable est une ressource utilisée par la verrerie, l’électronique, l’énergie, entre autres, mais surtout pour la construction : la moitié de la consommation mondiale, égale à 50 milliards de tonnes annuelles. L’Occident ne laisse pas sa part aux chiens : 4 à 8 t/an/habitant. Mais ce chiffre double dans les pays en forte croissance : la Chine et l’Inde, à elles seules, accaparent les 2/3 de la consommation mondiale.

L’Homme s’enfonce la tête dans le sable

A trop vouloir s’enfoncer la tête dans le sable, la Nature nous file entre les doigts.
Nous consommons trop de sable (deuxième matière première consommée dans le monde après l’eau) : 700 g pour une bouteille en verre, 200 t pour une maison, 30.000 t pour 1 km d’autoroute, 12.000.000 t pour une centrale nucléaire…

Le sable est une ressource utilisée par la verrerie, l’électronique, l’énergie, entre autres, mais surtout pour la construction : la moitié de la consommation mondiale, égale à 50 milliards de tonnes annuelles. L’Occident ne laisse pas sa part aux chiens : 4 à 8 t/an/habitant. Mais ce chiffre double dans les pays en forte croissance : la Chine et l’Inde, à elles seules, accaparent les 2/3 de la consommation mondiale.

Qui dit sable dit déserts, donc nous ne devrions pas nous inquiéter, la ressource est là. Eh bien non : le sable du désert est fait de grains trop lisses qui ne conviennent pas au BTP, il faut des grains rugueux que l’on retrouve dans le lit des rivières, sur les plages, ou au fond des mers.

Le Burj Khalifa, à Dubaï, le plus haut gratte-ciel du Monde, a nécessité 330.000 m3 de béton pour sa construction. Le sable nécessaire, on est allé le chercher en Australie, car l’arrière-pays émirati ne pouvait fournir ce sable tant convoité.

90% du sable des mers vient de la terre, en suivant le cours des rivières. Dans ce parcours, les pièges se multiplient : les barrages retiennent ¼ de la ressource, les fleuves rongent les rives en aval, par exemple entre 2003 et 2012, le delta du Mékong a été érodé à 50%. S’ensuivit une migration des populations ne pouvant ni se nourrir ni y habiter.

Le recueil de sable a fait l’objet de nombreuses interdictions, ce qui a engendré de nombreux trafics. En Italie du sud, la production de sable est aux mains des mafias napolitaine (Camora) et calabraise (NDrangheta). Il y a 8000 sites de production illégaux en Inde (Sand Mafia).

La Chine drague illégalement le sud de la mer de Chine pour y installer des polders et revendiquer la souveraineté sur les Spratly Islands.

75 à 90% des plages voient leur surface diminuer, soit anémiées par le cours des fleuves dévié ou pompé en amont, -le cas existe en France à Nice où la plage de galets de la Baie des Anges est tout sauf naturelle (558000 m3 de galets déplacés entre 1958 et 2005), le Var ayant été bétonné sur tout son trajet aval pour permettre d’éviter les inondations et pour construire l’aéroport : du coup, la plage de sable a disparu-, soit par le dragage, comme au Maroc.

Les plages sont également érodées par les constructions de bord de mer, comme en Caroline du Nord, ou même à La Réunion, voyez la plage de Saint-Paul, ou par la montée des eaux du changement climatique : cas récent avec Calvinia qui a vidé l’étang du Gol.

L’Homme vide la Nature en croyant pouvoir s’extraire de ses rythmes nécessaires. Cela peut-il durer ?

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID
D’après #Datagueule du 10 janvier 2020

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SOURCE : À feu et à sable - #DATAGUEULE 92

10 janv. 2020 Data Gueule

Le chemin de nos vies modernes crisse à chaque pas au bruit des grains de sable qui l’ont pavé. Dans nos immeubles, nos routes, nos portables, nos médicaments ou les bouteilles de nos ivresses... Il est devenu le matériau à tout faire d’une société d’abondance. Sans que jamais n’apparaisse les circuits tortueux de cet ingrédient miracle.

Bâtir, ériger, construire. Édifier le monde à notre image est devenu l’obsession de la modernité, comme si la nature devait être modifiée pour bien vivre, mieux vivre.

Comme si l’on pouvait échapper au cycle de la vie en la rendant artificielle, factice. Sauf qu’à trop vouloir transformer les sols et se les accaparer jusqu’au dernier grain, c’est tout un environnement que les marchands de sable minent progressivement.

Le sable : ce rien de poussière qui apparaît comme l’un des symboles d’une Terre ravagée par nos rêves aseptisés. Un trésor en apparence sans limite que nos rêves de croissance infinie pourrait finir par épuiser. Comme d’autres étendues sauvages, des glaciers aux forêts.

Le temps est peut-être venu de réinventer notre rapport. Passer de la prédation à la coopération, de l’opposition homme environnement à un nouveau lien effaçant les limites entre nature et culture.

AUTRE VIDEO

Enquete sur la disparition du sable (ARTE 1h15)

PUBLICATION MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Lundi 13 Janvier 2020 - 17:57

* Tribune libre sur Imaz-Press Réunion du le Lundi 13 Janvier à 19H17

* Courrier des lecteurs de Témoignages du mardi 14 janvier 2020

* Courrier des lecteurs sur clicanoo.com du lundi 13 janvier 2020, 18h02

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien du jeudi 16 janvier 2020