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Traduction pour AID

L’horloge de la fin du monde est ajustée.

Par Wilderness Wire, traduit par Jocelyne le Boulicaut

mercredi 8 janvier 2020, par JMT

Yoko Ono a dans une célèbre déclaration affirmé que c’est en étant vous-même que vous changez le monde.

On peut très probablement en déduire deux choses : quand elle a dit - être vous-même - elle ne voulait pas dire vivre collectivement dans un mode de vie d’ignorance environnementale. La seconde étant que par - changer le monde - elle ne voulait pas dire augmenter de façon tangible et constante la température à cœur de notre planète ce qui serait une conséquence directe de la première.

L’horloge de la fin du monde est ajustée.

le 3 octobre 2018 par Wilderness Wire

Les scientifiques ont ajusté l’horloge de la fin du monde pour fixer celle-ci à 2035 : 17 années seront-elles suffisantes pour sauver notre planète ?

[L’horloge de la fin du monde ou horloge de l’Apocalypse (Doomsday Clock en anglais) est une horloge conceptuelle créée peu de temps après le début de la guerre froide et mise à jour depuis 1947 par les directeurs du Bulletin of the Atomic Scientists de l’université de Chicago, sur laquelle minuit représente la fin du monde. NdT]

Yoko Ono a dans une célèbre déclaration affirmé que c’est en étant vous-même que vous changez le monde.

On peut très probablement en déduire deux choses : quand elle a dit - être vous-même - elle ne voulait pas dire vivre collectivement dans un mode de vie d’ignorance environnementale. La seconde étant que par - changer le monde - elle ne voulait pas dire augmenter de façon tangible et constante la température à cœur de notre planète ce qui serait une conséquence directe de la première.

Le réchauffement de la planète est devenu quasiment le buzz à la mode ces dernières années, rappelant les images orwelliennes d’un avenir apparemment pas si lointain où nos terres sont englouties sous les eaux, l’atmosphère est toxique, la civilisation telle que nous la connaissons s’est effondrée.

Mais les nouvelles données scientifiques émergentes pointent en permanence vers un danger très réel et urgent. Partout dans le monde, les glaciers fondent petit à petit, le niveau de base de la mer s’élève et les émissions de gaz à effet de serre sont les plus élevées depuis plus de 650.000 ans.

Alors, qu’appelle-t-on au juste le réchauffement climatique ? Il n’y a rien de mystique dans cette affirmation : le globe se réchauffe littéralement.

En fait, tant la masse terrestre que la masse marine sont actuellement plus chaudes qu’elles ne l’ont jamais été depuis 1880, année où à débuté la tenue des registres, et les données indiquent que cette croissance est exponentielle.

Et malheureusement, toutes les preuves quant à la responsabilité de cela pointent majoritairement vers l’humanité.

On sait très bien que l’effet de serre est le principal responsable du réchauffement de la planète, un phénomène connu depuis quelque temps déjà ; Svante Arrhenius, scientifique et prix Nobel, a présenté en 1895 un article abondamment cité qui postule que par rapport aux gaz naturellement présents dans l’atmosphère, des gaz comme le dioxyde de carbone peuvent emprisonner la chaleur près de la surface terrestre.

Il en a conclu que même la plus petite modification de ces niveaux pourrait faire une grande différence quant à la quantité de chaleur emprisonnée et aux effets qu’elle aurait sur notre planète. 123 ans plus tard, c’est donc la cupidité humaine et non l’ignorance qui est en cause.

Depuis la révolution industrielle, notre recherche de croissance a rapidement modifié ce délicat équilibre des gaz atmosphériques, et ce, en dépit des preuves accablantes qui ont été apportées. L’utilisation de combustibles comme le charbon et le pétrole libère dans l’environnement de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone, du méthane, de l’ozone et du protoxyde d’azote.

Des études ont laissé entendre que près d’un million d’années avant la première vague de la révolution industrielle, la présence de notre gaz à effet de serre le plus courant, le dioxyde de carbone, était estimée à environ 280 ppm (parties par million).

Selon les estimations actuelles, ce nombre est d’environ 405 ppm. Avec des niveaux aussi élevés, les publications les plus récentes ont fixé une date hypothétique de fin du monde en 2035 ; la conclusion est que l’humanité pourrait alors franchir un point de non-retour.

Cette date de fin du monde découle de ce que l’on appelle l’Accord de Paris (2016, pas 1947 - pensez plutôt à John Kelly et moins à Joseph Staline).

Il s’agit d’un accord conclu dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, qui avait pour but de maintenir les températures mondiales " bien au-dessous " de 2,0°C au-dessus des températures pré industrielles et de limiter la quantité des gaz à effet de serre émis par les activités humaines à des niveaux tels que les arbres, le sol et les océans puissent les absorber naturellement.

Henk Dijkstra, professeur à l’Université d’Utrecht, a récemment publié une étude dans laquelle il exprimait de très vives inquiétudes quant à la réalisation de ces objectifs si la société ne modifie pas radicalement son cap dès maintenant.

Il a fait observer qu’il y a des délais stricts pour prendre des mesures en matière de climat, notant qu’en tant que civilisation, il nous reste très peu de temps avant que les objectifs de Paris pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou 2°C deviennent inenvisageables même avec la mise en place de stratégies radicalement différentes de réduction des émissions.

A ce stade, et pour parler de façon empirique, les perspectives sont encore bien sombres. Les collègues de Henk ont souligné que même dans le cadre de modèles climatiques les plus généreux et les plus larges, il est crucial de passer à l’action.

L’un des moyens de lutter contre l’utilisation des combustibles fossiles consiste à faire appel à des méthodes alternatives telles que les énergies renouvelables. Malheureusement, la consommation de ces types d’énergie a augmenté de façon marginale au cours des 20 dernières années, passant de près de zéro vers la fin de 1998 à 3,6 % en 2017.

Rick Van Der Ploeg, a déploré qu’en dépit de la prise de conscience toujours plus grande et croissante, le développement annuel des énergies renouvelables ait été extrêmement faible ; étant donné la faible vitesse des transformations politiques et sociales à grande échelle, une action décisive reste nécessaire puisque même le scénario à action modeste est encore une évolution relativement importante comparée aux niveaux actuels des émissions.

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