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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2019-116

L’OTAN doit répondre à la montée en puissance de la Chine, déclare Stoltenberg

Par John Mair et Colin Packham, traduit par Jocelyne le Boulicaut

jeudi 31 octobre 2019, par JMT

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L’OTAN doit répondre à la montée en puissance de la Chine, déclare Stoltenberg

7 août 2019 John Mair et Colin Packham, montage de Darren Schuettler

SYDNEY (Reuters) - L’OTAN doit comprendre les implications de la montée en puissance de la Chine alors que Pékin étend sa puissance dans le monde, y compris dans des régions qui pourraient représenter des enjeux pour les membres de l’organe de sécurité de l’Atlantique Nord, a déclaré mercredi le Secrétaire général Jens Stoltenberg. La détermination de plus en plus marquée de la Chine, y compris dans la mer de Chine méridionale, a suscité des inquiétudes quant à ses intentions, et les États-Unis ont enjoint l’OTAN de reconnaître les nouvelles menaces émergentes, y compris celles émanant de la Chine et de s’y adapter.

"Il ne s’agit pas de déménager l’OTAN dans le Pacifique, mais d’avoir une réponse alors que la Chine se rapproche de nous ", a déclaré Stoltenberg à Reuters lors d’une interview à Sydney. "Alors qu’elle investit massivement dans les infrastructures stratégiques en Europe, et qu’elle accroît sa présence dans l’Arctique, mais aussi en Afrique et dans le cyberespace ", a-t-il ajouté. "C’est pourquoi il est important que l’OTAN s’attaque à la montée en puissance de la Chine, et le moins que nous puissions faire est de collaborer étroitement avec nos partenaires dans cette région [Asie-Pacifique NdT] - Australie, Nouvelle-Zélande, mais aussi Japon et Corée du Sud ", a déclaré Stoltenberg.

Pékin a déclaré que les progrès économiques et militaires du pays ne constituaient pas une menace pour les autres nations. Toutefois, les tensions se sont exacerbées avec l’escalade d’une guerre commerciale entre Washington et Pékin, et le ministre américain de la défense, Mark Esper, a déclaré qu’il souhaitait placer des missiles balistiques à portée intermédiaire dans la région Asie-Pacifique.[Un missile balistique à portée intermédiaire est un missile balistique ayant une portée maximale comprise entre 3 000 et 5 500 km. Il se situe entre les missiles balistiques à moyenne portée et les missiles balistiques intercontinentaux.NdT]

FICHIER PHOTO : Le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse le jour même où les États-Unis s’apprêtent à se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), à Bruxelles (Belgique), le 2 août 2019. REUTERS/FRANCOIS WALSCHAERTS

Dimanche [4 août], lors de sa visite à Sydney, Esper a déclaré que la Chine déstabilisait la région indo-pacifique, accusant Pékin d’avoir une économie prédatrice, de s’adonner au vol de propriété intellectuelle et de "militariser le patrimoine mondial ". "J’ai parlé hier avec le secrétaire Esper et il a clairement dit qu’il faudrait du temps pour mettre au point de nouvelles armes de portée intermédiaire, précisant que tout déploiement éventuel dans cette partie du monde prendra du temps et qu’aucune décision n’avait été prise", a dit Stoltenberg.

Il a pris la parole après avoir rencontré le premier ministre australien Scott Morrison et ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense pour discuter de la Chine, de la guerre en Afghanistan, du terrorisme et de la cybersécurité. "Pour moi, il est extrêmement utile d’écouter l’Australie, ses compétences, son expérience et sa simple présence dans cette région offrent à l’OTAN une vision essentielle", a-t-il ajouté.

La Chine est le principal partenaire commercial de l’Australie, mais les relations diplomatiques et commerciales entre les deux pays se sont considérablement refroidies, Canberra a fait part de ses préoccupations concernant l’influence chinoise dans le pays et a interdit à la société de télécommunications chinoise Huawei d’accéder au réseau 5G de l’Australie. L’Australie et d’autres alliés occidentaux craignaient que la technologie 5G soit une assise technologique pour les infrastructures stratégiques dont la sécurité pourrait être compromise, préoccupations rejetées par Pékin.

"L’OTAN est également convaincue que la technologie 5G constituera la pierre angulaire de la société et l’organisation travaille actuellement à la conception d’un système permettant de sécuriser sa propre technologie ", a déclaré Stoltenberg. "La technologie 5G est extrêmement importante, car c’est d’une manière beaucoup plus fondamentale que la 4G aujourd’hui qu’elle affectera tous les aspects de la vie, de l’industrie, des communications, de l’énergie" a-t-il ajouté.

Stoltenberg s’est montré prudent à propos des derniers pourparlers de paix en Afghanistan, répétant ses propos tenus en Nouvelle-Zélande précédemment, faisant état d’une perspective d’accord plus proche que jamais. "J’espère qu’il sera possible de parvenir bientôt à un accord. Nous sommes plus près d’un accord que nous ne l’avons jamais été, mais il n’est pas possible de donner une date exacte parce qu’il s’agit de négociations ", a-t-il dit.

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