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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2019-80

New CN Series - Les Révélations de WikiLeaks : No. 1 - La vidéo qui a placé Assange dans le viseur des États-Unis

Par Elizabeth Vos, traduit par Jocelyne le Boulicaut

lundi 12 août 2019, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT enseignante universitaire d’anglais retraitée pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

New CN Series - Les Révélations de WikiLeaks : No. 1 - La vidéo qui a placé Assange dans le viseur des États-Unis

23 avril 2019 Elizabeth Vos

Elizabeth Vos est journaliste indépendante et collabore régulièrement à Consortium News. Elle co-anime vigile en ligne #Unity4J. [ communauté en soutien à Julian Assange NdT]

Julian Assange

Consortium News commence aujourd’hui une série d’articles, "Les Révélations de WikiLeaks", qui reviendra sur les principaux documents de la publication qui ont changé le monde depuis la création de WikiLeaks en 2006. Cette série constitue une tentative pour contrer la couverture médiatique conventionnelle, qui ignore le travail de WikiLeaks, et se concentre plutôt sur la personnalité de Julian Assange. C’est la révélation par WikiLeaks des crimes et de la corruption des gouvernements qui a conduit les États-Unis à poursuivre Assange et qui a finalement conduit à son arrestation le 11 avril dernier. La vidéo "Meurtre collatéral" n’a été que la première d’une série de révélations majeures de WikiLeaks qui ont fait du journaliste l’un des hommes les plus recherchés au monde, simplement pour s’être rendu coupable de publication.

" Meurtre Collatéral " a créé la sensation dans les médias en 2010 et a conduit à l’emprisonnement de Chelsea Manning et à une enquête du Département de la Justice sur Julian Assange, rapporte Elizabeth Vos. Mais les crimes de guerre révélés par la vidéo n’ont causé de problèmes à personne d’autre. [Le raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad est une bavure américaine survenue dans le cadre de la guerre d’Irak menée par la coalition alliée, durant laquelle un hélicoptère Apache américain a ouvert le feu, au canon automatique de calibre 30 mm mono-tube M230, sur un groupe de civils, parmi lesquels notamment deux reporters de l’agence Reuters.NdT]

La vidéo qui a placé Julian Assange dans le collimateur des États-Unis

Par Elizabeth Vos, En exclusivité pour Consortium News

WikiLeaks a été fondé en 2006, mais c’est la publication le 5 avril 2010 de "Meurtre collatéral" qui a fait du "lanceur d’alerte-éditeur" un phénomène mondial, attirant admirateurs et ennemis. Au sujet du film, WikiLeaks a écrit : "La vidéo, tournée à partir du viseur d’un hélicoptère Apache, montre clairement le meurtre gratuit d’un employé de Reuters blessé ainsi que de ses sauveteurs. Deux jeunes enfants qui participaient aux secours ont également été grièvement blessés.

WikiLeaks a noté que Reuters avait tenté sans succès d’obtenir la vidéo par le biais de la Freedom of Information Act dans les années qui ont suivi le tir. Le lendemain de la sortie de la vidéo, le New York Times a décrit WikiLeaks comme un site Web autrefois considéré comme marginal qui avait fait son entrée dans la cour des grands. "Le site est devenu une épine dans le pied des autorités aux États-Unis et à l’étranger. "Avec la vidéo de l’attaque en Irak, le centre de publication de documents sensibles se rapproche d’une forme de journalisme d’investigation et de militantisme."

Avant 2010, WikiLeaks avait reçu quelques prix de journalisme de renom. Mais au cours des années qui ont suivi la publication de la vidéo, ils ont reçu de nombreux honneurs, dont le prix Sam Adams pour l’intégrité.

Le 16 avril dernier, WikiLeaks a annoncé qu’un nouveau prix avait été attribué à son fondateur, Julian Assange, alors même que ce dernier se trouve à l’isolement dans une prison de Londres.

//TWEET : Sydney Morning Herald : Julian Assange reçoit le prix européen du journalisme créé en l’honneur d’un journaliste assassiné.

Chelsea Manning

"Meurtre Collatéral" a été une des révélations les plus importantes parmi celles dont la source était Chelsea Manning, alors analyste du renseignement de l’armée, qui en a été punie par sept ans passés dans une prison militaire.

Chelsea Manning en 2017 (Vimeo)

Manning, qui avait accès à la vidéo et détenait un code de sécurité de très haut niveau, a d’abord proposé la vidéo au New York Times et au Washington Post, qui l’ont refusée. Manning s’est ensuite tournée vers WikiLeaks. Pendant son témoignage lors de son audition à la cour martiale en 2013 et qui a fuité, Manning a décrit les événements qui l’ont amenée à divulguer les images à la presse.

Elle a expliqué que l’impossibilité dans laquelle se trouvait Reuters pour obtenir les images par le biais d’une demande d’accès à l’information a contribué à sa décision de les divulguer. "L’aspect de la vidéo qui, pour moi, est le plus inquiétant, c’est, dans la soif de sang, le plaisir apparent qu’ils [les pilotes] semblaient éprouver. Ils déshumanisaient les individus dont il était question et semblaient n’accorder aucune valeur à la vie humaine en les traitant de "bâtards morts" et en se félicitant mutuellement de leur capacité à tuer en grand nombre."

Marjorie Cohn, analyste juridique, est l’une de celles qui ont décrit le contenu de la vidéo comme étant une preuve des crimes de guerre américains. À ce titre, elle soutient que Manning avait l’obligation légale de divulguer de telles informations. Dans une chronique pour Truthout de 2013, elle cite la Convention de Genève, le Manuel de campagne de l’Armée de terre et le Code uniforme de justice militaire, qui tous prescrivent la désobéissance aux ordres illicites comme étant le devoir d’un militaire.

Aucun des pilotes, responsables militaires ou responsables politiques n’a jamais été poursuivi ou tenu pour responsable des événements filmés dans la vidéo.

Attaque depuis un hélicoptère Apache de l’armée américaine en 2007

Le film montre, en ce jour du 12 juillet 2007, des hélicoptères Apache de l’armée américaine armés de canons de 30 mm prenant pour cibles plus d’une douzaine d’Irakiens dans le quartier Al-Amin al-Thaniyah de New Baghdad, un district de la capitale de l’Irak.

Parmi les morts figurent le photographe de Reuters Namir Noor-Eldeen et son assistant, Saeed Chmagh. WikiLeaks a précisé que près de 25 personnes avaient été tuées lors de l’incident.

// VIDEO

Après la première attaque, les hélicoptères ont tiré et tué des personnes qui s’étaient arrêtées pour tenter de secourir les blessés. Un char d’assaut américain aurait roulé sur un corps, le coupant en deux. Dans une interview avec Al Jazeera quelques jours après la publication de "Meurtre collatéral", Assange a identifié l’individu écrasé par le char comme étant Namir Noor-Eldeen.

Après avoir reçu la vidéo cryptée par l’armée américaine, Assange et ses associés ont passé une semaine à Reykjavik, en Islande, pour casser le cryptage.

Kristinn Hrafnsson, qui est maintenant rédacteur en chef de WikiLeaks, s’est rendu en Irak en tant que journaliste d’investigation pour retrouver les familles des victimes afin de pouvoir confirmer les détails de l’événement avant la publication du film.

Le New Yorker en a fait un article : "Il[Hrafnsson] affirme avoir trouvé le propriétaire de l’immeuble, un vieil homme nommé Jabbar Abid Rady, né en 1941, professeur d’anglais à la retraite. Abid Rady a dit à Hrafnsson que sa femme et sa fille étaient mortes dans l’attaque. Il a dit que cinq autres personnes qui vivaient dans l’immeuble sont mortes elles aussi. Les bâtiments en construction servent souvent de logement dans des endroits ravagés par la guerre ; les gens vivent dans les étages inférieurs, qui sont souvent construits en premier et sont habitables avant la fin des travaux. Abid Rady a dit à Hrafnsson que trois familles vivaient dans cet immeuble particulier."

Assange a précisé que bien plus que tout autre document imprimé, ce sont les images en mouvement qui avaient attiré l’attention du public. "C’est très facile pour les gens de voir ce qui se passe ", aurait-il déclaré dans l’interview vidéo d’avril 2010 avec Al Jazeera. "Ce n’est pas trop compliqué, il n’y a pas de barrières linguistiques avec le matériel visuel. Nous avons révélé les politiques qui sous-tendent ce matériel dès 2007, les politiques pour les documents classifié militaires américains."

//VIDEO 

À un moment donné de la vidéo, on peut entendre du personnel américain rire en disant : "Le char a roulé sur un corps." Assange a commenté en précisant : "C’était le corps de Namir."

La réponse militaire

Peu après les meurtres de 2007 - et trois ans avant la diffusion de la vidéo - il a été précisé que l’armée américaine aurait sous-estimé le nombre de morts et le contexte de l’incident. Assange a fait valoir que les rapports militaires au sujet d’une "fusillade" qui auraient précédé les événements montrés sur la bande vidéo avaient été déformés afin de justifier les meurtres.

Après la publication par WikiLeaks de "Meurtre collatéral", le Pentagone a reconnu l’authenticité de la vidéo mais a déclaré qu’elle ne contredisait pas la conclusion officielle selon laquelle l’équipage des hélicoptères avait respecté les règles d’engagement, a rapporté le Daily Telegraph.

Chargement des cartouches dans un AH-64D Longbow Apache, avril 2007. (Wikimedia Commons)

L’armée américaine a rejeté les appels pour sanctionner l’équipage en ce qui concerne la mort des journalistes de Reuters parce qu’elle a déclaré qu’il n’avait pas été possible de distinguer ces deux hommes au milieu des insurgés présumés.

"Le lance roquette dans la vidéo est réel", le Telegraph a cité un porte-parole du Pentagone précisant. "On avait des insurgés et des journalistes dans une zone où les forces américaines étaient sur le point d’être prises en embuscade. A l’époque, on n’était pas en mesure de distinguer si (les employés de Reuters) portaient des caméras ou des armes."

Le lieutenant-colonel à la retraite Chris Walach, commandant des pilotes d’hélicoptères Apache, en 2013, s’est entretenu avec Democracy Now au sujet de ces images. "En Irak, on ne peut pas faire porter des gants de satin aux pilotes d’hélicoptère Apache et les envoyer sur le ring pour le combat ultime en leur demandant de se mettre à genoux," dit-il. "Ce sont des pilotes d’attaque portant des gants d’acier, et ils montent sur le ring en donnant de toutes leurs forces des coups de poing explosifs en acier. Ils sont là pour gagner, et ils gagneront."

Peu de temps après la divulgation de "Meurtre collatéral", Assange a fait une apparition sur le "Colbert Report" [The Colbert Report est une émission de télévision satirique américaine du type late-night show, diffusée quatre jours par semaine entre 2005 et 2014 sur Comedy Central et présentée par l’humoriste Stephen Colbert NdT].

À un moment donné, l’animateur Stephen Colbert a dit en plaisantant qu’Assange était "un homme mort". Colbert a interrogé Assange au sujet d’allégations sur une fusillade qui aurait précédé les événements montrés sur l’enregistrement.

"C’est un mensonge", a répondu Assange. [05.20/11:39] Il a précisé que 28 minutes plus tôt, des tirs d’armes légères avaient été signalés et que les hélicoptères Apache qui tournaient autour de New Baghdad étaient "tombés sur ces hommes et les avaient tués".

// VIDEO 

La réaction des politiques

Le 11 avril 2019, jour de l’arrestation d’Assange, Alistair Smout, journaliste de l’agence Reuters, a écrit rétrospectivement : " WikiLeaks a mis Washington en colère en publiant des centaines de milliers de câbles diplomatiques secrets américains, et en divulguant en 2010 une vidéo militaire américaine classifiée montrant une attaque par hélicoptère à Bagdad ayant eu lieu en 2007 et ayant tué une dizaine de personnes, dont deux journalistes de Reuters.

Dans les jours qui ont suivi la publication de " Meurtre collatéral ", le secrétaire de presse du président Obama, Robert Gibbs, a répondu aux questions des journalistes sur le contenu de la vidéo.

Lorsqu’on lui a demandé si les actions du personnel américain étaient " appropriées ", M. Gibbs a répondu qu’il n’était pas sûr que le président Barack Obama ait vu la vidéo, ajoutant : "Plusieurs d’entre vous ont voyagé avec le Président - ce Président ou d’autres Présidents dans les zones de guerre. Beaucoup d’entre vous connaissent des collègues qui ont signalé des endroits extrêmement dangereux dans le monde. Nos militaires prennent toujours toutes les précautions nécessaires pour assurer la sûreté et la sécurité des civils, en particulier de ceux qui sont envoyés dans ces endroits dangereux au nom des organismes de presse. Honnêtement, je n’en sais pas assez sur ce qui se faisait avant, c’est pourquoi je vous aiguillerais vers le Département de la Défense."

Puis, le ministre américain de la défense Robert Gates a fustigé WikiLeaks pour ne pas avoir fourni le contexte de la vidéo. "Ces gens là peuvent sortir tout ce qu’ils veulent, et ils n’en sont jamais tenus pour responsables. Il n’y a pas d’avant et pas d’après", a dit M. Gates, comparant la vidéo à une guerre qu’on verrait pas le "petit bout de la lorgnette".

Gates a ajouté : "Ils sont en situation de combat. La vidéo ne montre pas l’image d’ensemble des tirs qui ont eu lieu contre les troupes américaines. C’est évidemment une chose difficile à voir. C’est douloureux à voir, surtout quand on apprend après coup ce qui se passait. Mais vous - vous avez parlé des zones d’ombre de la guerre. Ces gens là opéraient en une fraction de seconde."

La réaction la plus virulente à la vidéo s’est faite sous la forme d’une enquête diligentée par le département de la Justice des États-Unis à l’encontre d’ Assange, et cela, six mois au moins après " Meurtre collatéral ", et la publication subséquente des journaux de guerre d’Afghanistan et d’Irak, le sujet suivant de la série du CN, ce qui a finalement conduit à l’arrestation d’Assange le 11 avril 2019.

"L’enquête recueille discrètement des informations depuis au moins octobre 2010, six mois après l’arrestation de Bradley Manning, l’enrôlée de l’armée qui est accusée d’avoir été la source de l’essentiel des fuites, a rapporté The New York Times en juin 2013. Quant à Assange et WikiLeaks, cela fait depuis au moins 2009 que le FBI enquête, selon un affidavit remis par Assange en septembre 2013.

Alors que le département de la Justice de Obama s’est arrêté avant de franchir la ligne rouge quant à la criminalisation du journalisme, le département de la Justice de Trump l’a écrasée en utilisant ces mêmes preuves qui avaient pourtant été abandonnées par l’administration précédente.

La réponse des média

"Meurtre collatéral" a été dévoilé lors d’une conférence de presse au National Press Club à Washington le 5 avril 2010. Selon le New York Times : "Il ne fait aucun doute que les forces de la coalition étaient clairement engagées dans des opérations de combat contre une force hostile ", a déclaré le lieutenant-colonel Scott Bleichwehl, porte-parole des forces internationales à Bagdad.

Mais la vidéo ne montre pas d’action hostile. Au lieu de cela, tout commence avec un groupe de personnes qui se promènent dans la rue, parmi elles, selon WikiLeaks, M. Noor-Eldeen et M. Chmagh. Les pilotes les prennent pour des insurgés et prennent la caméra de M. Noor-Eldeen pour une arme. Ils visent et tirent sur le groupe, puis se délectent de leurs meurtres."

Les réactions des médias à la sortie de la vidéo ont été mitigées. Le lendemain de la publication, le Times a sorti un rapport intitulé : "Avis d’ajout d’une vidéo sur un site Web concernant l’Irak"

Dans ce rapport on peut lire les critiques reçues par WikiLeaks pour la publication d’une version éditée de la vidéo : "Les critiques soutiennent que la version courte de la vidéo était trompeuse parce qu’elle n’indiquait pas clairement que les attaques avaient eu lieu au milieu d’affrontements dans le quartier et que l’un des hommes portait un lance roquette".

Quelques mois après la sortie de la vidéo, l’Australian Broadcasting Corporation a fait part des sentiments du journaliste David Finkel du Washington Post : Ils [WikiLeaks] ont fourni un contexte fictif guidé par le calendrier. Une opération était en cours, dans le cadre d’une réaction à une action de guerre. Il ne s’agissait pas d’hélicoptères Apache en train de tournoyer à la recherche d’un groupe d’hommes à abattre et à tuer." Finkel était en poste en Irak en 2007 lorsque l’incident s’est produit et a évoqué l’événement dans son livre, "The Good Soldiers".

En réponse à ces critiques, Assange a dit à Al Jazeera qu’il avait pris la décision de donner ce titre là à son film à partir du moment où les pilotes de l’hélicoptère Apache avait tiré sur la camionnette et les individus qui s’étaient arrêtés pour aider les blessés. Il a dit : "C’est la raison pour laquelle nous l’avons appelé "Meurtre collatéral". Dans le premier exemple, il s’agit peut-être d’une exagération ou d’ une incompétence collatérale, lorsqu’ils s’en prennent à ce premier rassemblement. C’était de l’imprudence à la limite du meurtre, mais nous ne pouvions pas affirmer avec certitude que c’était un meurtre. Mais cet événement particulier là, c’est clairement un meurtre."

Les médias qui se sont depuis retournés contre Assange, en avaient à l’époque, fait l’éloge tout comme celui de WikiLeaks.

Le jour de la sortie de la vidéo, The Guardian, qui a récemment participé à une campagne anti-Assange, s’était empressé d’écrire un article faisant référence aux problèmes que la vidéo posait aux autorités militaires : "La sortie de la vidéo de Bagdad intervient également peu de temps après que l’armée américaine ait admis que ses forces spéciales avaient tenté de dissimuler les meurtres de trois femmes afghanes lors d’un raid en février en extrayant les balles de leur corps.

Deux jours après la publication de "Meurtre collatéral", The Guardian, alors sous la direction du rédacteur en chef Alan Rusbridger, a publié un article d’opinion affirmant que les images étaient "annoncées par certains comme la révélation la plus importante depuis Abu Ghraib, et remettant en question non seulement l’efficacité des règles militaires américaines, mais également l’intégrité des médias grand public qui couvrent des incidents similaires".

12 heures après la diffusion de la vidéo, James Fallows, de The Atlantic, a parlé au sujet de "Meurtre collatéral" de "document le plus dommageable sur les abus depuis les photos de torture de la prison d’Abu Ghraib"

"La vidéo sur le meurtre collatéral est l’un des éléments les plus connus et les plus largement reconnus du projet en cours WikiLeaks ", a écrit Christian Christensen, professeur de journalisme à l’Université de Stockholm en 2014. "Ces images précises sont, à bien des égards, l’illustration même de la cristallisation des horreurs de la guerre."

Quelques jours après la publication de la vidéo, Haifa Zangana, romancière et ancienne prisonnière sous le régime de Saddam Hussein, a écrit un éditorial pour The Guardian, disant que sa famille vivait dans la région où les événements avaient eu lieu, un lieu qu’elle a décrit comme ayant été autrefois " sans danger pour les enfants jouant dehors ".

Zangana a poursuivi : "Les témoins de la tuerie ont relaté les détails déchirants en 2007, mais ils ont dû attendre qu’un lanceur d’alerte occidental rende publique une vidéo avant que quiconque les écoute. En regardant la vidéo, ma première impression a été, je ne ressens rien. Mais cette complète torpeur se transforme progressivement en une colère désormais familière. J’écoute les voix trépidantes de la mort qui vient du ciel, celles qui jouissent de la poursuite et du meurtre. Je murmure : se prennent-ils pour Dieu ?"

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