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De notre envoyé spécial

Une journée à NDDL, boueuse :-)

Par Thierry DENYS, fidèle adhérent d’AID

jeudi 19 avril 2018, par JMT

Sacré Thierry ! Pourquoi quitter Paris le 15 Avril pour aller crapahuter dans la boue de Notre Dame Des Landes ? certainement le plaisir de retrouver un lieu où sont venus apporter leur appui des gens de toute la France ( même-moi, en Juillet 2016 et il pleuvait :-) et même de toute l’Europe (J’y ai vu les copains italiens de NO-TAV qui luttent contre l’hyperpharaonique Lyon-Turin à 25 Milliards d’Euros inutile faute de trafic et dangereux car il traverse des roches très polluantes voire radioactives) après l’abandon de ce projet débile, destructeur de l’environnement, coûteux pour les fonds publics, juteux pour l’investisseur et exploitant privé, archétype parfait de l’entêtement de politicards, droite et gauche confondue (et même de soi-disants zécolos vite reconvertis en Macronésie :-).

Merci du fond du c(h)oeur à celles et ceux qui depuis 50 ans, paysan-ne-s de cette terre riche qui ont refusé en premier de voir détruites leurs terres, mais aussi, comme au Larzac, des idéalistes de toute la France voire d’une partie de l’Europe qui sont venu les soutenir et ont appris à aimer ce lieu. Si ce lieu existe encore, c’est grâce à la convergence des luttes et au concept de Zone A Défendre, pratiqué en de nombreux autres lieux comme à Bure contre la poubelle nucléaire, comme à Roybon avec la poubelle Center Parcs dont l’actionnaire Pierre et Vacances privé de défiscalisation et assailli de procès est parti bétonner la Chine, comme à Sivens où fut assassiné notre ami Rémi Fraisse.

Partout les mêmes mécanismes sont à l’oeuvre, conduisant à toujours plus de dégâts environnementaux, humains, sociaux et finalement économiques.

Le Larzac s’est bien achevé car il s’est trouvé un président pour siffler la fin d’un autre projet débile, ce camp militaire déjà dépassé avant d’avoir existé. Et ce président avait compris tout le sens positif qui pouvait sortir de cette lutte en confiant à celles et ceux qui avaient préservé la terre un droit de regard sur son autorisation. On est certes loin de Jupiter trônant sur son Olympe, de son premier ministre qui crève de peur de paraître plus mou que son chef suprême, de son ministre de l’Intérieur qui envoie 2500 militaires contre 80 résidents (il doit penser qu’en gaspillant ainsi pour rien les fonds publics, il participe au "ruissellement" pour relancer l’économie :-). Mais surtout, on nous avait à l’époque éviter la triste clownerie d’un Ministre d’Etat de la Transition Ecologique (qui a certes une dent contre le site pour s’être pris, en Juillet 2011, alors qu’il n’était que candidat à la candidature écologiste pour la présidentielle de 2012, un seau d’épluchures de légumes sur la tête quand il a tenté de visiter le site pendant sa campagne :-) également supérieur hiérarchique de la ministre des transports, qui ne trouve rien de mieux à sortir que ’l’écologie ce n’est pas l’anarchie !". Gaaaarde à vous ! Gôche ! Droite ! :-) Evidemment il y a l’idiote de service de cette farce, en la préfète de région qui répète comme le bon perroquet qu’elle est (sinon elle se fera virer manu jupitéri :-) : "il faut me proposer des projêêêêêêêêêêêêêêêêts (elle doit se souvenir de certains meetings de la campagne présidentielle) IN DI VI DU ELS (mais bien sûr : des années de lutte autogestionnaire pour aller s’incliner devant le veau d’or de la con cul rance libre haie non fossé ! je ne sais pas ce qu’elle a fumé, madame la préfète mais ça a l’air redoutable :-)

C’est la "petite Angela" qui doit bien rigoler en ce moment devant les emmerdements à répétitions de ce pot de colle de Jupiter qui doit lui rappeler Sarko (beurck beurck beurck !). Et comme elle est d’un naturel facétieux (mais si ? messie !) la teutonne, elle vient d’accorder 7,5% de hausse de salaires à ses fonctionnaires ! Ach ! die grosse peau von banana fur Zupiter ! :-)

Une journée à NDDL, boueuse :-)

Des gendarmes

qui nous fouillent,

et nous empêchent de prendre la route goudronnée, même à pied.

Direction donc les chemins, les champs, les barbelés à franchir,

vers Bellevue, lieu central de rassemblement.

Arrivé à proximité du lieu central, des fumées un peu plus loin, il y a eu des altercations zadistes-gendarmes, nous évitons la zone.

Vous verrez l’équipement des photographes dans les photos, ils se protègent bien.

La ZAD, ce qui fait peur à l’Etat,

des cabanes,

des habitats précaires,

de l’agriculture à petite échelle….

Planter des poireaux et des carottes, voilà des délits majeurs qui nécessitent l’envoi de gendarmes armés.

Ambiance festive, et tendue.

Autogestion pour la nourriture, ils sont su nourrir plusieurs centaines de participants affamés au rassemblement, nourriture apportée en partie par les arrivants, et déposée pour être redistribuée. Tout en prix libre.

Un lieu pour déposer les matériaux, difficile à entrer, les gendarmes ne peuvent confisquer la nourriture mais ils empêchent l’entrée des matériaux. Sur les photos, vous verrez que certains ont réussi :-)

De la coopération, du partage, de l’amitié, à des années lumière des images diffusées par les médias.

Mais un peu plus loin des jeunes en train de se partager des projectiles. Les 2 cohabitent. Sur le retour, nous sommes interpellés par des habitants. Ils en ont « marre » de ces heurts, de la longueur du conflit, et disent être gênés par la frange de zadistes violents.

A voir les barricades, effectivement tout le monde n’est pas pacifiste.

Combien de monde sur la journée ? difficile à estimer, 2000, 3000 ?

Un sentiment de gâchis, tant de violence sur un lieu si vert, si paisible, où tout semble sain et serein.

Pourquoi avoir envoyé les gendarmes ainsi armés ? Comment est il possible de ne pas tomber d’accord ? Les responsabilités semblent partagées, mais 80/20 en défaveur de l’état…

Y être m’a renforcé dans l’idée que l’état a franchement déconné, que ce lieu mérite d’être sauvé,

que les utopies doivent être soutenues,

que j’ai eu raison d’y être comme vous avez raison de soutenir les zadistes par tous les moyens qui sont à votre disposition.

Thierry

LA FABLE DU MULOT

Quelques animaux des bois
S’imaginaient vivre à leur guise,
Leur fantaisie pour seule loi,
Une cabane en lieu d’église.

Ces bestioles sans roi ni reine
Cueillaient çà et là et sans règles
Les fruits juteux de leur Eden,
Sous un ciel pur et sans aigle.

À quoi bon la taille et le cens,
Chantaient ces doux rêveurs,
Quand pour notre pitance
Tout vient ici à la bonne heure ?

Vint à passer un fier mulot
Qui croyait régenter la terre :
« Vous ne manquez pas de culot,
Leur dit-il, à vivre sans notaire,

Car il faut, pour marcher ici-bas,
Sachez-le, moult parchemins,
Force paraphes, droit de bât,
Bornage de prés et de chemins…

Si ne m’en croyez et voulez rire,
Hardies cervelles d’oisillons,
Quelques sergents j’irai quérir,
Et vous entendrez raison ! »

Ce fort discours fit grand effet
Sur nos innocentes créatures :
« Mes frères, nous sommes faits,
Il faut donner de la signature. »

C’en fut fini de leurs songes.
De peur qu’on ne vînt les mordre,
Elles mirent elles-mêmes la longe,
Et tout rentra dans l’ordre.

Sur un nuage, point de logis.
Sa leçon finie, le mulot déclara :
Ne confonds pas écologie
Et anarchie, ou il t’en cuira.

Eric Chalmel, Dessinateur à Presse Océan (alias FRAP)
transmis ce 21 Avril par Thierry

LE POINT DU VENDREDI 20 AVRIL 2018 A NDDL

Transmis par EELV PDL le 21 Avril 2018

Ce vendredi a marqué un nouveau tournant dans l’évolution du conflit ZAD NDDL.

En début d’après-midi une délégation des organisations de négociation a été reçue par les services de la Préfecture (DDTM) puis par la Préfète Nicole Klein. Cette délégation était porteuse d’une quarantaine de projets assortis des noms de celles et ceux qui les portent. Cette évolution va dans le sens des orientations (PJ) que nous avons exposé cette dernière semaine.

Maintenant que le processus est engagé il faut que tous les projets continuent à se faire connaitre et entrent dans une phase de présentation et d’étude. Par ailleurs la libre circulation doit devenir effective sur la zone, pour permettre le retour à une vie normale de tous les habitants des communes concernées.

Revue de presse pour entrer dans les détails.

C’est un large sentiment d’apaisement qui ressort de cette journée et que traduisent très bien les différents commentateurs.

* Ouest France

* Presse-Océan

* Le Monde

* Reporterre

Communiqué de l’assemblée des usages sur la suite du dialogue et les menaces de nouvelles expulsions.

.

Texte intégral du communiqué publié par Zad-Nadir suite au rendez-vous en préfecture, transmis par EELV PDL le 21 Avril 2018

La délégation du mouvement est venue remettre aujourd’hui lors d’un rendez-vous avec la préfecture un dossier
comprenant un ensemble de fiches nominatives concernant les divers projets concrets existants et en construction
sur la zad. Nous décidons aujourd’hui de répondre aux injonctions du gouvernement. Nous voulons stopper
l’escalade de la tension sur la zone et obtenir enfin le temps nécessaire au dialogue et à la construction du projet
que nous défendons.

Le gouvernement a choisit le 9 avril de rompre brutalement le dialogue initialement amorcé par une opération de destructions de plusieurs dizaines de lieux de vie et d’activité de la zad. Cette opération a fait plusieurs centaines de blessés. Elle a aussi soulevé un formidable élan de solidarité dans le bocage et partout dans le pays, mobilisant des dizaines de milliers de personnes. Des annonces ministérielles laissent entendre la reprise des expulsions dès lundi.

Malgré le refus du gouvernement d’étudier notre proposition d’une convention collective, nous avons souhaité aujourd’hui faire un geste très concret de dialogue pour sortir de ce cycle infernal. Nous attendons aujourd’hui avec cette remise d’un ensemble de dossiers et déclarations d’intentions, que les valeurs que nous portons dans ce bocage soient enfin prises en compte dans la suite du dialogue.

Contrairement à ce qui avait pu être déclaré par le gouvernement, il ne s’était pas agit pour nous de refuser de nous nommer et de présenter ces projets, mais de s’assurer du maintien de la dimension coopérative et des liens entre les usages. Nous souhaitons toujours enraciner une vision des communs et d’une paysannerie solidaire, réellement soucieuse du soin du bocage et de l’environnement.

Nous voulons toujours un territoire vivant, habité, partagé qui laisse aussi la place à des projets qui ne soient pas qu’agricoles. Nous refuserons ensemble tout nouveau tri et expulsions des lieux de vie et espaces d’activités de la zad. La pression policière et les ultimatums intenables doivent cesser. Il faut enfin engager un vrai dialogue sur l’avenir de la zad et retrouver au plus vite sur le terrain une situation apaisée.

Nous appelons tous les soutiens à être extrêmement attentif à ce qui va se passer en ce début de semaine
prochaine. Si malgré nos gestes de dialogue les expulsions devaient reprendre, nous serons prêt à réagir
ensemble.

Point presse de la délégation à l’issue des réunions à la préfecture à Nantes. Crédit Emmanuel Gabily (Reporterre)

PJ : Propositions d’orientations

Transmis par EELV PDL le 21 Avril 2018

• La violence, d’où qu’elle vienne est un frein à toute solution

• Liberté de circulation : routes et chemins doivent être ouverts librement pour permettre à la population de circuler sans d’incessants contrôles d’identité ou contournements de barricades, et aux professionnels, dont les agriculteurs et les artisans de pouvoir exercer leur métier.

• Le 23 avril est perçu comme une date butoir dirimante pour avancer tant la confiance a été mise à mal la semaine passée. Il faut obtenir de la souplesse.

• Le territoire, libéré du projet d’aéroport, doit retrouver sa vocation agricole et rurale initiale dans le respect des règles environnementales.

• Réinstaller le dialogue entre les « zadistes » et la puissance publique. Notamment avec la Préfète en local mais également s’appuyer sur les élus du territoire.

• L’agriculture est un secteur privilégié de solutions collectives : GAC, CUMA, Coopératives, Coop. Activité/Emploi, etc. Pour sortir du jeu dialectique collectif vs individuel, toutes les solutions existant par ailleurs doivent être explorées. L’anonymat ne peut être donné comme règle.

• L’action collective des « zadistes » repose sur un partage des communs, cela doit être encouragé comme l’existence de lieux d’échange, ainsi que des méthodes de travail collaboratives.

• La re et/ou construction d’habitats légers prendra en considération les règles particulières aux zones humides.