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Toujours l’effondrement !

Effondrement : seul scenario réaliste

par Bruno Bourgeon, porte -parole d’AID

mercredi 10 juillet 2019, par JMT

La dynamique des systèmes étudie le comportement des systèmes complexes dans le temps. L’exemple type est celui du Club de Rome, le World3, en 1972, décrit par Dennis Meadows dans « The Limits of Growth ».

Quand on veut comprendre l’évolution d’une société, on utilise la théorie des systèmes dans lesquels cette dynamique prévaut. Cette dynamique est celle de Joseph Tainter dans « L’effondrement des sociétés complexes », et Jared Diamond dans « Effondrement ».

Effondrement : seul scenario réaliste

La dynamique des systèmes étudie le comportement des systèmes complexes dans le temps. L’exemple type est celui du Club de Rome, le World3, en 1972, décrit par Dennis Meadows dans « The Limits of Growth ».

Quand on veut comprendre l’évolution d’une société, on utilise la théorie des systèmes dans lesquels cette dynamique prévaut. Cette dynamique est celle de Joseph Tainter dans « L’effondrement des sociétés complexes », et Jared Diamond dans « Effondrement ».

Attachons-nous à deux données biophysiques, l’empreinte écologique et la bio-capacité, ou encore la capacité bio-productive de la Terre. L’empreinte écologique (EE) est l’impact que l’Humanité laisse sur Terre. Elle touche trois secteurs : les ressources que l’on prélève, les déchets et les pollutions que l’on rejette, et les dégradations que l’on inflige à notre environnement.

La bio-capacité (BC) est la capacité qu’a la Terre à régénérer les ressources, à absorber les déchets et pollutions, enfin à réparer les dégâts. La dynamique des systèmes nous dit que ces deux composantes sont liées : l’EE ne peut dépasser durablement la BC.

La courbe que suit l’EE est exponentielle. Dans « The Great Acceleration », publié dans Anthropocene Review, en 2015, par Will Steffen, l’auteur montre de nombreuses exponentielles : la production de méthane, l’acidification océanique, la croissance démographique, particulièrement urbaine, le PIB qui s’amortit mais n’en demeure pas moins exponentiel à l’échelle planétaire, l’usage de fertilisants… Cela est-il concevable dans le monde fini qu’est notre planète ? Ou plutôt : comment expliquer ce paradoxe ?

A cet égard, l’Humanité se positionne selon quatre imaginaires :

1°) Les illimitistes : pour eux, soit la BC reste supérieure à l’EE, soit on peut l’accroître, en niant une limite possible même sur une planète finie. Ce que les énergies fossiles nous ont permis de croire, ou la Révolution Verte avec l’utilisation d’engrais et de pesticides. Sauf que l’EE n’est pas exponentielle, mais une courbe sigmoïde, dont l’évolution s’amortit avec le temps. Elle se ralentit.

2°) Le deuxième imaginaire est celui des soutenabilistes : il résulte du dogme que tant que la BC est supérieure à l’EE, le développement sera soutenable. Puisque l’EE ralentit, comme par exemple le PIB (Loi des rendements décroissants), l’innovation domptera l’EE sous la BC. Variante : la R&D permettra d’augmenter la BC. Sauf que la réalité est toute autre, l’EE a déjà dépassé la BC…

3°) Nous sommes donc devant une courbe sigmoïde pour l’EE, et la BC lui est déjà inférieure. Ceci existe depuis les années 70. Cette situation entraîne, puisqu’on attaque les services écosystémiques rendus par la planète, une diminution de la BC : les ressources non renouvelables s’épuisent, et les ressources renouvelables sont dépassées par notre consommation. Ainsi pour l’utilisation des sols pour l’agriculture, ou pour la ressource halieutique. Deux possibilités :

- celle des Objecteurs de Croissance, qui disent que puisque de toutes façons on va décroître, autant s’y préparer et amener la société à descendre par paliers notre EE, jusqu’à stabilisation du système, i.e. ajuster l’EE sur la BC. Pour vivre dans de relatives bonnes conditions durablement.

- ou celle de ceux qui croient en la croissance verte, diminuer l’EE en assurant une croissance économique, pour préserver le système, entre autres sur le plan social. En quelque sorte découpler l’écologie de l’économie. Beaucoup misent sur cet avenir : la majorité des écologistes, les start-up : la croissance verte, soit la croissance en soulageant l’environnement.

Théoriquement possible, empiriquement faux : ce découplage absolu ne s’est jamais produit. Il n’est que rarement relatif, lorsque l’économie croît, alors que l’EE croît moins vite. En 1973, lors du premier choc pétrolier, on a vécu une diminution de la production de CO2 alors que le PIB, ralenti, continuait de croître (la croissance est restée positive). Ce fut le seul cas dans l’histoire de l’Humanité. Le découplage absolu ne s’est jamais positivement produit. Pire, on assiste actuellement à un recouplage : pour un point de PIB supplémentaire, on consomme plus de matériaux qu’il y a 20 ans.

4°) Enfin on ne fait pas ce qu’il faudrait faire : décroître. Deux évolutions :

- On se fiche de l’écologie comme de l’an quarante, et on ne jure que par la croissance. Dominique Bourg, philosophe à Lausanne : « Si vous ne vous intéressez pas à l’écologie, l’écologie, elle, s’intéresse à vous. » Car l’écologie concerne tout le monde. Or on est au seuil du basculement de la BC.

- L’autre évolution est la dégringolade de l’EE, beaucoup plus rapide que prévue. C’est le seul imaginaire qui tienne la route. Les décroissants ont raison dans leur volontarisme, mais ils sont seuls, et quand on est seul, on a tort. Leurs idées auraient dû être mises en application dès les années 70. On est dans le déni en entretenant le mythe du découplage. En définitive, le seul imaginaire possible est l’effondrisme. Ce que nous enseigne la dynamique des systèmes.

Peut-on encore choisir ? Il faut sortir du déni, arrêter d’exploiter la Nature, l’aider à se régénérer. Ou alors on se croit invincible, et la décroissance sera rapide, brutale, avec son cortège de pénuries, de panique, de chaos, de violences. Pour éviter ces pires, nous avons besoin de repeupler nos imaginaires, de les meubler de récits.

Car le premier scenario est farfelu, c’est celui de Trump.

Le deuxième est très en retard, pas mis à jour : qui sait ce qu’est le Jour du Dépassement ? Ce scenario est celui de Macron, de l’Union Européenne.

Le troisième est celui de ceux qui croient en la croissance économique sans dégât écologique, c’est celui des COP, décrit dans l’article 3 alinéa 5 de leurs rapports, où la croissance économique doit rester incontournable, comme relatée dans le rapport Brundtland en 1987 (« Notre Avenir à Tous ») sur la première définition du développement durable. C’est aussi celui des Objecteurs de Croissance, inaudibles.

Tout va donc se jouer dans le quatrième scenario, où l’effondrement peut être brutal, ce que nous promettent les survivalistes, décrits par Hollywood à longueur de métrages post-apocalyptiques. Ces survivalistes sont bellicistes et créent les conditions de conflits multiples, en juxtaposant des territoires bunkérisés : leur vision n’est pas résiliente.

La vision des partisans des Villes en Transition (« Transition Towns » de Robert Hopkins), plus douce, est celle du développement de zones de résilience : elle décrit une entraide et une résilience à l’échelle locale.

C’est aussi la position qu’a adoptée Pablo Servigne dans son dernier ouvrage : « Une autre fin du Monde est possible », paru en 2018. Où la résilience passe par l’entraide, « l’autre loi de la jungle ».

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

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PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Jeudi 11 Juillet 2019 - 11:30

* Courrier des lecteurs de Clicanoo.re du 11 juil 2019, 11h44

* Courrier des lecteurs d’Imaz-Press Réunion publié le

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du 16 Juillet 2019

SOURCE

* S02 E04 - Effondrement : seul scénario réaliste ? Par Arthur Keller - [NEXT]
Ajoutée le 20 juin 2019

- POUR SOUTENIR LA SERIE INDEPENDANTE SUR TIPEEE

- Arthur Keller souhaite clarifier ses propos introductifs relatifs à la fonction exponentielle

EMAIL : next.webseriedoc@gmail.com

-  Conférencier : Arthur Keller est ingénieur en aérospatiale de formation. Il est aujourd’hui consultant et conférencier sur les questions d’énergie, de climat et de transition écologique. Il a notamment été le coordinateur de la commission environnement au parti Nouvelle Donne, et référent du programme de Charlotte Marchandise, candidate citoyenne à l’élection présidentielle. Il est membre du conseil d’administration de l’association Adrastia, qui travaille sur l’anticipation du déclin de la civilisation thermo-industrielle. Arthur Keller est également auteur et scénariste, et explore comment le storytelling peut être un outil de pédagogie et de mobilisation autour du sujet de la vulnérabilité de nos sociétés, ainsi que des stratégies de résilience.

- Réalisateur : Je m’appelle Clément Montfort. J’ai 32 ans et je suis réalisateur. Entre 2012 et 2016, j’ai travaillé en tant que réalisateur et caméraman pour la télévision française. Désormais je me lance de façon indépendante sur Tipeee via ma chaine Youtube. Ces dernières années, j’ai focalisé mon énergie sur la réalisation de documentaires liés à l’écologie et à notre avenir sur cette planète. Ces questions me passionnent autant qu’elles m’effraient. Je pense qu’il est nécessaire de garder les yeux ouverts afin d’éviter si possible le pire. Je vous invite à consulter mes précédents projets réalisés pour France Télévisions. Ils sont disponibles gratuitement sur internet : La Guerre des Graines ( financé par France 5) / Soigneurs de Terres (financé par France 2). Après des études universitaires, je me suis formé à l’image et à la réalisation documentaire auprès de l’incontournable (!!) équipe de LaTéléLibre.fr, fondée par John Paul Lepers en 2007 !

" [ NEXT ] " : MON PROJET ACTUEL EN FINANCEMENT TIPEEE

Pour plus de liberté créative et éditoriale, j’ai choisi de réaliser mes prochains projets sur internet sans chaîne de télévision, en financement participatif. C’est l’objectif de cette page Tipeee. Je travaille sur [ NEXT ] depuis un an. Il s’agit d’une Web Série Documentaire traitant de notre avenir proche sur cette planète : anéantissements biologiques des écosystèmes, migrations de population pour des raisons climatiques, risques de pénuries de pétrole, autrement dit une série sur les risques d’effondrement de notre civilisation. [ NEXT ] abordera aussi la résilience possible de notre société : nouveau modèles agricoles, utilisation de low-techs (technologies post-carbone ou bas carbone), modes de vies alternatifs, réorganisation des villes. "Qu’est ce qui nous attend concrètement ? Comment s’y préparer ?" seront les deux questions fil rouge de ce projet .

LE POINT DE DÉPART : LA GALAXIE DES "COLLAPSOLOGUES"
En avril 2015, Pablo Servigne et Raphaël Stevens publient leur ouvrage "Comment tout peut s’effondrer". Ils lancent alors un nouveau courant intellectuel qu’ils nomment "Collapsologie" ou "science de l’effondrement de notre civilisation". De l’anglais "To collapse", s’effondrer. Intrigué par leur travail, je décide de les filmer pour découvrir leur univers, la galaxie des "collapsologues". Dans les années 70 déjà, Dennis Meadows, dans son rapport au Club de Rome prévoyait un effondrement de notre mode de consommation et de notre société pour les années 2030. Qu’en est-il aujourd’hui et à quoi devons-nous nous attendre dans un futur proche ?

A QUOI SERVIRA L’ARGENT RÉCOLTÉ POUR CHAQUE ÉPISODE ?
Financer [ NEXT ] c’est financer les jours de tournages et la location du matériel, les jours de montages et son matériel, les jours de repérages, les jours d’enquêtes, les déplacements sur les lieux de tournages. [ NEXT ] a besoin de vous. Le financement est totalement indépendant et sans vous, le projet ne peut exister.
QUELLE FRÉQUENCE ? COMBIEN D’ÉPISODES PAR MOIS ?
Je prévois de publier 1 épisode par mois.

[ NEXT ] UN PROJET SOCIAL ET COMMUNAUTAIRE
[ NEXT ] est une web série documentaire qui se construit en même tant que sa communauté de spectateurs. De nombreux épisodes sont déjà prévus mais malgré tout, le projet est de garder un lien fort avec la communauté pour adapter la direction en fonction des demandes, des souhaits du groupe. Nous organiserons des évènements pour nous rencontrer et discuter du projet.