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88 ème chronique de la Macronésie

CM88 - Capitalisme et écologie : l’impossible réconciliation

par Dr Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

jeudi 29 novembre 2018, par JMT

La Macronésie se shoote à la taxe carbone. Quelle farce ! Souvenons-nous qu’avant d’être Jupiter , Manu était éminence grise du (triste) Sire précédent, le morne capitaine de pédalo, dont il avait pondu le programme économique. Dès son élection "rasduc" face au Rastignac précédent qui fit mordre 5ans plus tôt la poussière à Dame Bravitude, ex-compagne répudiée du capitaine, il lui avait redonné le bon cap, faisant fi des délires gauchoyants de certain meeting de la campagne, bien utile pour être élu, mais bon faut pas déconner, on redevient sérieux quand on est un président normal surtout trempé jusqu’au slip, signe que les cieux ne sont pas favorables ?

Le capitaine de pédalo hérita de son prédécesseur une réforme bancale, visant à faire payer par des péages électroniques sur les routes normales les camions, notamment étrangers , escomptant de fructueuses recettes ! las une première jacquerie en bonnets rouges naquit, non pas en Vendée mais pas loin, en Bretagne, pays béni des Dieux et confortablement muni d’autoroutes gratuites, ne produisant pas son électricité, ayant complètement raté son entrée dans le XXè siècle, ayant une habitude séculaire de résistance au pouvoir central, bref juste l’endroit où un cerveau "normal" aurait dû éviter d’aller implanter ces foutus pylônes taxants, alors que l’économie locale allait une fois de plus se retrouver par terre faute d’avoir su évoluer à temps.

Bref la fausse bonne idée (la bonne eut été d’interdire le transport au long cours par camions pour rentabiliser enfin les dizaines de milliards engloutis depuis des décennies dans des voies d’eau désertées, des trains en voie de délabrement, des ports maritimes mitant le littoral et les multiples aéroports ne vivant que de subventions sans voir pendant des heures la queue d’un avion !) a fini par un naufrage financier puisqu’il a fallu payer un dédit substantiel pour cette idée opportunément confiée à une gestion privée.

Manu Ier dut retenir la leçon, la mauvaise : on n’avait pas été assez ferme avec les gueux, il faudrait donc tabasser plus gaillardement et plus fermement la fois suivante. Il faut dire à sa décharge (publique) qu’il est assez limité dans ses options car faute de prendre beaucoup aux riches, ce qui était l’ambition initiale de l’ISF avant qu’il ne devienne une recette de poche et de l’impôt sur le revenu avant qu’il ne soit réduit à la portion congrue, comme l’impôt sur les sociétés, il faut pour encaisser beaucoup prendre un peu (parfois trop) à tout le monde.

Foin donc des impôts, la Macronésie, qui rime avec taxidermie (restons dans l’empaillage !), baigne dans la TAXE. Que c’est beau une taxe : prendre un petit peu à des millions c’est plus bandant non ? surtout qu’il suffit d’augmenter régulièrement l’assiette et les taux, suivant l’immortel principe du "voleur chinois" pour qu’on n’y voie que du feu. Enfin à un autre (gros) détail près : ces salauds de pauvres n’ont pas les moyens de payer ces foutues taxes, que ce soit de ce côté de la rue ou en face, alors qu’ils claquent un pognon de dingue ! Mais qu’est-ce-que c’est que ce binz ????? Pays de merde !

Ben oui on a beau être Jupiter, banquier et président des très riches, on peut trébucher sur un problème aussi commun : souvent les pauvres manquent rapidement d’argent et leur saloperie de vie les pousse à se révolter !

Capitalisme et écologie : l’impossible réconciliation

Les Gilets Jaunes, ne se revendiquant d’aucune obédience politique particulière, ébranlent depuis quelques jours notre pays suite à l’annonce d’une “taxe carbone” se présentant comme la première d’une série de mesures incarnant la transition écologique. Que cela signifie-t-il ?

À première vue, il s’agirait d’une contestation populaire qui réclamerait plus de pouvoir d’achat et moins de taxes et d’impôts pour les plus démunis. Or, la taxe carbone imposée aux contribuables n’est rien de moins qu’une autre mesure infligée aux classes populaires dans le but de détourner l’attention de l’opinion publique sur les réels enjeux de la transition écologique et de faire le jeu de la culpabilisation.

Cette mesure s’aligne dans ce qui semble être une véritable crise du capitalisme qui doit redoubler d’efforts afin de trouver un compromis avec l’écologie et, par là, tenter d’assimiler ce même mouvement en l’étouffant dans l’œuf. Bémol : écologie et capitalisme, placés dans la même phrase, sonnent comme un véritable oxymore. Le capitalisme, en tentant d’assimiler l’écologie, se rend compte de la caducité de ce projet : ça ne prend pas.

Le Président Macron avait annoncé la suppression de l’ISF au moment où l’on apprenait que 10 % des habitants les plus riches de la planète étaient responsables de plus de la moitié des émissions mondiales de CO2. Or ce gouvernement s’obstine à se réclamer de l’avant-garde de la transition écologique, au point d’avoir créé un ministère portant ce nom, tout en soutenant les moyennes et grandes entreprises, au prétexte que la France aurait besoin d’investisseurs pour créer plus d’emplois et de richesses.

Alors qu’une étude révélait qu’en 2017, le 1% des plus riches avait accaparé 82% de la richesse mondiale. Cependant, cette transition écologique prend, dans le discours officiel des pays industrialisés, une connotation qui la relègue à la simple rhétorique, au simple argument sur fond d’élections, pour surfer sur la tendance actuelle avant de passer à une autre. Rien de plus, rien de moins. Et ce discours se focalise sur la culpabilisation individuelle.

Pluie rouge sang à Norilsk

La transition écologique est un projet civilisationnel, pas seulement une série de promesses électoralistes. Ce glissement orchestré se focalise justement sur la culpabilisation individuelle lorsque le problème se trouve au cœur même des pays industrialisés : la consommation de masse et les industries. Par exemple, l’usine russe Norilsk Nickelspécialisée dans l’extraction et la transformation de métaux, produit à elle seule plus de gaz toxiques que la France entière. Les symptômes de ce double discours, la démission de Nicolas Hulot et le mouvement populaire des Gilets Jaunes, témoignent de la cristallisation de cet oxymore et de l’effectivité du paradoxe.

Difficile d’imaginer une coexistence entre capitalisme et écologie. Cet échec se cristallisera au fur et à mesure que le capitalisme sera confronté à ses propres limites. La chute est inexorable : plus l’on tiendra de doubles discours, plus l’échéance sera proche.

Les véritables paramètres à considérer sont au cœur du paradigme écologique : la décentralisation des pouvoirs économique, social et politique ; la déconstruction de certains dogmes, tels la croissance économique infinie ou le recours à la dette ; l’amoindrissement des écarts entre riches et pauvres. En un mot, ce que ne sont ni le capitalisme ni la Macronésie. En faisant de la transition écologique une récupération politique pour s’accaparer le mouvement écologiste, le capitalisme est plus que jamais sur la sellette. Il n’y a pas d’échappatoire possible.

Bruno Bourgeon
D’après le blog Huffpost Maghreb : Akli Ait-Eldjoudi Blogueur et étudiant en philosophie

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PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Vendredi 30 Novembre 2018 - 08:52

* Courrier des lecteurs de Clicanoo.re du Vendredi 30 nov 2018, 11h57

* Courrier des lecteurs d’ Imaz-Press Réunion publié le

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du

LIEN

* Article original du HuffPostMaghreb : Capitalisme et écologie : symptômes de l’impossible réconciliation
26/11/2018 16h:10 CET par Akli Ait-Eldjoudi Blogueur et étudiant en philosophie