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D’après Novéthic du 28 Décembre 2022

Quelle place pour le réchauffement climatique entre la douceur hivernale européenne et le blizzard du siècle aux USA ?

Par Bruno BOURGEON

mardi 21 février 2023, par JMT

Quelle place pour le réchauffement climatique entre la douceur hivernale européenne et le blizzard du siècle aux USA ?

La tempête Elliott a déjà fait au moins 60 morts en Amérique du Nord tandis qu’à Biarritz, la traditionnelle baignade du 24 décembre a eu lieu sous des températures particulièrement clémentes (@ScottOlson/Getty Images via AFP - Gaizka Iroz / AFP)

Tandis que les Américains affrontent « le Blizzard du Siècle » fin décembre 2022, l’Europe bat des records de douceur. La France a connu son deuxième Noël le plus doux depuis le début des mesures et de nouvelles anomalies de température devraient encore être mesurées le week-end prochain. Si le lien entre le changement climatique et ces vagues de chaleur a plusieurs fois été démontré, celui avec les vagues de froid continue d’être questionné par les chercheurs.

Le « Blizzard du Siècle » qui frappe les États-Unis a entraîné avec lui son lot de commentaires mettant en doute la réalité du changement climatique, certains n’hésitant pas à évoquer un « refroidissement climatique ». Les Américains ont subi fin décembre une violente tempête hivernale, ayant tué plus de 60 personnes.

Certaines personnes ont été retrouvées mortes dans leur voiture ou dehors, et d’autres sont décédées d’un arrêt cardiaque en essayant de déblayer la neige, alors que les températures sont encore glaciales. Des dizaines de millions d’Américains ont vu leur week-end de Noël chamboulé par des coupures de courant massives, des routes devenues impraticables et des milliers de vols annulés, provoquant le chaos dans les aéroports.

À l’extrême opposé, la France vient de connaître un Noël particulièrement doux, avec une moyenne nationale s’établissant à 11,3°C le 25 décembre, provoquant là de nombreuses réactions réjouies. L’Hexagone a en effet connu « le deuxième Noël le plus doux depuis le début de l’indicateur en 1947 », a indiqué à l’AFP François Gourand, météorologue à Météo France.

Le Noël le plus doux enregistré à ce jour reste toujours celui de 1997 avec 11,7°. « 11,3° c’est une anomalie de 5,5° au-dessus de la normale à l’échelle nationale, c’est considérable, ce qui veut dire que dans le détail il y a eu des valeurs à près de 10° au-dessus des normales voire un peu plus localement hier », a-t-il souligné. Un record pourrait même être battu si l’on prend la moyenne des 24 et 25 décembre, estime le météorologue : « je pense que sur la moyenne des deux jours on est sur un niveau de douceur inédit pour cette période de l’année ».
Cette douceur s’explique par un flux amenant sur le pays des masses d’air douces. « Ces configurations météo ne sont pas exceptionnelles en soi mais maintenant les masses d’air qui remontent du sud ont tendance à toujours être un peu plus chaudes », remarque François Gourand.

Météo France avait indiqué dès le début du mois de décembre que 2022 serait l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début des mesures en 1900, et ce quelles que soient les températures en décembre. Un symptôme du changement climatique.

Mais s’il est clair que celui-ci entraîne des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, « le lien entre le changement climatique et les vagues de froid est plus difficile à établir (…) et est toujours un domaine de recherche actif », explique Davidad Faranda, climatologue au CNRS, dans un billet de blog publié le 27 décembre : https://blogs.egu.eu/divisions/np/2022/12/27/extreme-cold-spells/

« Il est clair que le changement climatique a un impact significatif sur les modèles météorologiques de notre planète, y compris les événements extrêmes tels que les vagues de chaleur et les vagues de froid. Si le rôle spécifique du changement climatique dans les vagues de froid fait encore débat, il est probable que le changement climatique joue un rôle non négligeable dans l’intensité et la fréquence de ces événements », indique-t-il. Il cite plusieurs études révélant que l’influence humaine sur le changement climatique a augmenté la probabilité de vagues de froid extrême aux États-Unis.

Si les conditions devraient peu à peu s’améliorer aux États-Unis, nous avons connu en France un week-end particulièrement doux pour les fêtes de fin d’année. « Le 31 décembre, la température a atteint entre 14 et 18°C au Nord et entre 15 et 22°C au Sud, soit une anomalie supérieure à +8°C : l’une des pires anomalies depuis plus d’un siècle », a tweeté l’agro-climatologue Serge Zaka. Pas vraiment de quoi se réjouir donc.

Bruno Bourgeon, président d’AID

D’après Novéthic du 28 Décembre 2022

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