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D’après Alternatives Economiques du 07 Novembre 2022

COP27 : ce que valent les engagements des Etats

Par Bruno BOURGEON

jeudi 22 décembre 2022, par JMT

COP27 : ce que valent les engagements des Etats

La 27e conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue en Égypte du 6 au 20 novembre 2022, vise à renouveler la solidarité entre les pays afin de concrétiser l’accord historique de Paris (source Nations Unies)

La COP27 – ou 27eConférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques – s’est ouverte le 6 novembre, à Charm el-Cheikh, en Egypte, et se tiendra jusqu’au 19 novembre. Les discussions seront consacrées à l’application de l’accord de Paris, signé à l’issue de la COP21 de 2015, et en particulier aux demandes des pays les plus pauvres – qui subissent aussi le plus le réchauffement climatique – envers les pays riches.

Ces demandes comprennent notamment les financements nécessaires pour que ces pays pauvres et exposés s’adaptent au réchauffement climatique. Financements qui n’atteignent toujours pas les 100 milliards de dollars par an promis en 2009. La question du financement des dégâts irrémédiables causés par le réchauffement, a également été au centre des débats.

Au vu des tensions géopolitiques actuelles, de nombreux observateurs craignent en effet que cette COP n’aboutisse qu’à peu d’avancées. Un éventuel échec qui illustrerait, une nouvelle fois, qu’il ne suffit pas de signer l’accord de Paris pour régler le problème du réchauffement climatique.

Car le texte ne contraint les Etats qu’à publier leur politique climat, mais pas à ce que celle-ci soit suffisante. Il en est de même pour les multiples engagements à la neutralité carbone, qui ne font pas l’objet d’un traité juridiquement contraignant et manquent souvent de crédibilité.

Sur le papier, il y aurait pourtant de quoi se réjouir. Les pays qui ont ratifié l’accord de Paris pèsent 94,3% des émissions de CO2 mondiales. Et les cent pays qui ont publié de nouveaux engagements climat – ou « contributions déterminées nationalement » (CDN), dans le jargon de Paris – plus ambitieux que leurs engagements initiaux représentent plus des 3/4 de ces émissions. L’accord appelle tous les signataires à réviser leur ambition tous les cinq ans, soit avant la COP26 de 2021.

Le pacte de Glasgow, adopté dans cette COP26, engageait cependant toutes les parties à soumettre une nouvelle fois des engagements améliorés, ce qui raccourcissait le cycle de révision initial de cinq ans. Or, avant l’ouverture de la COP27, seuls quelques pays ont soumis une CDN actualisée, dont l’Indonésie et l’Inde, et la plupart d’entre eux étaient des pays qui n’avaient pas respecté le délai initial de la COP26.

Le manque d’ambition des engagements actuels a été souligné dans un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), publié une semaine avant le début de la COP27. Le document indique que « les engagements nationaux mis à jour depuis la COP26, tenue en 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni, ne font qu’une différence négligeable par rapport aux prévisions d’émissions pour 2030 ».

Alors que l’accord de Paris engage ses signataires à limiter le réchauffement à +2°C, et de préférence à +1,5°C, « les politiques actuellement en place laissent présager une hausse des températures de 2,8°C d’ici la fin du siècle », poursuit le rapport du Pnue. Et d’ajouter : « La mise en œuvre des engagements actuels ne permettra de réduire cette hausse qu’à 2,4-2,6°C d’augmentation d’ici la fin du siècle ».

Par ailleurs, ces engagements n’empêchent pas les pays d’émettre plus à court terme, et c’est le cas. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Humanité n’a jamais émis autant de CO2 qu’en 2021, avec 36,3 milliards de tonnes. L’Organisation météorologique mondiale, elle, a indiqué fin octobre qu’en 2021, les concentrations de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées depuis le début des mesures.

Les estimations de l’AIE pour 2022 parlent d’une nouvelle hausse des émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie fossile, d’environ 1%. Même si l’organisme prévoit – c’est une nouveauté – un pic des émissions de GES en 2025, en raison notamment de l’Ukraine et du déploiement des EnR.

A plus long terme, de nombreux pays, 88% des émissions mondiales, se sont engagés à devenir neutres en carbone. De nombreux pays développés ont choisi 2050 comme date butoir, mais des pays moins riches ont préféré reporter l’objectif à 2060, comme la Chine, voire à 2070, comme l’Inde.

Mais que valent ces promesses ? L’ONG Climate Action Tracker, qui a passé ces annonces au crible, considère que seule une minorité de ces engagements est crédible, et rappelle que les pays les plus cohérents avec leur objectif (Union européenne, Royaume-Uni, Colombie, Vietnam, Costa Rica) ne pèsent que 9% des émissions mondiales.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après Alternatives Economiques du 07 Novembre 2022

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