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D’après Novéthic du 17 Août 2022

Dessaler l’eau de mer ? Encore une belle couillonnisse…

Par Bruno BOURGEON

samedi 12 novembre 2022, par JMT

Dessaler l’eau de mer ? Encore une belle couillonnisse…

Une usine de dessalement a été installée sur l’île de Groix.

Utiliser l’eau de mer comme alternative à la pénurie d’eau douce est une pratique courante. La France, confrontée à une sécheresse historique, commence à s’y intéresser. En Corse et en Bretagne, deux usines sont en installation. Si l’idée semble pertinente, les impacts sur l’environnement peuvent être très nocifs.

Est-ce la solution miracle ? Alors que la France subit une sécheresse historique, la désalinisation de l’eau de mer est de plus en plus considérée comme une alternative. « Pour l’instant, le climat n’est pas aride en France donc on a peu implanté d’usines mais c’est vital d’aller dans ce sens », préconise le directeur de recherche au CNRS et membre de l’Institut européen des membranes, Mihai Barboiu.

Deux villes viennent de sauter le pas : l’île de Groix en Bretagne et Rogliano en Haute-Corse. Face à la pression en eau liée au tourisme et à la sécheresse, une unité de dessalement d’eau de mer temporaire a été installée à Groix. Cette unité assure le dessalement par le principe de l’osmose inverse, que l’on utilise habituellement en dialyse. On filtre l’eau et on rejette la saumure non filtrée.

En Corse, les enjeux sont similaires. Avec une population qui est multipliée par dix durant l’été, la consommation d’eau explose. « Dessaler l’eau de mer, c’est la seule solution qu’il nous reste, je n’ai pas le choix », explique le maire de la ville à France Info.

Pour Mihai Barboiu, qui travaille justement sur des membranes plus performantes, le dessalement est un choix éminemment politique. Laisser crever de soif ou donner à boire. La pratique est pourtant décriée par de nombreux experts. À commencer par Christophe Mori, maître de conférences et enseignant chercheur à l’université de Corse Pasquale Paoli. « Le dessalement nécessite un procédé très énergivore. Or, sur notre île, on utilise essentiellement des combustibles fossiles », analyse-t-il.

L’expert pointe surtout du doigt le rejet de saumure, cette eau de mer très concentrée, déchet du procédé de dessalement. En Méditerranée, un litre d’eau contient 37 grammes de sel. Pour la saumure, la quantité monte à 70 grammes. Plus dense, elle s’enfonce dans les fonds marins et va asphyxier les espèces qui vivent au fond. Notamment les posidonies, herbiers d’algues qui constituent de vrais puits de carbone.

En 2019, des experts des Nations Unies avaient alerté sur les effets néfastes du dessalement à travers le monde. L’ONU comptait plus de 15 000 usines de dessalement dont plus de la moitié est concentrée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Au total, 142 millions de mètres cubes de saumure seraient rejetés chaque jour. En subissant déjà le changement climatique, le dessalement n’est pas une solution pérenne. C’est une sorte de résistance plutôt qu’une résilience. Il faut arrêter le court-termisme et penser sur le long terme. Pas à la portée de n’importe qui …

Bruno Bourgeon http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 17 Août 2022

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