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D’après Novéthic du 23 Juin 2022

Les députés se forment au climat et à la transition écologique

Par Bruno Bourgeon

jeudi 7 juillet 2022, par JMT

Les députés se forment au climat et à la transition écologique

L’objectif de la formation est est d’équiper les députés d’une "formation de premier secours" en vue des nombreuses échéances législatives à venir.@Novethic

Sous le chapiteau de la formation « Mandat Climat Biodiversité », à seulement 500 mètres de l’Assemblée Nationale, le premier jour, seule une députée s’est pointée au barnum : Danielle Simonnet, élue LFI de la 15e circonscription de Paris. Les 35 scientifiques du GIEC mobilisés, à deux pas de l’Assemblée, pour former les nouveaux élus aux enjeux du climat, ont commencé à avoir chaud, et la canicule n’y était pour rien. Mais c’est seulement parce qu’avant l’heure, ce n’était pas l’heure. Le mardi soir, ils frisaient la soixantaine, soit un député sur dix, incluant les stars de la Nupes (Mélenchon, Ruffin, Panot, Legrain, Chikirou), quasiment tout EELV, une poignée de Renaissance.

L’idée du barnum Mandat Climat est née d’un déjeuner entre Matthieu Orphelin, député qui ne s’est pas représenté et le climatologue du GIEC Christophe Cassou. En 2018, les deux complices en « coups » avaient monté le train du climat. En 2019, ils ont fait venir Greta Thunberg à l’Assemblée, dans une inimaginable foule de caméras. Mais du chemin reste à parcourir. En 2020, selon l’ADEME, 21% des parlementaires pensaient que l’origine anthropique du dérèglement climatique était une hypothèse sur laquelle les scientifiques ne sont pas d’accord (sénateurs inclus).

Trente minutes d’échanges entre scientifiques et élus pour briefer ces derniers. Ou, parfois, échanger de manière plus égalitaire. Si quelques vétérans ont semblé aux scientifiques s’acquitter d’une corvée, autour des tables, ça bataille ferme. Le député LREM des Français d’Europe de l’Est Frédéric Petit, par exemple, trouve injuste les attaques contre Macron suite à la double condamnation de la France pour inaction climatique.

Le député Eric Martineau, arboriculeur sarthois, élu sous la couleur Ensemble !, s’avance, pioche quelques feuilles parmi une documentation de choix : échéances législatives, résumé du rapport du GIEC, axes de travail du Réseau Action Climat… « Je ne peux pas prétendre tout connaître. Il faut écouter, se servir du vécu de chacun », affirme le parlementaire qui se dit déjà convaincu de l’importance des enjeux.

L’événement est transpartisan. Pourtant, un clivage subsiste. Seulement un député LR et un député RN sont venus, contre 80 députés Ensemble ! et 70 députés Nupes, Nouvelle union populaire écologique et social. Un déséquilibre regretté par les chercheurs.

Les échanges vont bon train autour des tables et même sous les arbres en extérieur. Les conclusions du GIEC et de l’IPBES, son équivalent sur la biodiversité, servent de référence commune, mais la formation n’a pas vocation à être cadrée. Il s’agit d’une discussion en petits groupes avec un binôme de chercheurs de différentes disciplines, pendant une trentaine de minutes.

« Les députés communiquent leurs difficultés à décliner les échanges au niveau du territoire », relève le président de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité. Se confronter à la réalité de terrain est le principal défi des députés. Les chercheurs ne peuvent apporter de réponse, mais rappellent l’existence d’instances locales qui réunissent chercheurs et acteurs politiques pour trouver des solutions, comme Aquaterra en Nouvelle-Aquitaine. Le député de la Sarthe apprécie aussi d’avoir discuté d’éléments opérationnels, comme le calcul de l’impact environnemental par lignes budgétaires. Des échanges qui poussent la recherche à adopter un regard transdisciplinaire, avec la pédagogie en tête.

Cette formation express a planté des graines. L’ex-député Mathieu Orphelin souhaite également proposer des formations aux sénateurs. Le format idéal selon lui serait une session de 20 heures, comme le préconise Jean-Marc Jancovici. « Nous avons besoin de formations pour avoir une compréhension systémique et prendre des décisions au regard des limites planétaires », note Alexandre Florentin, conseiller de Paris et directeur de la Carbone 4 Académie, qui souhaite lui aussi proposer une formation aux 163 personnes siégeant au conseil de Paris.

Autour des tables virevoltent des équipes de télé, autant que de députés. « Davantage de journalistes qu’à la remise du rapport du GIEC », constate, déçu, Christophe Cassou. Cette médiatisation est un des bénéfices annexes de l’opération, peut-être même le principal. Il est vrai que ce concept de « speed formation » est médiatiquement plus alléchant, et que le moment de la rentrée parlementaire est bien choisi. Autre avantage, le barnum permet aux scientifiques de se rencontrer entre eux.

Bilan : en trois jours, 154 députés ont été formés à la transition écologique, soit plus d’un quart de l’hémicycle à l’heure de la prise de poste des parlementaires. Questions des députés, réflexions des scientifiques... Cette démarche, inédite en France, constitue une première étape vers une formation plus soutenue des élus.

Bruno Bourgeon http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 23 Juin 2022 et @si

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