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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2022-074

Le coup d’Hillary Clinton

Par l’équipe éditoriale WSJ, traduit par Jocelyne le Boulicaut

mercredi 22 juin 2022, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT, enseignante universitaire d’anglais retraitée, pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

Le coup d’Hillary Clinton

Le 20 Mai 2022 par l’équipe éditoriale WSJ

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Son directeur de la campagne de 2016 déclare qu’Hillary Rodham Clinton a approuvé un plan pour diffuser auprès d’un journaliste une fausse information concernant la Russie.

Le récit de 2016 et au-delà de la collusion entre Trump et la Russie était le sale coup du siècle, et nous savons aujourd’hui qu’il venait du sommet, de la candidate Hillary Rodham Clinton. Voilà quel a été le témoignage vendredi du directeur de campagne de Clinton en 2016, Robby Mook, devant un tribunal fédéral, et bien que cette information ne soit guère une surprise, il reste inquiétant de trouver ses empreintes sur l’arme politique.

Mook a témoigné lors du procès intenté par l’avocat spécial John Durham contre Michael Sussmann, l’avocat accusé d’avoir menti au FBI. En septembre 2016, Sussmann a déclaré au FBI que Trump avait une connexion secrète avec la banque russe Alfa Bank et a précisé qu’il n’agissait pas au nom d’un quelconque client. Les procureurs affirment qu’il travaillait pour la campagne Clinton.

Les procureurs ont présenté cette semaine des preuves montrant que Sussmann a travaillé avec des cyber-chercheurs et le cabinet de recherche de l’opposition Fusion GPS pour élaborer ces affirmations au nom de la campagne Clinton et les transmettre au FBI. Un agent du FBI a affirmé lors de son témoignage qu’une analyse du bureau a rapidement rejeté ces affirmations comme étant peu crédibles. (Sussmann a plaidé non coupable).

Les procureurs ont interrogé Mook sur son rôle dans la communication des affirmations concernant Alfa Bank à la presse. Mook a reconnu que la campagne manquait de compétence pour vérifier les données, et pourtant la décision de transmettre les déclarations relatives à Alpha Bank à un journaliste a été prise par Mook, le conseiller politique Jake Sullivan (maintenant conseiller en sécurité nationale du président Biden), la directrice de communication Jennifer Palmieri et le directeur de la campagne John Podesta.

Mook a déclaré que le plan avait été soumis à Mme Clinton et qu’elle l’avait approuvé. Un article sur ces accusations concernant Trump-Alfa Bank est ensuite paru dans Slate, une publication en ligne ancrée à gauche.

Le 31 octobre 2016, Sullivan a publié une déclaration mentionnant l’article de Slate, écrivant : « Cela pourrait être le lien le plus direct à ce jour entre Donald Trump et Moscou ». Mme Clinton a tweeté la déclaration de Sullivan avec le commentaire suivant : « Des informaticiens ont apparemment découvert un serveur secret reliant la Trump Organization à une banque de nationalité russe ». Dans cette phrase, le terme « apparemment » a toute son importance.

En bref, la campagne Clinton a créé de toute pièce une affirmation Trump-Alfa, l’a transmise à une presse crédule qui a omis de vérifier ces allégations mais les a quand même publiées, puis a assuré la couverture de cette histoire comme s’il s’agissait d’une information digne de ce nom. La campagne a également transmis ces accusations au FBI, offrant ainsi aux journalistes une nouvelle raison de présenter ces accusations comme des faits sérieux et peut-être vrais.

La majorité des journalistes vont ignorer cette information, mais le narratif Russie-Trump que Mme Clinton a cautionné a fait un tort énorme au pays. Il a déshonoré le FBI, humilié la presse et précipité le pays dans une enquête longue de trois ans qui ne mène nulle part. Vladimir Poutine est loin d’avoir fait autant de dégâts en matière de désinformation.

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